La contradiction « Nord-Sud » entrave le bon fonctionnement de l'UE

L'Europe du Sud et l'Europe du Nord reflètent des concepts géographiques, mais également deux niveaux de développement économique. L'Allemagne est un bon représentant de l'Europe du Nord. C'est le pays le plus puissant au niveau économique au sein de l'UE et celui-ci joue un rôle essentiel dans la politique économique de l'Union européenne. L'Europe du Sud représente les pays méditerranéens, comme la Grèce, l'Espagne ou le Portugal. Au cours des dernières années, des pays comme la France ou l'Italie ont cependant connu une situation économique en déclin, qui les a fait rejoindre les « rangs » de l'Europe du Sud. A la suite de la crise de la dette souveraine en Europe, l'Allemagne a prôné une politique d'austérité, afin d'assurer la stabilité de la zone euro. Cependant, les pays fortement endettés eurent beaucoup de mal à endurer ces mesures et appelèrent à une politique modérée de relance, afin de faire diminuer la pression économique et fiscale. L'affrontement entre les modèles d'austérité et de croissance est l'un des éléments reflétant la contradiction entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud.

Avec d'excellentes performances dans la gestion allemande de la dette, Angela Merkel est devenue pour un temps un personnage fort de la politique en Europe et le chef de file de l'Union européenne. En août 2015, alors que les réfugiés arrivent en Europe et que l'Union européenne se retrouve désemparée, Angela Merkel a annoncé que l'Allemagne acceptait d'accueillir 800 000 réfugiés, ajoutant avec emphase : « Nous y arriverons ! » Finalement, ce sont 1,1 million de réfugiés, que l'Allemagne aura accueillis en 2015. Les critiques et les remises en question n'ont pas tardé à suivre. La politique d'accueil des réfugiés d'Angela Merkel n'a pas seulement essuyé les critiques de nombreux pays - dont la France - mais elle a également eu des conséquences en Allemagne. La CDU, le parti politique d'Angela Merkel, a essuyé quelques défaites électorales, et son « plan de répartition des réfugiés » a rencontré une forte résistance et fut rejeté à de nombreuses reprises. En septembre 2016, à la suite de la défaite historique de la CDU aux élections municipales de Berlin, Angela Merkel a fini par déclarer, qu'elle aimerait pouvoir « remonter le temps » pour reformuler sa politique d'aide aux réfugiés.

De « Nous pouvons y arriver ! » à « J'aimerais pouvoir remonter le temps », la carrière politique d'Angela Merkel fut tourmentée et son image en tant que femme politique européenne fut ternie.