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Les débuts du président Macron sur la scène internationale annoncent un style assuré et pragmatique

French.china.org.cn | Mis à jour le 31. 05. 2017 | Mots clés : Emmanuel Macron ,Poutine,Trump

Crédit photo : VCG

Enterrer la hache de guerre avec Poutine

Après le sommet du G7, Emmanuel Macron a reçu le 29 mai à Versailles le président russe Vladimir Poutine.

La France et la Russie divergent fortement depuis plusieurs années sur des questions allant du conflit syrien à la crise d'Ukraine, et les relations bilatérales sont au plus mal. La participation française aux sanctions prises à l'encontre de la Russie durant la crise ukrainienne a eu pour conséquence l'annulation d'un contrat portant sur la vente de deux navires de guerre Mistral à la Russie. En octobre dernier, Vladimir Poutine a également annulé une rencontre prévue avec son homologue français en raison du fort différend entre les deux pays sur la question de la Syrie. Emmanuel Macron a d'ailleurs déjà eu à faire à Vladimir Poutine durant sa campagne électorale. Lors du deuxième tour de scrutin qui l'opposait à Marine Le Pen, il avait accusé la Russie d'être responsable d'une opération de piratage le visant, et le gouvernement avait manifesté son mécontentement dans les médias russes.

Finalement, le changement de gouvernement en France a fourni l'occasion d'améliorer la communication et les relations franco-russes. Une rencontre était prévue entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine lors du prochain G20 qui aura lieu en juillet, mais les deux chefs d'Etat ont préféré avancer leur entretien au 29 mai. Ce jour-là, Vladimir Poutine est venu assister à la cérémonie d'ouverture de l'exposition consacrée au tsar Pierre Le Grand au Grand Trianon. La visite en France de Pierre le Grand en 1717 a marqué l'ouverture des relations diplomatiques entre les deux pays. Que les deux chefs d'Etat décident de se rencontrer à cette date, pour le 300e anniversaire des relations entre leurs pays, est un signe de leur volonté d'enterrer la hache de guerre et d'améliorer les relations bilatérales.

Après leur entretien, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont donné une conférence de presse. Les journalistes présents ont constaté que l'atmosphère manquait de chaleur. Emmanuel Macron s'est exprimé de manière franche, en notant « qu'aucun des enjeux actuels de notre temps », comme l'Ukraine et la Syrie, ne pourrait être résolu sans un dialogue. « Le dialogue n'a jamais cessé », a affirmé le président français. Sur la question syrienne, il a exprimé sans équivoque sa position : « Toute utilisation d'armes chimiques fera l'objet de représailles et d'une riposte immédiate, en tout cas de la part des Français. » Il a ajouté avec pragmatisme que la France est disposée à discuter de la question syrienne avec toutes les parties concernées, y compris des représentants du régime de Bachar Al-Assad. En outre, les journalistes ont noté qu'Emmanuel Macron n'a pas reculé devant la question sensible des droits de l'homme, au contraire de son prédécesseur François Hollande. Certains commentateurs ont estimé que Vladimir Poutine avait adopté une attitude passive pendant la conférence de presse, ce qui peut s'expliquer par son précédent soutien à Marine Le Pen.

Un commentaire publié dans le journal Le Figaro a souligné que Macron avait refusé d'entrer dans un dialogue de compromis avec la Russie, et l'on peut voir dans les documents publiés à l'issue de l'entretien que la position de la France sur des questions difficiles comme l'Ukraine et la Syrie n'a pas changé, mais que le nouveau gouvernement est susceptible d'adopter une approche plus pragmatique.

Certains ont jugé que la stratégie étrangère très instable de Donald Trump, le Brexit et la campagne de réélection incertaine de la chancelière allemande Angela Merkel ont convaincu Vladimir Poutine de se tourner vers le nouveau président français. D'un côté, la Russie souhaite la levée des sanctions et la sortie de son isolement diplomatique, et de l'autre, la France cherche à rétablir son statut de grande puissance sur la scène internationale. Ces facteurs ont contribué à la décision des deux pays d'enterrer la hache de guerre, de regarder vers l'avenir, et de coopérer sur des questions comme le terrorisme international, la Syrie et l'Ukraine.

Les médias français ont salué les débuts diplomatiques du nouveau président, et journal Le Monde a estimé qu'Emmanuel Macron avait remporté sa première bataille.

 

(Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre de recherche sur les problématiques mondiales de l'agence de presse Xinhua.)

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Source: french.china.org.cn

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