Cameroun : le Parlement va adopter un budget 2018 de 4.513 milliards de FCFA (PAPIER GENERAL)

Par :  |  Mots clés : Cameroun-budget
French.china.org.cn | Mis à jour le 15-11-2017

Le gouvernement camerounais, lié depuis juin par un programme d'ajustement structurel avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue de relancer son économie en difficulté, entend faire voter par le Parlement réuni depuis mardi à Yaoundé un budget de 4.513,8 milliards de francs CFA (8,1 milliards de dollars).

Selon le ministère camerounais des Finances, ce chiffre est en hausse de 140 milliards par rapport au budget 2017, voté par le Parlement fin 2016 dans un contexte déjà marqué par une difficile conjoncture économique due à la chute continue des prix du pétrole et de menace terroriste persistante dans le pays.

Ces chocs, qui causent une aggravation du déficit budgétaire chronique qui caractérise le Cameroun avec notamment une balance de paiements continuellement déficitaire, ont provoqué une grave crise économique chez nombre de ses voisins de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), obligeant le chef de l'Etat, Paul Biya, à convoquer un sommet d' urgence en 2016.

Pour enrayer cette crise, cette organisation régionale s'était résolue lors de ce sommet tenu à Yaoundé en décembre 2016 à encourager chacun de ses six pays membres (Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) à conclure un programme d'ajustement structurel avec le FMI, représenté à ce rendez-vous par sa directrice générale, Christine Lagarde.

C'est le cas depuis le 26 juin pour le Cameroun, bénéficiaire à cet effet de la part du FMI d'une facilité élargie de crédit (FEC) d'un montant de 666,2 millions de dollars pour son redressement économique au cours des trois prochaines années (2018-2020).

Mais cette aide qui permet de réinjecter des ressources dans les caisses de l'Etat camerounais pour aider à financer son économie comporte cependant des exigences en matière de réformes économiques et structurelles que le pays doit nécessairement satisfaire.

Fin mai, le Cameroun accumulait une dette de l'ordre de 5.383 milliards de FCFA (9,6 milliards de dollars), soit 28,2% du PIB. Cette dette devrait s'élever à 30% du PIB après la mobilisation d'un montant de 1.700 milliards de FCFA (3 milliards de dollars) en prêts concessionnels et non concessionnels autorisée par le président Biya au terme de l'année qui s'achève.

Le projet de loi de finances 2018 prévoit une diminution du déficit budgétaire de 6,2% à 3,1% du PIB. Il prend aussi en compte les projets réalisés dans le cadre de l'organisation par le Cameroun de la prochaine Coupe d'Afrique des nations de football (CAN) en 2019.

Parmi les sources de financement de ses investissements publics, le gouvernement, confronté aux attaques persistantes de Boko Haram dans l'Extrême-Nord et à d'autres tensions sécuritaires dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les deux régions anglophones du pays, mise sur une mobilisation plus forte des recettes fiscales et douanières, s'appuyant une fois encore sur l'élargissement de l'assiette fiscale.

Les deux chambres du Parlement étant majoritairement contrôlées par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), aucun doute n'existe quant à l'approbation du projet de budget 2018.

Son exécution, une fois voté, surviendra aussi dans un contexte de mise en œuvre pour la troisième année consécutive d'un accord de partenariat économique entre le Cameroun et l'Union européenne.

En vigueur depuis août 2016, celui-ci impose à l'économie camerounaise de renforcer sa compétitivité en raison d'une suppression progressive des barrières douanières au profit des importations européennes, en contrepartie d'un accès sans tarifs douaniers ni quotas pour ses exportations vers le marché européen.

Il est à noter que cette session parlementaire s'est ouverte en l'absence du Social Democratic Front (SDF), le principal parti d'opposition, qui a expliqué ce boycott pour exiger du gouvernement la résolution de la crise qui perdure depuis octobre 2006 dans les régions anglophones.

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Source: Agence de presse Xinhua
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