La question des migrants devient encore plus cruciale avec la sortie britannique de l'UE, selon le ministre italien de l'Intérieur

La crise des réfugiés a toujours été une question capitale pour l'Europe, mais elle le devient encore plus maintenant que le Royaume-Uni a décidé de quitter l'Union européenne (UE), dans la mesure où ce départ rend nécessaire de définir une nouvelle voie pour le bloc européen, a rapporté mardi la presse italienne, citant le ministre de l'Intérieur Angelino Alfano.

"L'Europe est maintenant confrontée à deux défis essentiels : l'un, de nature économique, concerne l'absence d'une croissance substantielle ; l'autre est la crise des réfugiés", a déclaré M. Alfano dans une interview accordée lundi au journal la Repubblica.

"Nous devons être très prudents sur la manière dont nous répondrons à ces deux défis, car si nous ne nous occupons que de l'économie et négligeons la question des migrants, les Européens auront peur et ne se sentiront plus en sécurité. Sur la crise des réfugiés, l'Italie s'en tient à sa proposition : le plan 'Migration Compact' ", a-t-il ajouté.

En septembre de l'année dernière, la Commission de l'UE a dévoilé un plan de relocalisation des réfugiés, visant à distribuer quelque 120 000 personnes installées en Italie, Grèce et Hongrie à travers tout le bloc européen.

Ce projet est basé sur un principe de responsabilité partagée : le nombre de réfugiés accueillis par chaque Etat de l'UE est ainsi défini en fonction de critères objectifs, comme la population du pays concerné, sa richesse globale et son taux de chômage.

Plusieurs membres de l'UE ont cependant refusé de se conformer à ce programme. A peine 961 réfugiés sur 39 600 ont été relocalisés de l'Italie vers d'autres pays ; 3 016 sur 66 400 ont été relocalisés depuis la Grèce.

Le programme proposait entre autres de s'appuyer sur une coopération accrue avec certains pays africains clé pour empêcher le départ des migrants à la source ; d'accueillir les réfugiés fuyant la guerre et les persécutions pour les distribuer de manière égale entre les pays de l'UE ; et de renvoyer chez eux les migrants irréguliers, mais seulement après les avoir secourus du danger.

"Dans le même temps, l'Europe doit se montrer plus ferme envers les pays africains qui profitent des financement internationaux apportés par les membres de l'UE, mais ne tiennent pas leurs promesses vis-à-vis du départ des migrants", a déclaré M. Alfano.