Trump menace de se retirer de l'accord nucléaire avec l'Iran (SYNTHESE)

Par :  |  Mots clés : USA-Iran-nucléaire
French.china.org.cn | Mis à jour le 13-01-2018

Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi qu'il prolongerait pour la dernière fois la suspension des sanctions contre l'Iran dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015, menaçant de retirer "à tout moment" les Etats-Unis de ce pacte historique à moins que le Congrès américain et les alliés européens n'en corrigent "les lacunes désastreuses".

Dans une déclaration, M. Trump a affirmé que c'était là "la dernière chance" et que les Etats-Unis "ne suspendront pas à nouveau les sanctions afin de rester dans l'accord sur le nucléaire iranien".

M. Trump a longtemps critiqué cet accord conclu à Vienne en juillet 2015 entre l'Iran et les six puissances du G5+1 que sont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne. Par celui-ci, l'Occident promet de lever ses sanctions contre Téhéran en échange de l'arrêt par l'Iran de son programme nucléaire militaire.

Le président américain doit certifier tous les 90 jours le fait que l'Iran respecte bien l'accord de Vienne. Si M. Trump l'a fait par deux fois depuis son entrée en fonction, il a refusé de le faire à nouveau en octobre dernier.

Il doit par ailleurs décider ou non, tous les 120 jours, de lever la suspension des sanctions américaines frappant Téhéran.

Les Etats-Unis sont la seule des six puissances du G5+1 à menacer de dénoncer cet accord.

A la veille de la déclaration du président Trump, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Union européenne l'avaient appelé à rester dans l'accord.

Lors d'une conversation téléphonique avec Donald Trump jeudi, le président français Emmanuel Macron a souligné l'importance de respecter cet accord afin de garantir la stabilité au Moyen-Orient. La Chine et la Russie ont elles aussi appelé à plusieurs reprises les Etats-Unis à maintenir leur engagement envers l'accord sur le nucléaire iranien.

En réaction à la déclaration de M. Trump, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré vendredi y voir "une tentative désespérée" pour saper cet accord nucléaire dont Téhéran juge par ailleurs qu'il n'est "pas renégociable".

"La politique de Trump et son annonce d'aujourd'hui constituent une tentative désespérée pour saper un accord multilatéral solide", a-t-il tweeté, en appelant les Etats-Unis à "respecter pleinement l'accord au lieu de rabâcher une rhétorique fatiguée".

Dans sa déclaration de vendredi, M. Trump a également posé ses conditions au Congrès et aux alliés européens pour que les Etats-Unis ne se retirent pas de l'accord.

La Maison Blanche entend travailler avec le Capitole à une loi permettant d'empêcher définitivement l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire et soumettant le programme iranien de missiles à longue portée à des sanctions sévères.

Cette loi devra inclure certains "éléments déclencheurs" permettant de réimposer des sanctions si l'Iran ne respecte pas l'accord.

Auprès des alliés européens, M. Trump cherche par ailleurs la mise au point d'un accord de suivi qui éliminera les "clauses crépusculaires" de l'accord de Vienne, ont déclaré de hauts responsables de l'administration Trump.

"Si à tout moment j'estime qu'un tel accord n'est pas à notre portée, je me retirerai immédiatement de l'accord" de 2015, a affirmé M. Trump dans sa déclaration.

Le Département américain du Trésor a parallèlement annoncé vendredi avoir imposé de nouvelles sanctions visant 14 individus et entités iraniens, les accusant de violations des droits de l'Homme et d'être liés au programme balistique de l'Iran, y compris le chef de l'appareil judiciaire et l'unité informatique du corps des Gardiens de la Révolution, Sadegh Amoli Larijani.

Selon la déclaration de M. Trump, les Etats-Unis sanctionnent à ce jour une centaine de personnes et d'entités impliquées dans le programme balistique iranien et d'autres activités que les Etats-Unis considèrent comme "illicites".

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Source: Agence de presse Xinhua
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