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Les relations sino-britanniques à un « tournant crucial »

French.china.org.cn | Mis à jour le 10. 08. 2016 | Mots clés : relations,sino-britanniques,tournant crucial

La Chine a mis en garde la Grande-Bretagne contre le rejet des investissements chinois, en soulignant que les relations bilatérales traversent un tournant crucial après que la première ministre Theresa May a retardé la signature de son gouvernement pour le lancement des travaux d'une centrale nucléaire, un projet d'une valeur de 24 milliards d'euros.

Dans le plus sévère avertissement émis à ce jour par la Chine après la décision de Theresa May de réexaminer le projet de construction de la première centrale nucléaire en Grande-Bretagne depuis des décennies, l'ambassadeur de Chine au Royaume-Uni a alerté le pays du risque de pénuries d'électricité si Mme May n'approuve par le projet.

« Les relations sino-britanniques se trouvent à un tournant crucial de leur histoire. La confiance mutuelle devrait être d'autant plus précieuse », a écrit Liu Xiaoming dans le Financial Times.

« J'espère que le Royaume-Uni va garder la porte ouverte à la Chine et que le gouvernement britannique continuera à soutenir Hinkley Point et prendra une décision le plus tôt possible pour que le projet puisse continuer sans accroc », a écrit l'ambassadeur.

La décision de Theresa May a été sa plus surprenante intervention dans les affaires depuis sa prise de fonctions dans la tourmente politique qui a suivi le référendum sur le Brexit du 23 juin. Cette mesure signale une vision beaucoup plus vigilante des investissements chinois et une volonté d'adopter une ligne ferme avec ses alliés européens, notamment avec le président français François Hollande.

Présenté comme le joyau d'une nouvelle « période dorée » des relations entre la Chine et la Grande-Bretagne, l'accord portant sur le financement de la centrale de Hinkley Point a été signé à Downing Street au cours de la visite d'Etat en Grande-Bretagne du président Xi Jinping l'an dernier.

Selon le projet établi par l'ancien premier ministre britannique David Cameron, le groupe français EDF et China General Nuclear Power Corp doivent financer la construction de deux réacteurs EPR d'Areva dans la centrale nucléaire Hinkley Point C dans la région du Somerset, dans le sud de l'Angleterre.

La Grande-Bretagne s'est engagée à payer un prix minimum pour l'électricité générée par la centrale pendant 35 ans, ce qui est selon certains opposants au projet une durée bien trop longue.

Le projet de Hinkley Point est considéré comme le pionnier des liens plus étroits avec la Chine sur les questions nucléaires, et doit ouvrir la voie à des investissements de plusieurs dizaines de milliards de dollars pour deux autres centrales nucléaires.

David Cameron a présenté la Grande-Bretagne comme une passerelle vers l'Occident pour l'investissement chinois, et a proposé de faire de Londres le principal centre de compensation offshore du yuan.

Dans son commentaire publié dans le Financial Times, l'ambassadeur de Chine a souligné que le projet de Hinkley Point n'était pas « une idée fantaisiste ou une décision précipitée », et a rappelé que les investissements chinois arrivaient en Grande-Bretagne parce que les deux pays « ont un respect et une confiance mutuels ».

« Si l'ouverture de la Grande-Bretagne est une condition à la coopération bilatérale, la confiance mutuelle est la fondation même sur laquelle la coopération est bâtie », a déclaré M. Liu.

Lorsque la Grande-Bretagne aura quitté l'Union européenne, Londres aura besoin de décrocher de nouveaux accords commerciaux avec la Chine, dont le PIB qui s'élève à 11 300 milliards de dollars est actuellement plus de quatre fois plus élevé que celui de la Grande-Bretagne, à 2400 milliards de dollars.

Liu Xiaoming a rappelé que les entreprises chinoises avaient investi plus au Royaume-Uni qu'en Allemagne, en France et en Italie réunies au cours des cinq dernières années.

Depuis l'arrivée de Theresa May au pouvoir, la Grande-Bretagne a répété l'importance donnée à ses relations avec la Chine, et qu'il était naturel que le nouveau gouvernement souhaite examiner le projet en détail.

« Cette décision concerne un énorme projet d'infrastructure et il est normal que le nouveau gouvernement l'examine attentivement », a déclaré un porte-parole du gouvernement. « Nous coopérons avec la Chine dans un large éventail de domaines, de l'économie mondiale aux questions internationales, et nous continuerons à vouloir une relation forte avec la Chine. »

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Source: french.china.org.cn

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