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Un an après les attentats de Paris, la menace sécuritaire reste préoccupante en Europe

French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 11. 2016 | Mots clés : attentats de Paris,menace sécuritaire ,Europe

Le 13 novembre est un jour sombre pour les Français. Il y a un an, ce jour-là, Paris a subi des attentats terroristes sans précédent, qui ont tué 130 personnes innocentes. Au cours de l'année qui vient de s'écouler, les Français ont été la cible d'autres attaques terroristes. L'organisation terroriste de l'Etat islamique s'est étendue à d'autres pays, et la situation sécuritaire dans l'ensemble de l'Europe est aujourd'hui encore une source d'inquiétude.

Les Parisiens se souviennent du 13 novembre 2015 comme si c'était hier. L'ampleur des attaques, le nombre de victimes et la brutalité ont provoqué un choc encore plus grand que l'attaque de la rédaction du magazine Charlie Hebdo au mois de janvier.

Les terroristes n'abandonnent pas

Les terroristes n'ont pas arrêté depuis. Le 14 juillet, dans la ville côtière de Nice, une nouvelle attaque a eu lieu, perpétrée cette fois par un terroriste fonçant avec un camion sur la foule rassemblée sur la Promenade des Anglais pour les feux d'artifice de la fête nationale. 84 innocents ont trouvé la mort. Treize jours seulement après l'attaque de Nice, un prêtre a été égorgé par des terroristes dans un petit village de Normandie.

Au cours de l'année qui vient de s'écouler, la police française a déjoué un certain nombre de tentatives. Le 4 septembre, la police a trouvé à quelques centaines de mètres de la cathédrale Notre-Dame de Paris une voiture abandonnée, contenant plusieurs bouteilles de gaz. Trois jeunes femmes ont été arrêtées et mises en examen. Elles avaient fait vœu d'allégeance à l'Etat islamique. Le ministère de l'Intérieur a annoncé que depuis le début de l'année 2016, la France a arrêté 296 suspects dans des affaires de terrorisme. Ces événements et le nombre d'arrestations montrent à quel point il sera difficile pour la France d'éliminer la menace terroriste.

D'autres attaques ont eu lieu en Belgique et en Allemagne. Le 22 mars, Bruxelles, la capitale belge, a subi une série d'attentats. Des explosions se sont produites successivement dans l'aéroport international et dans une station de métro du centre-ville. Ces attaques ont tué au moins 34 personnes et ont fait 270 blessés. Bruxelles, siège de la Commission européenne, est politiquement et géographiquement le « cœur de l'Europe », et a été ciblée pour cette raison par l'Etat islamique.

L'Allemagne, qui avait jusque-là été relativement épargnée par la menace cette année, est aussi devenue une cible d'attaques terroristes. Le soir du 18 juillet, dans un train circulant dans la région de Wurtzbourg, un jeune homme de 17 ans originaire de l'Afghanistan a attaqué 4 passagers à l'arme blanche. Le 22 juillet, dans la capitale bavaroise de Munich, un jeune de 18 ans a abattu neuf personnes et s'est suicidé à l'arme à feu dans un centre commercial. Le 24 juillet, lors du festival d'Ansbach, un kamikaze s'est fait exploser dans un restaurant. L'homme était un réfugié syrien de 27 ans, arrivé en juillet 2014 de Bulgarie, dont la demande d'asile avait été refusée. Le même jour, dans la ville sud-ouest de Reutlingen, un autre réfugié syrien de 21 ans a tué une femme et blessé cinq autres personnes avec une machette. En l'espace d'une semaine, 4 attentats ont eu lieu sur le sol allemand. Les médias allemands ont parlé de « moment de terreur ». L'Etat islamique a revendiqué trois des attaques.

Compte tenu de la fréquence et de la gravité des attentats survenus en Europe récemment, les médias ont estimé que l'Etat islamique était entré dans une nouvelle phase de guerre contre l'Europe.

L'organisation de l'Etat islamique avait pour stratégie de lancer une guerre contre l'Europe cette année. Europol a annoncé en février que selon ses chiffres, il y aurait actuellement entre 3000 et 5000 djihadistes en Europe, une grande partie d'entre eux étant partis en Syrie et en Irak pour être formés au combat. Ils font ainsi leur « baptême de feu », puis reviennent en Europe pour préparer des attaques de grande envergure. Certains sont chargés de mettre en œuvre une « mission spéciale », tandis que d'autres s'inspirent du Djihad pour mener une action indépendante, les soi-disant « loups solitaires ». De plus en plus de faits indiquent que l'Etat islamique tente d'incorporer et d'encourager les actions des loups solitaires.

L'impact politique du terrorisme sur l'Europe

La détérioration de la situation sécuritaire en Europe a un impact profond sur les pays. Premièrement, cette menace entrave gravement les efforts de l'Union européenne dans ses tentatives de remédier à la crise des réfugiés. L'an dernier, des millions de réfugiés en provenance de zones déchirées par la guerre au Moyen-Orient sont arrivés en Europe, et leur accueil a créé de fortes tensions. La peur d'éruptions de violence est fréquente, et certains associent de manière compréhensible les réfugiés au risque terroriste. Les attaques récentes ont changé la perception qu'ont les gens des jeunes migrants. Les gouvernements subissent une plus grande pression politique et sociale sur le problème des réfugiés.

Deuxièmement, la crise a conduit à une désintégration sociale dans certains pays. En France par exemple, pays qui a traditionnellement accueilli l'immigration, la population musulmane représente plus de 5 millions de personnes. Une grande partie des musulmans sont dans une situation de marginalisation sociale, ils rencontrent des difficultés à obtenir de bonnes formations et des emplois, et par conséquent, leur désarroi est grand. Cette population est ainsi plus vulnérable aux appels de l'Etat islamique à l'extrémisme religieux. D'autre part, les attaques terroristes ont renforcé le rejet de la société de cette frange de la société, ce qui forme un cercle vicieux. Ce problème rencontré par la France se retrouve dans d'autres pays européens.

En outre, les attaques terroristes ont intensifié la montée du populisme, exacerbé par la tendance d'extrême droite. La montée des partis d'extrême droite en Europe est devenue une réalité indéniable. Ces partis appellent à des degrés divers à subvertir le modèle politique traditionnel. Il y a des indications que l'Europe pourrait entrer dans une période de troubles politiques. 2017 est une année électorale dans plusieurs pays européens, et la menace terroriste sera un facteur important des tendances politiques. Et pour l'instant, rien n'indique que cette menace se dissipera. (Article exclusif pour China.org.cn)

(Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre de recherche sur les problématiques mondiales de l'agence de presse Xinhua.)


 

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Source: french.china.org.cn

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