Afrique : les jeunes déplorent leur manque d'informations fiables sur la sexualité (SYNTHESE)

Par : Lisa |  Mots clés : news
French.china.org.cn | Mis à jour le 09-10-2015

Le manque d'informations fiables des jeunes africains sur la sexualité a été déploré, vendredi à Dakar, par des jeunes participants à une conférence régionale sur la santé sexuelle et reproductive en Afrique de l'Ouest et du Centre.

"Les jeunes veulent tout savoir sur la sexualité alors que l'éducation que l'école donne sur la sexualité se limite à la biologie qui n'explique pas grand-chose sur la question", a souligné le représentant de l'Association togolaise pour le bien-être familial, Isidore Kuessan.

"Il faut revoir l'enseignement sur la sexualité parce que ce qu'on cache aux jeunes, ils le savent déjà", a-t-il soutenu.

"On a commencé à faire de l'éducation sexuelle en 2009 au Togo, mais c'était expérimental et depuis lors rien n'a avancé", a-t-il regretté.

"C'est l'Etat qui a la responsabilité de l'éducation. Il faut qu'il mette les moyens dans l'éducation sexuelle des jeunes pour qu'ils soient informés et sensibilisés", a-t-il estimé.

De son côté, Sokhna Aminata Sarr de l'Association sénégalaise pour le bien-être familial, a estimé que "dans les services d'éducation à la sexualité et à la santé de la reproduction, on juge plus les jeunes qu'on ne les conseille".

"Les jeunes ont peur d'y aller parce que les agents se comportent plus en parents qu'en professionnels de santé", a-t-elle expliqué.

"C'est un obstacle à l'accès à l'information pour les jeunes qui cherchent à savoir mais qui n'ont pas toujours les bonnes informations", a-t-elle déploré.

"Le sexe est partout, dans les médias, les réseaux sociaux, les téléphones, etc. et les jeunes ont souvent accès à des informations qui ne sont pas du tout fiables", a, pour sa part, relevé le représentant du Bénin, Romaric Ouitona.

"Les filles et les garçons ont presque les mêmes préoccupations en matière de sexualité et s'il n'y a pas de réponses à leurs questions ils vont essayer de les découvrir d'eux-mêmes parce que la curiosité les pousse à chercher à en savoir plus", a-t-il souligné.

"Dans les maisons, les jeunes n'arrivent pas à s'informer sur la sexualité parce que c'est un sujet qu'on aborde pas en famille", a-t-il noté avant d'estimer qu'"il faut encourager le dialogue entre parents et enfants sur la question".

"Il faut aussi faire de l'éducation sexuelle à l'école. Son introduction dans les programmes scolaires n'est pas une porte ouverte à la débauche, mais juste de la sensibilisation", a-t-il conclu.

La représentante des Camerounais, Nchare Nkang Cherif, a, elle, considéré que "le problème de l'accès à l'information sur la sexualité est connu dans tous les milieux, urbains ou ruraux, notamment dans les zones à majorité musulmane".

"Il y a souvent une mauvaise interprétation du Coran concernant la sexualité en général et celle des jeunes en particulière", a-t-elle affirmé.

"Il y a aussi beaucoup de préjugés sur la sexualité et sur le genre en général et ce sont les filles elles-mêmes qui contribuent à perpétuer ces préjugés de par leur comportements", a-t-elle ajouté.

"Les jeunes ne sont pas éduqués à la sexualité, on leur dit juste qu'il faut s'abstenir", a fait remarquer Chiamaka Uzomba de l'Organisation non gouvernementale Population Council.

"On n'a pas accès à l'information sexuelle alors que la plupart d'entre nous ont déjà eu des rapports sexuels", a-t-elle soutenu.

"A cause du tabou du sexe, il y a le harcèlement dont sont victimes de nombreuses filles mais elles n'en parlent pas parce qu'on ne discute pas de la sexualité en famille", a-t-elle déploré. Fin

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Source: Agence de presse Xinhua
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