Sénégal/législatives: la multiplication des listes de candidature inquiète la classe politique sénégalaise (PAPIER GENERAL)

Par : Lisa |  Mots clés : Sénégal-inquiétude-législatives
French.china.org.cn | Mis à jour le 19-06-2017

La multiplication des listes de candidature aux élections législatives du 30 juillet et les difficultés qu'elles posent pour l'organisation du scrutin inquiètent certains acteurs politiques et observateurs sénégalais.

Le ministère sénégalais de l'Intérieur a retenu un nombre record de 47 listes de candidatures de partis et coalitions politiques pour les élections législatives du 30 juillet prochain.

En 2012, il n'y en avait que 24. Depuis la publication des listes, plusieurs acteurs politiques ont dénoncé cette situation.

"Quarante-sept listes, c'est une première dans l'histoire du Sénégal. Je crois qu'on a franchi le Rubicon, pour ne pas dire le ridicule, avec ces élections législatives du 30 juillet prochain", a déploré Moustapha Diakhaté, l'actuel président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY, majorité).

Dans une interview publiée par le site d'informations Seneweb, M. Diakhaté, qui ne brigue pas un deuxième mandat, a estimé qu'il y aurait "beaucoup de confusion au niveau des couleurs" compte tenu du grand nombre de listes.

L'ancien chef de la diplomatie sénégalaise et tête de liste d'une coalition, Cheikh Tidiane Gadio, émet lui aussi des réserves quant à la faisabilité des élections.

"Au Sénégal, on a l'habitude d'organiser des élections dans les salles de classe, un peu partout dans le pays. Quand je vois la dimension des salles de classe et les organisateurs qui doivent mettre une cinquantaine de chaises dans une seule salle pour les 47 représentants des listes, plus le ministère de l'Iintérieur, la Commission électorale, les assesseurs, etc. Avec tout ce beau monde, quand l'électeur va ouvrir la porte, il va être tellement impressionné qu'il peut même être décontenancé", a estimé M. Gadio.

Selon lui, la faisabilité des élections législatives "pose problème".

Dans un communiqué transmis à Xinhua, la coalition Ndawi Askan Wi/Alternative du Peuple estime que le foisonnement de listes va poser "des problèmes techniques, pratiques et organisationnels apparemment inextricables".

La coalition souligne que cette situation suscite "inquiétude et désarroi parmi les électeurs, avec du coup, un risque élevé d'abstentions volontaires ou forcées".

Face à cette situation inédite dans l'histoire politique, le journaliste Madiambal Diagne estime qu'il y a urgence à "reprendre" le système électoral pour l'assainir.

"Il en va de la crédibilité, et surtout doit-on éviter que les citoyens ne finissent par se détourner davantage de la politique, continuant de la considérer comme une farce de mauvais goût ou un moyen pour les chômeurs endurcis de chercher à gagner de manière commode leur vie", a commenté le directeur du journal Le Quotidien.

La campagne électorale pour le scrutin du 30 juillet démarrera le 9 juillet.

Les élections législatives au Sénégal et à l'étranger doivent désigner au suffrage universel à un tour 165 députés, dont 15 de la diaspora.

Les dernières élections législatives de 2012 ont été remportées à une large majorité par la coalition Benno Bokk Yakaar (parti au pouvoir).

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Source: Agence de presse Xinhua
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