L'Algérie veut faire de l' Allemagne une "alliée économique" dans la région et en Afrique (SYNTHÈSE)

L'Algérie souhaiterait attribuer à l'Allemagne un statut d'"alliée économique" dans la région du Moyen-Orient-Maghreb et en Afrique, a indiqué mardi à Alger le ministre algérien de l'Industrie et des Mines Abdesselam Bouchouareb.

"La diversification de l'économie nationale que nous poursuivons ne se dissocie pas du principe de diversification des partenaires. L'Allemagne est un partenaire traditionnel de

l'Algérie, particulièrement dans le domaine industriel. Plus qu'un partenaire, nous voulons que l'Allemagne se hisse à la position d'alliée économique de l'Algérie dans la région et en Afrique", a déclaré le ministre algérien à l'ouverture des travaux du forum d'affaires algéro-allemand, en présence du vice-ministre allemand auprès du ministre fédéral de

l'Economie et de l'Energie, Uwe Karl Beckmeyer.

En termes d'investissements et d'échanges commerciaux, ce sont plutôt des pays comme la France et la Chine qui sont premiers partenaires de l'Algérie

Pour donner à l'Allemagne une place plus importante, les responsables des deux pays ont affiché leur volonté à booster le partenariat bilatéral en encourageant les hommes

d'affaires des deux pays à investir dans de nouveaux domaines d'activité, dont les énergies renouvelables, la pétrochimie et la pièce de rechanges.

Durant les cinq dernières années, douze projets industriels d'un montant global de plus de 24 milliards de dinars (près de 220 millions de dollars) ont été concrétisés en Algérie avec des partenaires allemands.

Il s'agit de projets portant essentiellement sur la fabrication de boîtes de vitesse, d'appareils de manutention, de matériaux de construction (plâtre et dérivés) et de gaz comprimé.

Mais le projet de partenariat le plus en vue est celui passé entre les groupes algérien Sovac et l'allemand Volkswagen pour la construction d'une usine de montage de véhicules de la marque allemande.

D'un montant de plus de 170 millions d'euros et d'une production qui atteindra les 100.000 unités/an à partir de 2019, le projet qui sera implanté à l'ouest de l'Algérie est considéré comme le plus important projet engagé par ce constructeur automobile en Afrique, et dont une partie sera destinée à l'export.

Sur le plan des échanges commerciaux, l'Allemagne a été le cinquième fournisseur de l'Algérie avec 3.009 milliards de dollars américains, sur un total de 46,72 milliards de dollars d'importations effectuées en 2016.

Prenant la parole à l'occasion du forum, M. Beckmeyer a estimé que le processus de partenariat entre l'Algérie et l'Allemagne était en "bonne voie" tout en reconnaissant qu'il restait beaucoup à faire sur le plan des investissements industriels.

"L'Algérie est une porte stratégique vers l'Afrique, elle recèle d'énormes opportunités d'investissements dans plusieurs domaines", a-t-il déclaré, soulignant qu'un bon nombre d'entreprises allemandes de sous-traitance sont intéressées par l'investissement en Algérie.

La veille, la visite prévue en Algérie de la Chancelière allemande Angela Merkel, a été reportée à une date ultérieure en raison d' une "bronchite aiguë" du président algérien Abdelaziz Bouteflika, avait annoncé la présidence de la République dans un communiqué. Il était prévu que la Chancelière allemande assiste à la tenue de la 6ème session de la commission mixte de coopération algéro-allemande et au forum d'affaires entre les entreprises des deux pays.