Burundi : l'UNICEF met en garde contre la malnutrition aiguë chez des enfants de bas âge

Par : LIANG Chen |  Mots clés : news
French.china.org.cn | Mis à jour le 21-11-2015

6% des enfants burundais de moins de cinq ans sont frappés aujourd'hui par la malnutrition aiguë, a averti samedi Sophie Léonard, en charge de la santé et de la nutrition au sein de la mission résidente de l'UNICEF-Burundi.

Dans une interview accordée à Xinhua en marge des travaux de la revue annuelle du plan de travail pluriannuel (PTPA) de l'UNICEF pour la période 2015-2016 et endossé par le gouvernement burundais, cette médecin experte en nutrition, a précisé que ces enfants touchés par ce genre de malnutrition, sont "maléfiques ou squelettiques".

C'est le sommet de l'iceberg, a-t-elle fait remarquer, en ajoutant qu'en dessous se trouve le gros du problème, à savoir la malnutrition chronique chez les enfants en bas âge (0 à 5 ans) au Burundi.

"La malnutrition chronique, frappe, au Burundi, des enfants qui n'ont pas assez à manger tous les jours. Certes, tout en n'étant ni maléfiques ni squelettiques, ils survivent, mais, ne sont pas en mesure de grandir et d'atteindre leur plein développement au niveau physique et intellectuel", a révélé la nutritionniste Léonard.

C'est là où c'est gravissime, a-t-elle martelé, c'est que de tels enfants sont incapables de développer leur capital intellectuel, et deviennent, plus tard, des adultes dont les performances sont "diminuées".

Elle a révélé par ailleurs que 58% des enfants burundais sont frappés par la malnutrition chronique, ce qui signifie que presque six enfants sur dix, en sont atteints.

Malheureusement cette situation n'est pas nouvelle au Burundi, a-t-elle déploré, en faisant remarquer qu'elle perdure depuis des décennies.

"Donc, c'est un problème à résoudre en urgence dans l'intérêt supérieur du futur du pays et heureusement le gouvernement burundais en a pris conscience ; car, le Burundi est sans doute avec Timor oriental, le pays qui a le plus haut taux de malnutrition chronique au monde", a-t-elle explicité.

C'est pourquoi, a-t-elle affirmé, l'existence, au niveau de la deuxième vice-présidence de la république burundaise d'un point focal "SUN" (Scaling Up Nutrition) en charge de coordonner toutes les interventions dans la lutte contre la malnutrition chronique, est une bonne initiative est à saluer.

L'UNICEF encourage la consolidation de la cellule SUN au sommet de l'exécutif burundais dans la mesure où la problématique de la malnutrition chronique revêt un caractère transversal et multidimensionnel, a-t-elle noté.

Car, a-t-elle expliqué, au Burundi, cette problématique ne se limite pas à la dimension sanitaire en tant que telle, mais c'est aussi une question d'agriculture et d'éducation.

"Il faut que les enfants burundais arrivent à bien manger en ayant accès à une alimentation diversifiée dans un environnement de répartition équitable", a-t-elle plaidé.

D'après Dr Léonard, une réponse durable à la problématique de la malnutrition chronique chez les enfants burundais, ne pourra voir le jour que si les stratégies ad hoc sont complétées par la promotion des soins thérapeutiques sur les maladies récurrentes au cours de l'enfance.

"En effet, on découvre que les efforts menés par ici par là pour faire reculer la malnutrition chronique chez les enfants burundais, sont souvent dilués ou annihilés par la fréquence des diarrhées qui frappent cette catégorie de la population burundaise", a-t-elle révélé.

C'est pourquoi, a-t-elle plaidé, le Burundi gagne à consolider sans cesse les deux piliers d'une bonne nutrition pour sa progéniture, à savoir bien manger et accéder aux services de santé.

Car, a-t-elle fait remarquer, "les enfants qui ont assez à manger tous les jours, mais qui ont fréquemment des diarrhées, ne profitent nullement de la nourriture consommée".

Pour faire face à la problématique de diarrhées récurrentes chez les enfants en bas âge au Burundi, a-t-elle indiqué, l'UNICEF appuie le gouvernement burundais pour rendre disponible tous les vaccins de routine.

"Mais nous ne sommes pas fiers du tout. Parce que le gouvernement devrait s'impliquer davantage dans le financement et l'approvisionnement en vaccins. La plupart des pays considèrent maintenant qu'une telle responsabilité fait partie des fonctions régaliennes de l'Etat, de financer les vaccins de base des enfants", a-t-elle souligné.

Toutefois, Dr Léonard a indiqué que tant que le plaidoyer de l'UNICEF ne sera pas encore productif à ce sujet, l'institution onusienne maintiendra le financement pour les vaccins de base pour les enfants burundais. F

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Source: Agence de presse Xinhua
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