La Chine a exprimé vendredi sa grave inquiétude suite aux rapports évoquant le meurtre de deux ressortissants chinois enlevés au Pakistan à la fin du mois dernier.

« Nous avons pris note des rapports concernés et faisons part de notre grave préoccupation », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, en réponse aux rapports. « Nous tentons depuis plusieurs jours de sauver les deux otages enlevés ».

« La partie chinoise travaille pour connaître (la situation) et vérifier l'information concernée à travers différents canaux, y compris via un travail conjoint avec les autorités pakistanaises », a-t-elle indiqué.

« La Chine est opposée à tout acte d'enlèvement de civils et s'oppose également au terrorisme et à la violence extrême sous quelque forme que ce soit », a ajouté Mme Hua.

L'Etat islamique (EI) a tué deux enseignants chinois qui ont été enlevés le mois dernier dans la province pakistanaise du Balouchistan (sud-ouest), a annoncé jeudi Amaq, l'« agence de presse » du groupe terroriste, a rapporté Reuters vendredi à minuit.

L’article de Reuters cite un porte-parole du gouvernement du Balouchistan indiquant que des responsables étaient en train de confirmer « si cette information était vraie ».

Deux professeurs de mandarin basés dans la municipalité de Jinnah, dans la ville de Quetta (province du Balouchistan), ont été capturés par des hommes armés prétendant être de la police le 24 mai, a rapporté le journal pakistanais The Dawn il y a deux semaines.

Selon le journal, trois citoyens chinois - deux femmes et un homme - ont été interceptés par trois personnes dans une voiture blanche alors qu’ils quittaient un centre de langues, et ont été forcés d’entrer dans le véhicule sous la menace d’une arme à feu. Une des femmes a pu s’échapper dans la confusion créée après que les ravisseurs ont tiré des coups de semonce dans les airs pour effrayer les passants, mais les deux autres Chinois, un couple, ont été capturés.

L'EI, qui contrôle plusieurs territoires en Afghanistan, lutte depuis longtemps pour établir sa présence au Pakistan. Mais il a revendiqué plusieurs attentats majeurs, dont un sur le vice-président du Sénat le mois dernier au Balouchistan, dans lequel 25 personnes ont été tuées.

Plus tôt jeudi, l'armée pakistanaise a publié des détails concernant un raid de trois jours lancé sur un repaire de terroristes dans une grotte non loin de Quetta, affirmant avoir abattu 12 « terroristes extrémistes » d'un groupe islamiste local interdit, et ajoutant qu’elle avait empêché l'Etat islamique de « prendre pied » au Balouchistan, a indiqué Reuters.