Le Royaume-Uni interdira la vente de véhicules à essence et diesel d'ici à 2040

Le gouvernement britannique a annoncé mercredi la fin de la vente de véhicules à essence et diesel dans le pays d'ici à 2040.

Cette mesure est la plus audacieuse présentée par le ministère de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales, qui vise à parvenir à 100% de véhicules propres sur les routes d'ici à 2050.

"Le plan que nous annonçons aujourd'hui définit comment nous travaillerons avec les autorités locales pour lutter contre les effets de la pollution provoquée par les véhicules à diesel polluants, en particulier le dioxyde d'azote", a indiqué le secrétaire à l'Environnement, Michael Gove, qui a précisé qu'il "[faisait] partie du programme de 3 milliards de livres (4 milliards de dollars) proposé par le gouvernement en vue d'améliorer la qualité de l'air et de réduire les émissions des véhicules".

"L'annonce d'aujourd'hui vise à parvenir aux niveaux de dioxyde d'azote (NO2) ciblés dans les meilleurs délais. Améliorer la qualité de l'air est une composante de notre programme. L'année prochaine, le gouvernement annoncera une stratégie globale d'amélioration de la qualité de l'air qui luttera contre d'autres sources de pollution atmosphérique", a indiqué un porte-parole du ministère.

Les autorités municipales se verront également accorder de nouveaux pouvoirs afin d'imposer des amendes aux véhicules les plus polluants.

Les autorités locales seront invitées à mettre au point des plans préliminaires d'ici huit mois et des plans définitifs d'ici à la fin de l'année prochaine afin d'accélérer le processus. Les circonscriptions locales devront également élaborer des plans d'amélioration de la qualité de l'air visant à réduire le niveau de NO2 le plus rapidement possible.

Le Plan britannique de réduction des concentrations de dioxyde d'azote sur les routes mis au point par les ministères de l'Environnement et des Transports énonce des mesures que peuvent adopter les circonscriptions enregistrant les pires taux de pollution atmosphérique aux carrefours fréquentés.

"Nous sommes déterminés à engager une révolution verte dans le secteur des transports et à réduire la pollution dans nos villes. Nous prenons des mesures audacieuses et voulons que quasiment toutes les voitures et camionnettes qui circulent sur les routes britanniques soient propres d'ici à 2050", a déclaré Chris Grayling, secrétaire aux Transports.

La qualité de l'air s'est considérablement améliorée au Royaume-Uni ces dernières années. Les émissions de tous les principaux polluants ont baissé et le niveau de NO2 a été divisé par deux ces 15 dernières années, selon le ministère de l'Environnement.

Cependant, une analyse menée sur plus de 1.800 grands axes routiers britanniques a révélé que 81 sites (4%), dont 33 situés hors de Londres, dépassaient la limite de NO2 fixée par la loi.

"La pollution atmosphérique continue d'avoir un impact inutile mais inévitable sur la santé humaine et la mauvaise qualité de l'air a été désignée comme étant le principal risque pour la santé publique au Royaume-Uni. Elle a coûté environ 3,5 milliards de dollars au pays en 2012", a précisé le ministère.

Le Royaume-Uni prévoit également d'établir un nouveau Fonds pour la qualité de l'air chargé de réduire les embouteillages, d'améliorer les transports en commun et d'aider les automobilistes à passer du diesel à des énergies plus propres.

Une consultation sur une éventuelle politique de prime à la casse visant à retirer les véhicules diesel des routes est également prévue pour cette automne.

Le Royaume-Uni est l'un des 17 pays de l'Union européenne qui dépasse ses cibles annuelles de NO2, un problème qui s'est aggravé avec l'échec du programme de tests d'émissions automobiles de l'Union européenne, selon le ministère.