La Grèce et l'UE doivent prendre une mesure urgente et audacieuse pour résoudre la crise des réfugiés

La Grèce et l'Union Européenne doivent prendre une mesure urgente et audacieuse pour enrayer la crise des réfugiés que connaît le pays, ont déclaré vendredi des officiels de l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Athènes.

Lors d'une conférence de presse donnée à la fin d'une visite de cinq jours en Grèce, le directeur du Bureau pour l'Europe du HCR, Vincent Cocherel, et le directeur des urgences, de la sécurité et des approvisionnements, Terry Morel, ont appelé le gouvernement à prendre des mesures plus fortes pour résoudre le problème.

Depuis le début de l'année 2015, plus de 109 000 personnes, pour la plupart des réfugiés, sont arrivées en Grèce par la mer depuis la Turquie pour fuir les pays déchirés par la guerre comme la Syrie, selon les chiffres du HCR.

Environ 8 nouvelles arrivées sur 10 cette année viennent de la Syrie (62 %) et d'Afghanistan (21 %). Sur les 53500 Syriens qui ont atteint le sud de l'Europe depuis le début de 2015, environ 45000 ont atterri en Grèce. En 2014, pendant la même période (janvier à juin), on faisait état d'environ 6400 personnes.

Les infrastructures pour recevoir les réfugiés en Grèce ainsi que les services et les procédures d'enregistrement sont inadéquates par rapport aux besoins croissants, ont indiqué les experts après leur visite des centres sur les îles grecques, le continent et un parc central d'Athènes où 500 Afghans vivent comme des sans-abris depuis plus de trois semaines.

Le HCR considère que la situation est urgente en Grèce aujourd'hui, car les autorités locales n'ont pas la capacité de résoudre le problème seules, a souligné M. Cocherel, ajoutant qu'une mesure audacieuse et immédiate est nécessaire.

"Nous reconnaissons complètement que la Grèce est en situation financière difficile, mais nous ne parlons pas d'un pays en voie de développement", a-t-il souligné, indiquant que le problème clef en Grèce était "le manque de coordination" entre les différents niveaux d'autorité pour faire face aux problèmes.

Au Cameroun par exemple, les réfugiés reçoivent le niveau d'aide, de soins et la nourriture nécessaires, chose que nous ne voyons pas en Grèce, a expliqué l'expert, soulignant que la situation en Grèce était "anormale".

La Grèce doit augmenter sa capacité d'accueil, a insisté M. CochereL

"Il n'est pas normal qu'après six ans de soutien de la Commission européenne, la Grèce n'ait que 1100 places en capacité d'accueil de deuxième ligne", a-t-il poursuivi.

Les officiels du HCR ont cependant exprimé leur admiration pour la mobilisation et le soutien apporté par les citoyens grecs ordinaires qui sont volontaires pour aider les réfugiés. F