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Laurent Fabius en Chine pour promouvoir l’Accord de Paris sur le climat après la décision unilatérale de retrait des Etats-Unis

French.china.org.cn | Mis à jour le 06. 07. 2017 | Mots clés : Laurent Fabius,Pacte mondial pour l’environnement

Zhao Lisha, China.org.cn, 6 juillet 2017

Le 1er juin 2017, le président américain Donald Trump a annoncé sa décision de retirer les Etats-Unis de l'Accord de Paris. Le 29 juin, il a réitéré cette volonté avec « fierté ». Sa décision a provoqué de nombreux commentaires et protestations au sein de la communauté internationale. Le 5 juillet, le président du Conseil constitutionnel français et ancien président de la Conférence de Paris sur les changements climatiques Laurent Fabius s’est rendu l’ambassade de France à Beijing, où il a répondu aux questions des journalistes. Il a déclaré que les Etats-Unis sont un grand pays, mais que leur décision unilatérale ne doit pas arrêter le train de l’histoire.

Durant la conférence, Laurent Fabius a une nouvelle fois salué les efforts déployés par la Chine durant le processus de négociation et de signature de l’accord. « Sans le soutien de la Chine, il aurait été très difficile de conclure l'Accord de Paris », a-t-il affirmé. Au sujet de la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord, il a déclaré qu’« un pays, même un grand pays, ne peut par une décision unilatérale arrêter le cours de l'histoire. »

M. Fabius a estimé que le retrait américain se traduirait par quelques difficultés en termes de capital, car les Etats-Unis s’étaient engagés à fournir un financement et un soutien technique aux pays en développement. La sortie de l’accord du deuxième plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre aura un certain impact sur la réponse mondiale aux changements climatiques. Heureusement, la décision des Etats-Unis n’a pas été approuvée par les autres pays, et au sein même du pays, en particulier dans les Etats fédéraux, des gouverneurs, des grandes entreprises et des associations ont exprimé leur désaccord.

Selon M. Fabius, le plus important est aujourd'hui de mettre en œuvre l’Accord de Paris, « parce que les questions climatiques sont des questions d'intérêt mondial, elles ne concernent pas que la Terre, elles représentent une grande menace pour la survie de l'humanité. » Les dirigeants chinois ont pris des initiatives fortes à cet égard. Il a également salué le système judiciaire chinois en termes d’environnement. La Chine applique fermement ses lois environnementales, et les entreprises qui enfreignent les normes environnementales s’exposent à des sanctions très strictes.

Laurent Fabius a mentionné le projet de « Pacte mondial pour l’environnement » lancé par le think-tank français le Club des juristes. Le projet réunit déjà environ 80 professionnels du droit dans près de quarante pays et régions. Il contient un préambule et 26 articles qui soulignent le droit des citoyens de jouir d’un environnement sain et écologique, qui réaffirment le principe de réciprocité « pollueur-payeur », de « responsabilités communes, mais différenciées », et qui rappellent le rôle des acteurs non étatiques, afin d'établir un cadre juridique solide en vue d’une action environnementale mondiale. Laurent Fabius a indiqué que le président de la République française Emmanuel Macron avait reçu le projet le 24 juin, et s’était engagé à soumettre le texte à l'Organisation des Nations Unies en septembre.

Le Pacte mondial pour l’environnement est une convention « ambitieuse et réaliste », selon M. Fabius. Elle aura force de loi, et aura pour objet de renforcer les principes fondamentaux de la protection environnementale pour un cadre légal dans le monde entier. Les traités en vigueur ne disposent pas pour l’instant d'une approche globale, et répondent à des questions spécifiques sur le climat, sur la biodiversité, sur les déchets, etc. Une gouvernance environnementale mondiale exige une convention couvrant un large éventail de domaines, capable d’unifier les divers textes et réglementations existants.

En outre, la mise en œuvre du pacte s’accompagnera d'un mécanisme de surveillance. Après son adoption par vote à l'Assemblée générale de l'ONU et son entrée en vigueur, le pacte obligera chaque pays à présenter régulièrement un rapport de suivi. Le comité de suivi procèdera à une évaluation environnementale sur le territoire, et étudiera les mesures prises pour assurer une mise en œuvre efficace des principes de base du pacte.

Trois juristes chinois ont participé à l'élaboration du projet, dont le directeur de l'Institut de recherche en droit environnemental de l’Université de Wuhan, le professeur Qin Tianbao. Ce dernier a déclaré lors d’une interview réalisée par China.org.cn que « le Pacte mondial pour l’environnement peut en effet remédier dans une certaine mesure aux lacunes actuelles du droit international de l'environnement, et former une base juridique pour la protection de l'environnement. La Chine a fait ces dernières années beaucoup d'efforts en matière de protection de l'environnement. Nous sommes prêts à contribuer de manière efficace à la gouvernance environnementale mondiale. En ce sens, le projet est une initiative positive. Toutefois, certaines dispositions ne sont pas très avantageuses pour les pays en développement, elles restent à réfléchir et à discuter. Je pense que le projet devra encore être étudié pour assurer l’équité et l'acceptabilité. » Selon le professeur Qin, dans les circonstances habituelles, les négociations préalables à l’entrée en vigueur d’une convention sont relativement longues, même des négociations courtes peuvent prendre entre trois et cinq ans, mais si le gouvernement et le président français ont la volonté de promouvoir activement ce projet, le processus pourra être accéléré.

*Traduction en français d'un article rédigé pour China.org.cn.

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Source: french.china.org.cn

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