Les Nouvelles Routes de la soie en tête des priorités de la CELAC

La coopération entre la Chine et l’Amérique latine est peu susceptible de nuire à l'influence américaine

La prochaine réunion ministérielle entre la Chine et les pays d'Amérique latine apportera un nouveau départ aux relations sino-latino-américaines et stimulera la coopération sur l'initiative des Nouvelles Routes de la soie, affirment les experts.

La deuxième réunion ministérielle du Forum de la Chine et de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) se tient au Chili de vendredi 19 janvier à lundi 22 janvier.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi dirige sa délégation à l'invitation du ministre chilien des Affaires étrangères Heraldo Muñoz et du ministre des Affaires étrangères Hugo Martínez de la République du Salvador, qui assure actuellement la présidence tournante de la CELAC.

Wang Yi effectuera également des visites officielles au Chili et en Uruguay du 21 au 25 janvier, a indiqué Lu Kang, porte-parole du ministère.

« La relation entre la Chine et les pays d'Amérique latine et des Caraïbes se concentrera non seulement sur l'économie, le commerce et les ressources, elle se penchera aussi sur les échanges culturels, la gouvernance mondiale et la coopération en matière d’infrastructures », a déclaré Wu Changsheng, directeur du Centre d'étude latino-américain de la Fondation chinoise pour les études internationales.

« Dans le passé, la confiance mutuelle reposait sur des bases idéologiques. Désormais, elle aura un socle encore plus solide », a déclaré M. Wu.

« La raison principale est que notre relation est de plus en plus complémentaire: les pays de la région ont besoin de s’industrialiser et de construire des infrastructures, et l'initiative chinoise des Nouvelles Routes de la soie est à même de leur offrir cela », a-t-il déclaré.

L'Amérique latine n'était pas à l'origine incluse dans l'initiative, mais en raison du fort désir d’intégration des deux côtés, elle en est devenue une participante indispensable. L'initiative s’inscrira au cœur du développement futur des relations sino-latino-américaines, a noté M. Wu.

« La Chine et les pays latino-américains partagent des expériences en matière de gouvernance et les échanges entre responsables gouvernementaux se multiplient », a observé jeudi Guo Cunhai, directeur adjoint des études latino-américaines à l'Académie chinoise des sciences sociales.

« L'Amérique latine et la Chine ont soif de véritables avancées commerciales, économiques, culturelles et académiques », a déclaré Enrique Dussel, coordinateur du Centre d'études sino-mexicaines de l'Université nationale autonome du Mexique, à l'Agence Xinhua.

Une préoccupation inutile des Etats-Unis

Un certain nombre de reportages étrangers ont émis l'hypothèse d’une certaine nervosité du gouvernement américain face à la présence croissante de la Chine dans son « arrière-cour », tandis que la Chine cherche à renforcer sa coopération avec les pays d'Amérique latine.

Les relations entre les Etats-Unis et l'Amérique latine ont déjà été touchées par l’accession au pouvoir de Donald Trump, a noté M. Guo, et la coopération de la Chine avec l'Amérique latine n'entraînera pas nécessairement un jeu à somme nulle avec les Etats-Unis.

« La coopération entre la Chine et les pays d'Amérique latine et des Caraïbes n'est pas exclusive, elle est inclusive. Nous accueillons de la participation de tiers, de sorte que les Etats-Unis n'ont pas besoin de s'inquiéter », a déclaré M. Wu.

« Il est également tout à fait possible que plus de pays latino-américains suivent l’exemple du Panama, qui a établi des relations diplomatiques avec la partie continentale de la Chine et a rompu ses liens officiels avec Taiwan », a-t-il ajouté.