Cameroun : création d'une société étatique de transport et de gestion du réseau de l'électricité (PAPIER GENERAL)

Par : Lisa |  Mots clés : news
French.china.org.cn | Mis à jour le 09-10-2015

Un nouvel opérateur à capitaux publics dédié au transport de l'électricité a vu le jour au Cameroun et reprend les activités dévolues dans ce domaine par le concessionnaire Energy of Cameroun (Eneo), filiale locale du fonds d'investissement britannique Actis, annonce un décret présidentiel publié jeudi soir à Yaoundé.

Sous le nom de Société nationale de transport de l'électricité (Sonatrel), cette entité a également pour rôle la gestion du réseau de secteur libéralisé par une loi votée par les députés de l'Assemblée nationale (Chambre basse du Parlement) à l'initiative de l'exécutif en 2011, afin de promouvoir les investissements privés, notamment en matière de production de cette source énergétique.

Entreprise à capitaux publics, Sonatrel dont les dirigeants restent à nommer est placée sous la tutelle technique du ministère en charge de l'électricité, c'est-à-dire le ministère de l'Eau et de l'Energie, et la tutelle financière du ministère des Finances.

Parmi ses missions, il lui revient de s'occuper de la maintenance des équipements, jugés parfois vétustes et obsolètes, et des interconnexions avec d'autres réseaux, en l'occurrence des interconnexions transfrontalières avec des pays voisins avec lesquels le Cameroun est d'ores et déjà lié par des conventions de partenariat, à l'exemple du Nigeria, du Congo ou encore du Tchad.

Car, à travers le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE) exécuté depuis 2009 avec l'objectif d'accélérer l'amélioration de la croissance économique, le Cameroun ambitionne d'accroître de manière assez significative sa production énergétique très faible pour le moment, non seulement pour satisfaire la forte demande nationale et aussi exporter une partie de cette production.

Plus de 10 sites ont été identifiés à ce sujet. "Il s'agit des sites de Chollet (400-500 MW) sur le Dja, Grand Eweng (386 MW) et Petit Eweng (230 MW) sur la Sanaga, Noun-Wouri (1200 MW) sur le Noun, Mandourou (76 MW) et Mbinjal (66 MW) sur le Faro, Lancrenon (34 MW), ainsi que le site de Vogzom (33 MW) sur la Vina, Munaya (200 MW) sur la Cross-River, Kpaf (300 MW) sur la Katsina, Mentchum (15-35MW)", indique ce document.

D'après les statistiques officielles, la production installée actuelle tourne autour de 1500 mégawatts (MW), soit 3% de niveau d'exploitation du potentiel total estimé à 19,7 gigawatts-heure (GWh).

Une partie de cette production est fournie par des ouvrages (barrages hydroélectriques) exploités par le concessionnaire Eneo, qui annonce sur son site le chiffre de 935 mégawatts disponibles.

Actionnaire principal (56% contre 44% pour l'Etat camerounais) de l'ex-Société nationale de l'électricité (Sonel) reprise en 2013 à l'américain Aes Corporation, cette compagnie déclare en outre un réseau de transport qui "relie 24 postes et comprend 1.944,29 km de lignes haute tension, 15.081,48 km de lignes moyenne tension et 15.209,25 km de lignes basse tension".

Le réseau de distribution auquel sont connectés plus de 900.000 usagers résidant pour près de la moitié (45%) à Yaoundé et Douala, les deux plus grandes villes du pays, est quant à lui constitué de 11.450 km de lignes de 5,5 à 33 kilovolts et 11.158 km de lignes de 220 à 380 kilovolts.

Le texte présidentiel annonçant la création de Sonatrel met fin aux prérogatives liées au transport de l'électricité accordées à Eneo, pour les transférer à la nouvelle entité.

La loi votée en 2011 autorise l'ouverture du secteur aux investissements privés de la production de l'électricité de moins 5 mégawatts, tant pour l'hydroélectricité que pour d'autres sources renouvelables.

D'après les études récentes, la demande d'électricité du secteur public (clients basse tension et moyenne tension), qui augmente en moyenne de 6% par an, est estimée à 4.700 gigawatts-heure (soit une nuissance de l'ordre de 842 mégawatts) en 2015 et à 7.600 gigawatts-heure (soit une puissance de 1.370 mégawatts) en 2025.

La demande industrielle est évaluée à 1.315 gigawatts-heure (soit une puissance de 150 mégawatts).

Les projections font par ailleurs état d'une demande de 500 mégawatts pour l'année en cours dans le cadre du projet d'extension de l'usine d'aluminium d'Edéa et 13.000 gigawatts-heure (1.500 mégawatts) entre 2016 et 2025 pour le plan de développement de la filière bauxite-aluminium et les perspectives de développement de la zone industrielle du port en eau profonde de Kribi (sud).

Pour répondre à ces besoins, le gouvernement s'était fixé l'objectif d'augmenter dès 2015 la production à 3.000 mégawatts, grâce à la construction de nouveaux barrages hydroélectriques : Lom Pangar (est) pour une production de 25 mégawatts, suivi du barrage de Memve'ele (Sud) pour 201 mégawatts ; et de la mini-centrale de Mekin (Sud) pour 10 mégawatts.

D'autres projets similaires se rapportent aux centrales de Natchtigal (330 mégawatts) à Batschenga près de Yaoundé, Song Mbengué (950 mégawatts), Kikot (entre 350 et 550 mégawatts), Njock (270 mégawatts), Ngodi (475 mégawatts), Song Ndong (entre 250 et 300 mégawatts), Nyanzom (375 mégawatts), Bayomen (470 mégawatts), Mouila-Mogué (350 mégawatts), Bagangté (90 mégawatts).

La priorité est aussi accordée aux énergies renouvelables (solaire, éolienne, biomasse, etc.), pour lequel le gouvernement a conclu une série de conventions avec des partenaires étrangers, parmi lesquels des investisseurs chinois, américains, sud-africains, etc.

Pour les mêmes raisons, l'Agence de régulation du secteur de l'électricité (Arsel) exécute un programme d'investissement d'un coût de 400 milliards de francs CFA (800 millions de dollars) pour le développement de 23 projets portant sur une production de 470 mégawatts pour l'électrification rurale. Fin

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Source: Agence de presse Xinhua
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