L'ONU condamne les violences sexuelles lors du conflit sud-soudanais

Trois responsables onusiens ont condamné vendredi la récente escalade des violences au Soudan du Sud, qui s'est traduite par une hausse des abus sexuels, et exhorté toutes les parties à mettre fin aux agressions contre les civils, en particulier les femmes et les enfants.

Des enquêtes préliminaires de l'ONU ont mis à jour des tendances alarmantes concernant de graves abus et violations des droits de l'Homme, dont des meurtres, des viols, des viols collectifs, des enlèvements et des pillages commis ces deux dernières semaines par les deux parties lors de violents combats dans l'ancien Etat de l'Unité (nord).

Ces violations pourraient constituer des atrocités de masse, ont averti les représentantes spéciales de l'ONU Pramila Patten (violences sexuelles en période de conflit) et Viriginia Gamba (sort des enfants en temps de conflit armé), ainsi qu'Adama Dieng, conseillère spéciale pour la prévention du génocide.

Elles ont noté dans un communiqué que les violences sexuelles en tant que tactique de guerre systématique et généralisée se poursuivent au Soudan du Sud, apparemment pour punir les civils perçus comme appartenant à un groupe politique ou ethnique.

L'ONU dit avoir recueilli des informations selon lesquelles les agresseurs réclament de l'argent, de l'alcool et du bétail par l'intimidation ou la menace de recourir à la violence, y compris sexuelles. Des témoignages font état de viols de femmes et de filles de tous âges, selon eux.

Au cours de la semaine écoulée, elles auraient ainsi été au moins 66 à avoir été violées depuis le début des attaques le 21 avril, mais le bilan pourrait être plus élevé. De plus, des dizaines de femmes et de filles auraient été enlevées, certaines ayant ensuite été libérées après quelques jours.

De jeunes soldats, qui appartiendraient aux forces gouvernementales, auraient attaqué l'île de Meer près du Nil Blanc, tuant et blessant un certain nombre de civils, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, tandis que d'autres, dont des enfants, se seraient noyés en tentant de leur échapper. Selon l'ONU, des cas d'enlèvements et d'agressions sexuelles ont aussi été signalés.

Les trois responsables onusiens ont appelé toutes les parties au conflit au Soudan du Sud à cesser ces atrocités et agressions sexuelles, jugeant prioritaire que leurs auteurs en rendent compte devant la justice. Ils ont appelé le gouvernement de Salva Kiir et les rebelles menés par Riek Machar à respecter les termes de l'accord de cessez-le-feu qu'ils ont eux-même signé en mai 2017.