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Un rapport américain traitant la Chine de « facteur d’instabilité » se retourne contre les Etats-Unis

French.china.org.cn | Mis à jour le 23. 04. 2018 | Mots clés : Etats-Unis,droits de l’homme

L’administration Trump n’avait pas prévu que son rapport sur les droits de l’homme dans le reste du monde se retourne contre elle, à la suite de sa publication vendredi dernier.

Cela a été particulièrement vrai lorsque le Secrétaire d’État John Sullivan a traité les gouvernements de Chine, de Russie, d’Iran et de Corée du Nord de « facteurs d’instabilité », à cause de la situation des droits de l’homme dans ces pays.

Souligner les problèmes de la Chine en matière des droits de l’homme est une chose et il faut savoir l’accepter: la Chine, en tant que nation en développement, a beaucoup à faire à cet égard. C’en est une autre de qualifier la Chine de « facteur d’instabilité ». Ces remarques sont extrêmement exagérées et ne correspondent pas du tout à la réalité.

La rencontre annuelle de printemps entre le FMI et la Banque mondiale, qui s’est terminée dimanche dernier, a souligné le fait que la Chine a sorti des centaines de millions de personnes de la pauvreté au cours des dernières décennies et qu’elle a contribué à un tiers de la croissance économique mondiale sur les dix dernières années, soit plus que tout autre pays au monde.

Cela indique clairement que la Chine est une source de stabilité et de prospérité pour elle-même, la région et le monde, sans parler de son rôle plus large dans les missions de maintien de la paix des Nations unies et de gouvernance mondiale, incluant son rôle majeur dans l’accord de Paris sur le climat. Cette liste n’est pourtant pas exhaustive.

M. Sullivan devrait lire les réponses des lecteurs au tweet de l’Agence France Presse (AFP), lorsque celle-ci a annoncé vendredi dernier que les Etats-Unis avaient qualifié la Chine et la Russie de « facteurs d’instabilité ».

« Je ne me souviens jamais; était-ce la Chine, la Russie, l’Iran ou la Corée du Nord, qui a envahi l’Irak en 2003, bombardé la Lybie en 2011 et armé les djihadistes en Syrie depuis 2012? », a répondu une personne répondant au nom de Mario Santana.

« Sérieusement? Nommez un pays envahi par ces forces », a écrit Cuanticorojo, un autre utilisateur.

« Les Etats-Unis ont causé plus de guerre, de terreur et d’instabilité sur un sol étranger que n’importe qui d’autre. Ne vous faites pas d’illusion. Et c’est marrant comme ils ignorent Israël et l’Arabie saoudite », lâche Coitnana, se référant clairement aux deux poids, deux mesures des Etats-Unis.

« On se regarde pas trop dans la glace, hein l’Amérique? », a écrit cappygolucky.

« Il faut forcément ajouter l’état mental de Trump à cette liste », a rétorqué M. Mason.

Le rapport américain sur les droits de l’homme dans près de 200 pays et territoires est depuis longtemps considéré comme biaisé, car il n’inclut jamais les violations des droits de l’homme aux Etats-Unis.

Comparés à la Chine, les Etats-Unis méritent plus le titre de « facteur d’instabilité ».

Entre les invasions de l’Irak et de l’Afghanistan, le changement de régime en Lybie, les frappes récurrentes de drones dans bien des pays ayant causé de nombreuses morts civiles, les forces spéciales clandestines, les activités d’espionnage, les prisons secrètes, le retrait de l’accord de Paris sur le climat et la réduction des financements des Nations unies… la liste est longue.

En tant qu’avocat de formation, il est clair que M. Sullivan ignore délibérément les violations des droits de l’homme aux Etats-Unis.

En 2018, l’association Human Rights Watch basée à New York a indiqué dans son dernier Rapport mondial qu’en 2017, la première année de l’administration Trump, les Etats-Unis avaient régressé sur de nombreux points en matière de droits de l’homme dans leur pays et à l’étranger.

Le rapport critique les actions de Donald Trump contre les réfugiés et les immigrants, les traitant notamment de « criminels » et de « menaces sécuritaires », mais également son ambiguïté sur le nationalisme blanc et son soutien constant aux idées et aux politiques contre les musulmans.

Selon le rapport, l’administration Trump a adopté des mesures, qui feront reculer l’accès aux soins de santé génésique pour les femmes, et limité la responsabilité policière en cas de bavures.

« De nombreux groupes vulnérables ont subi de nouvelles attaques sur leurs droits au cours de l’année. D’autres lois et pratiques américaines de longue date, notamment liées à la justice pénale et la justice pour les mineurs, ainsi qu’à l’immigration et à la sécurité nationale, ont continué à enfreindre les droits de l’homme reconnus internationalement », indique le rapport.

L’organisation HRW a une nouvelle fois noté, qu’avec 2,3 millions de personnes enfermées dans les prisons fédérales et d’Etat, les Etats-Unis comportaient la population incarcérée la plus importante au monde.

Alors que le 4 avril était célébré le 50e anniversaire de la mort de Martin Luther King, le rapport note avec regret que le taux d’hommes noirs incarcérés est six fois plus important que pour les hommes blancs, et qu’une personne noire non-armée a cinq fois plus de risques de se faire tuer par la police qu’une personne blanche non-armée.

Au centre de détention de Guantanamo, les Etats-Unis continuent de détenir 31 hommes sans inculpation pour une durée indéterminée. Et au cours de l’année 2017, les Etats-Unis ont continué à mettre en œuvre des programmes de surveillance à grande échelle, sans mandat, transparence, ni supervision, ajoute le rapport.

M. Sullivan devrait définitivement lire ce rapport, particulièrement les 18 pages sur les Etats-Unis, car il s’agit des raisons pour lesquelles les gens critiquent aussi fortement son identification des « facteurs d’instabilité ».

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Source:french.china.org.cn