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Le retrait américain n'infléchira pas la tendance du bas carbone

French.china.org.cn | Mis à jour le 14. 07. 2017 | Mots clés : Accord de Paris

Le 1er juin 2017, le président américain Donald Trump quitte la conférence de presse à la Maison Blanche après l'annonce du retrait des États-Unis de l'Accord de Paris.

Le 1er juin 2017, dans une conférence de presse à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat. Immédiatement après, cette décision a été condamnée sévèrement par l'ensemble des parties. Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a commenté publiquement que cette sortie américaine de l'Accord de Paris était « une immense déception » vis-à-vis de tous les efforts mondiaux déployés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour favoriser la sécurité mondiale.

En réponse à cette décision de M. Trump, les gouverneurs des États de Californie, de New York et de Washington ont conjointement lancé la United States Climate Alliance, en vertu de laquelle ils s'engagent à continuer de respecter l'Accord de Paris. D'autres gouverneurs, y compris les gouverneurs républicains des États du Massachusetts et du Vermont, l'un après l'autre, ont rejoint cette alliance.

Les milieux d'affaires américains n'ont également pas tardé à réagir, exprimant leur vive déception. Michael Bloomberg, fondateur du groupe Bloomberg LP et ancien maire de New York, a déclaré que son organisme caritatif Bloomberg Philanthropies et ses partenaires feraient un don de 15 millions de dollars à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques pour compenser la quote-part (désormais perdue) dont devaient s'acquitter les États-Unis. Les géants, tels que Facebook, General Electric, Microsoft et Google ont tous réaffirmé leur soutien à l'Accord de Paris, s'engageant à réaliser au plus vite l'objectif d'une consommation labellisée « 100 % énergies renouvelables ».

La communauté internationale a tenu des propos fermes à l'annonce de M. Trump. Les chefs d'État français, allemand et italien ont publié une déclaration conjointe pour exprimer leur regret face à cette décision, soulignant que les trois pays s'efforceraient de mettre en application les mesures stipulées dans l'Accord de Paris et encourageant les autres nations à accélérer leurs actions en faveur de la préservation de notre planète. Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a aussi manifesté sa déception à l'égard de ce choix des états-Unis et s'est promis de lutter contre le changement climatique et de soutenir l'économie verte. Quant au président français Emmanuel Macron, il a prononcé un discours, pour la première fois en version bilingue, proclamant que Donald Trump a pris la mauvaise décision. Il a rappelé que, sur la question du climat, « il n'y a pas de plan B, car il n'y a pas de planète B » et a invité les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs et citoyens américains engagés pour l'environnement à venir vivre et à travailler en France.

L'importance de l'Accord de Paris

Si la décision de Donald Trump a provoqué un tollé général, c'est notamment parce que l'Accord de Paris est le premier accord sur le climat ratifié à l'échelle mondiale. Il est le fruit des efforts conjoints des 195 pays signataires de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC). Cet accord témoigne des progrès difficiles mais permanents dans la gouvernance mondiale sur le changement climatique : du sauvetage des négociations multilatérales dans l'impasse, à la refondation de la confiance mutuelle politique, suivie de la reconstruction du mécanisme. Avec la signature de cet accord, les concertations sur le climat, qui étaient au creux de la vague depuis l'échec du Sommet de Copenhague en 2009, ont de nouveau été élevées au rang de priorités dans l'agenda politique global.

L'Accord de Paris a le mérite d'avoir fixé un objectif mondial clair sur le climat : le texte propose de contenir le réchauffement climatique bien en-deçà de 2 °C et de poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5 °C. Cet objectif incarne le consensus et la détermination de toutes les parties à lutter contre le changement climatique, tout en émettant au monde un message fort : l'avenir sera marqué par une économie sans carbone.

En outre, l'Accord de Paris est le reflet d'une approche de travail dite « ascendante », qui a commencé à prendre forme au Sommet de Durban en 2011 : les pays avancent eux-mêmes les objectifs qu'ils comptent atteindre dans la lutte contre le changement climatique ; puis, tous les cinq ans, la CCNUCC fait le point sur les mesures prises par chacun et stimuler les engagements des pays afin de réduire le fossé entre l'accomplissement de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'objectif inachevé de limiter la hausse de la température à 1,5 °C.

En 2015, les États-Unis ont soumis au secrétariat de la CCNUCC leur plan d'action sur le climat (désigné « Contribution prévue déterminée au niveau national »), dans lequel ils s'engageaient à réduire d'ici 2025 leurs émissions de gaz à effet de serre de 26 % par rapport à celle de 2005 et à s'efforcer de réaliser une réduction de l'ordre de 28 %. Les États-Unis étant le deuxième pays émetteur d'émissions de gaz à effet de serre au monde, le retrait américain de l'Accord de Paris risque de porter préjudice à la confiance mutuelle politique et à l'implication mondiale dans la lutte contre le changement climatique, obtenues après de nombreux efforts et de longues années.

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Source: La Chine au Présent

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