Burundi : les subventions du Fonds mondial pour la lutte contre le paludisme seront désormais gérées par le PNUD pour la période 2018-2020

Par :  |  Mots clés : Burundi-lutte-fonds
French.china.org.cn | Mis à jour le 17-10-2017

Les subventions sanitaires annuelles accordées au Burundi par le Fonds mondial pour la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le Sida et qui étaient jusqu'à maintenant gérées par le ministère burundais de la Santé publique, seront désormais gérées par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour la période 2018-2020, apprend-on d'une correspondance du 12 octobre dernier adressée à la ministre burundaise de la Santé publique, Josiane Nijimbere, par le chef de division "gestion des subventions" au sein de ce Fonds.

Pour les autorités de ce Fonds, cette décision est partie du constat selon lequel "en cette année 2017, le financement accordée au Burundi, et non utilisé par le ministère burundais de la Santé publique, est estimé à plus de 30 millions de dollars".

Cette correspondance rappelle que depuis 2003 à ce jour, le Fonds mondial a accordé au ministère burundais de la Santé publique des subventions sanitaires de plus de 270 millions de dollars pour atteindre certains résultats, notamment la distribution des MIILDA (moustiquaires imprégnés d'insecticides à longue durée d'action), le traitement des patients sous ARV (anti-rétro-viraux) et ceux traités contre la tuberculose, ainsi que le renforcement du système de santé.

Pour atteindre ces objectifs, précise la correspondance, le Fonds mondial devait travailler avec plusieurs partenaires dont le gouvernement burundais et les organisations de la société civile.

"Le rapportage et la vérification par les récipiendaires ont été caractérisés par des retards, ce qui a provoqué un niveau de cotation signifiant que les résultats programmatiques n'ont pas été à la hauteur convenue entre le Fonds mondial et l'instance de coordination nationale pilotée par le ministère burundais de la Santé publique et de la Lutte contre le sida", insiste la correspondance.

Pour le Fonds mondial, la non atteinte des objectifs fixés et une gestion financière "non claire", sont quelques points relevés pouvant expliquer pourquoi la subvention des 30 millions de dollars accordés en 2017 au Burundi n'a pas été utilisée.

Les autorités du Fonds mondial justifient le transfert de cette gestion au PNUD pour la période 2018-2020 afin d'éviter que cette situation observée en 2017 ne perdure.

En réaction à cette décision du Fonds mondial envers le ministère burundais de la Santé publique, le porte-parole de l'ONG burundaise "Cadre d'expression des malades au Burundi" (CEMABU), Sylvain Habanabagize, s'est dit déçu par cette décision.

M. Habanabagize a indiqué que cette nouvelle orientation, à savoir l'affectation de la gestion des financements au PNUD pour les projets sanitaires burundais, va déranger le ministère burundais de la Santé publique en général et les malades en particulier.

"Avec cette nouvelle donne, nous demandons que le PNUD n'écarte pas le ministère de la Santé, mais plutôt qu'il collabore étroitement avec ce dernier afin que les malades ne payent le prix de cette situation déplorable", a-t-il laissé entendre.

En revanche, le CEMABU a demandé aux autorités burundaises du ministère de la Santé d'approcher le PNUD afin de travailler étroitement dans l'intérêt supérieur des malades et de suivre leurs agents, "afin que ces fautes ne se reproduisent plus". F

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Source: Agence de presse Xinhua

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