Le président français met le thème de la jeunesse au cœur de sa visite en Algérie (SYNTHÈSE)

Le président français Emmanuel Macron a fait en sorte de mettre le thème de la jeunesse et de l'avenir commun entre les deux pays au cœur de la visite d'une journée qu'il vient d'achever en Algérie.

Attendu sur la question de la mémoire et notamment sur le sujet cher aux partis et organisations dites nationalistes, à savoir la reconnaissance des crimes commis par la France durant les 132 de colonisation de l' Algérie (1830-1962), le jeune président français a préféré parler de la "jeunesse" et des perspectives d'"avenir" qui intéressent "ceux qui n'ont pas connu cette période".

"Nous avançons de génération en génération. Je suis là pour ouvrir une nouvelle page, une page d'avenir avec la jeunesse", dit le président français qui invite à chaque fois que

l'occasion lui ai offerte les jeunes générations à s'inscrire dans cette logique de regarder vers l'avenir.

En se promenant dans les rues d'Alger où il a surtout rencontré des femmes et des jeunes, le président Macron a été interpellé sur la question des visas. En réponse, il a adressé un message en direction de cette catégorie de la population qui représenté 70% de la société en leur disant que se faire délivrer un visa "n'est pas une finalité en soi".

Selon lui, les jeunes Algériens sont appelés à bâtir leur pays au lieu d'aller en France ou ailleurs pour finir ensuite dans les quartiers défavorisés et finir dans "la désillusion".

Ceci dit, il s'est dit disposé à offrir plus de facilitations aux Algériens qui portent des projets ou qui vont pour étudier en France.

Sur le dossier économique en lien avec la jeunesse, il a annoncé la création d'une école du numérique à Alger.

Selon des observateurs algériens, le président Macron a voulu user de son statut de jeune président, qui n'a pas connu la période coloniale, pour balayer d'un revers de la main les exigences de certaines parties algériennes qui tiennent à la repentance.

Sur ce terrain, M. Macron et en guise d'apaisement, il a dit avoir "accédé à une demande plusieurs fois réitérée par les pouvoirs publics algériens d'avoir la restitution des crânes des résistants algériens et j'ai pris la décision de procéder justement à cette restitution".

Avant d'animer une conférence de presse, le président français s'est entretenu avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika.

L'entretien s'est déroulé en présence du président du Sénat Abdelkader Bensalah, du Premier ministre Ahmed Ouyahia, ainsi que des membres du gouvernement.

Au cours de cette rencontre, il a été question d'explorer de nouvelles voies pour renforcer la coopération et le partenariat et procéder à une concertation sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun.

La visite d'une journée de M. Macron sera suivie le lendemain par la tenue à Paris du Comité interministériel de haut niveau franco-algérien dans le cadre de la poursuite du dialogue politique entre les deux pays.

A la mi-novembre, l'Algérie et la France avaient signé trois accords de partenariat, dont la mise en place d'une unité d'assemblage du constructeur automobile français PSA Peugeot dans la province d'Oran, dans l'ouest du pays. Aussi, la France est le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie avec 450 entreprises qui créent 100.000 emplois.

Qualifiant cette visite d'une visite de travail et d'amitié, M. Macron a promis de revenir en 2018 en Algérie dans le cadre d'une visite d'Etat.