Bénin : sept répartiteurs pharmaceutiques emprisonnés pour vente de faux médicaments
La justice béninoise a condamné mardi à quatre ans d'emprisonnement ferme plus une amende de 100 millions de francs CFA, sept grossistes-répartiteurs de médicaments, inculpés dans la vente illicites des produits pharmaceutiques.
Selon une décision du Tribunal correctionnel des flagrants délits publiée à Cotonou, ces grossistes-répartiteurs ont été condamnés pour "vente de médicaments falsifiés, exposition, détention en vue de vente, mise en vente ou vente de substance médicamenteuses falsifiées".
Selon cette décision, ces grossistes-répartiteurs vont également payer 100 millions de francs CFA de dommages et intérêts à l'Etat béninois.
Outre ces sanctions, d'autres prévenus, notamment deux collaborateurs du député de l'opposition, Mohamed Atao Hinnouho, sur qui pèse un lourd soupçon de trafic de faux médicament, pour avoir stocké plusieurs centaines de tonnes de produits pharmaceutiques dans ses domiciles, ont écopé des peines de six mois d'emprisonnement ferme.
"Les médicaments vendus par la société Cab Sarl, les nommés Hinnouho Mohamed et Karimou Salamatou sont stockés dans des endroits malsains et impropres à la conservation des produits pharmaceutiques", a fait observer le procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Cotonou, Gilbert Ulrich Togbonon.
De même, a-t-il poursuivi, "les locaux servant d'entrepôt n'ont reçu aucun avis technique des services compétents de la Direction de la Pharmacie, du Médicament et des Explorations diagnostiques (DPMED) pour servir de magasins de médicaments".
"Ce sont des médicaments qui sont servis à la population en violation des dispositions de la loi portant protection du consommateur en République du Bénin et celles de l'arrêté portant adoption des guides de bonnes pratiques, de distribution et d'importation des produits pharmaceutiques", a-t-il précisé.
Le trafic de faux médicaments, indéniable phénomène de société, constitue un défi majeur qu'il convient de relever à tout prix. "Produits de contrefaçon, ils sont de véritables poisons parce que, provenant de circuits illicites, leur fabrication, importation, distribution et stockage ne respectent aucune des normes et bonnes pratiques en la matière", révèle la DPMED.
"Ces médicaments sont intrinsèquement défectueux et constituent une grave menace pour la sécurité des patients en particulier et des populations de nos villes et campagnes en général. Ils sont à l'origine de pathologies graves que sont les insuffisances rénales, et la toxicomanie ; ils sont aussi la cause des résistances médicamenteuses, et la source première de l'automédication aux conséquences sanitaires et sociales néfastes", a noté la DPMED.
Selon une récente étude, réalisée par la Direction nationale de la protection sanitaire du ministère béninois de la Santé, 85 % des Béninois s'approvisionnent au marché parallèle. F
