La CEMAC renoue avec la croissance après une grave crise économique, selon la BEAC (PAPIER GENERAL)

Par :  |  Mots clés : Cameroun-CEMAC-économie
French.china.org.cn | Mis à jour le 22-03-2018

La Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), composée du Cameroun, de la République du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République centrafricaine (RCA) et du Tchad, a renoué avec la croissance après une grave crise économique consécutive à la chute des cours du pétrole et des crises sécuritaires, annonce la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC).

"Nous sommes sortis de la zone de crise élevée. La situation est bien meilleure qu'il y a une année", a déclaré Abbas Mahamat Tolli, le gouverneur de la banque centrale régionale, lors d'une conférence de presse au terme d'une réunion du comité de politique monétaire de l'institution d'émission monétaire, tenue mercredi à Yaoundé.

Selon les chiffres révélés à cette occasion, la CEMAC devrait enregistrer une progression de 2,1% de son produit intérieur brut (PIB) au cours de cette année, après une conjoncture difficile en 2017, marquée par une croissance négative de -0,1%.

"Nous sommes entrés dans une zone de consolidation. Il y a une amélioration que nous constatons", a insisté M. Mahamat Tolli, par ailleurs président du comité de politique monétaire de l'institution bancaire qu'il dirige, répondant à une question de Xinhua lors de la conférence de presse.

Ce regain de vitalité est la conséquence de la stabilisation des réserves de change grâce à un afflux de devises favorisé par des aides financières octroyées par le Fonds monétaire international (FMI) avec d'autres bailleurs de fonds internationaux, suite à la signature par la RCA, le Cameroun, le Gabon et le Tchad d'un programme économique et financier chacun, en vue de la relance de leurs économies respectives en crise, a-t-il expliqué.

Le Congo et la Guinée équatoriale accusent un retard dans ce programme d'aide qui implique la mise en oeuvre de mesures d'austérité en vue de combler les déficits budgétaires et de freiner l'érosion des réserves de change auxquels les six pays de la CEMAC étaient confrontés, à cause de la chute des cours du pétrole et des crises sécuritaires observées dans certains d'entre eux.

Les réticences des gouvernements congolais et équato-guinéen à s'engager à leur tour avec le FMI dans un programme d'ajustement structurel contre l'octroi d'aides financières, du reste jugées insuffisantes par eux malgré les négociations ouvertes en 2017, se justifient aujourd'hui par la remontée des cours mondiaux du pétrole, selon certains.

Selon le gouverneur de la BEAC, l'embellie progressive de ce secteur du fait de la remontée des cours profite notamment à la région, qui connaît en outre une hausse de la production, et contribue à la reprise de la croissance annoncée, tout comme "la stabilisation et la remontée des réserves de change" puis l'accélération de la mise en oeuvre des réformes économiques, monétaires et financières par les Etats membres, dans le cadre d'un programme communautaire.

La BEAC projette une remontée du taux de couverture extérieure de la monnaie à 64,2%, contre 57,5% en 2017. Elle projette le maintien des tensions inflationnistes sous le seuil communautaire à 1,8%, contre 0,9% un an plus tôt, puis la réduction du déficit budgétaire (base engagements, hors dons) à 2,4% du PIB, contre 3,3% l'année dernière.

En revanche, le déficit extérieur courant (hors dons) s'accentuerait à 4,4% du PIB, contre 3,3% en 2017, précise-t-elle encore.

Pour le gouverneur, les économies nationales de la région "restent fragiles" et continuent d'être sous observation. "Nous encourageons les Etats à poursuivre les mesures de redressement", souligne-t-il.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: Agence de presse Xinhua
Retournez en haut de la page