Un cultivateur malgache espère prospérer grâce au riz hybride chinois (REPORTAGE)

Par : Yann |  Mots clés : news
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-07-2015

Patrick Razanakoto, jeune cultivateur du district d'Ambatondrazaka, 268 km au nord-est de la capitale de Madagascar, espère prospérer grâce au riz hybride chinois, en augmentant la surface de sa rizière d'un à trois hectares et en plantant les semences hybrides chinoises.

"J'ai 19 ans, j'ai décidé d'utiliser le riz hybride depuis le jour où je voyais le rendement de mon voisin", a déclaré à Xinhua Patrick Razanakoto, jeune père de famille dans son champ de riz d'Ankazotsaravolo, un village à 5 km à l'ouest d'Ambatondrazaka.

"C'est la première fois que j'utilise du riz hybride. Avant je n'ai travaillé que sur un hectare de terrain avec seulement moins de 2 tonnes de récolte, mais j'ai décidé de l'augmenter. J'ai loué une terre et espère au moins quatre tonnes de riz à l'hectare avec les semences hybrides", a-t-il révélé, une bêche dans les mains et les pieds enfoncés dans la boue.

Patrick, issu d'une famille pauvre à Ambatondrazaka, a affirmé que l'avenir de sa famille est sa raison d'augmenter sa production. Son enfance, ayant été dure: il a dû arrêté l'école seulement au cycle primaire. "Mon rêve dans la vie est d'être riche comme tout le monde. Ma priorité est d'avoir ma propre terre après quelques années. Ensuite, je souhaite également que mon enfant sera plus tard fonctionnaire ou médecin mais n'aura pas à travailler dur comme moi".

Patrick loue trois hectares de terres auprès du MATAGRI, sous-traitant malgache de Yuan's International, une société agricole chinoise qui vulgarise le riz hybride chinois Weichu-903 dans le district d'Ambatondrazaka moyennant location de terres aux agriculteurs, leur fournissant les semences et les engrais, et prend en charge de l'achat de paddy de l'agriculteur.

André Ranaivoson, directeur de MATAGRI, a expliqué qu'"il existe deux types de coopération avec les agriculteurs".

"La première consiste à la couverture par MATAGRI de toutes les dépenses de la culture du riz pour les cultivateurs propriétaires des champs. Une autre option c'est que MATAGRI leurs donne toutes les possibilités pour produire du riz, en donnant des terres, des semences, des matériaux et de l'argent. Après les récoltes les deux parties calculent tous les coûts de production et les déduisent sur les récoltes", a-t-il expliqué.

"Un agriculteur est payé à 500 kilos à une tonne de paddy par chaque hectare de terre à la fin des récoltes", a révélé à Xinhua André Ranaivoson.

"A partir de 26 kilos de semences hybrides, un hectare de terre produit entre 8 et 12 tonnes de paddy de riz hybride, après 152 jours de culture. Le kilo de la semence hybride a coûté 10.000 Ariary (3,3 USD) à MATAGRI. Pourtant, le kilo de paddy est écoulé à 800 Ariary (0,26 USD) auprès des agriculteurs à la fin de la récolte", a expliqué André Ranaivoson.

Concernant le composte, l'agriculteur compose deux sortes d'engrais: le NPK et l'urée dont le besoin pour un hectare est estimé entre 150 à 300 kg de NPK et de 70 à 100 kg d'urée. Le NPK s'achète à 1.700 Ariary (0,56 USD) à Ambatondrazaka et l'urée à 1.600 Ariary (0,53 USD) le kilo.

L'agriculteur paie les laboureurs à 3.000 Ariary (1 USD) par jour par travailleur tout le long du mois ou loue des machines agricoles pour travailler la terre.

"Il existe quatres variétés de riz qualifiés dans cette localité, dont le MK 34, le x254, le MKX, et l'Weichu-903, ce dernier étant le plus apprécié par les agriculteurs actuellement à cause des rendements et de son bon goût", a déclaré à Xinhua Samuel Rakotondrabe, directeur régional du développement agricole dans la région Alaotra Mangoro, la région mère d'Ambatondrazaka.

"Pour l'année de culture 2014-2015, le riz hybride est cultivé sur 135 hectares de terres avec 6 à 7 tonnes par hectare de rendement à Ambatondrazaka" a révélé Samuel Rakotondrabe.

Ambatondrazaka, un grenier à riz de Madagascar, avec sa moyenne de 3 tonnes par hectare sur ses 125.000 ha de terres cultivées ne produit que 450.000 tonnes de riz à l'année.

"Madagascar ne souffrira plus d'insécurité alimentaire si 100.000 hectares sur les 140.000 de terres arables dans le district d'Ambatondrazaka sont cultivés de riz hybride avec un seuil de 5 tonnes à l'hectare", a indiqué pour sa part le chef de la région Alaotra Mangoro Jean-Yves Ranaivonirina.

"Les habitants de la région apprécient particulièrement le goût du riz Weichu-903. De plus, ce riz est cultivable à tout moment de l'année", a-t-il affirmé, ajoutant que "son rendement est le meilleur de toutes les variétés de riz et le kilo de son paddy est vendu à 800 Ariary, contre 600 Ariary le prix du paddy d'autres types de riz".

Le riz est l'aliment de base à Madagascar, principale culture vivrière renommée au pays. La totalité des ménages au pays consomme du riz trois fois par jour tandis qu'un Malgache, selon les données de l'Institut national de la statistique (INSTAT) en consomme 114 kg de riz en moyenne à l'année.

Selon l'INSTAT, la production de riz dans le pays est seulement d'environ 5,9 millions de tonnes par an pour ses 22 millions de population. Faute de moyens, 2 riziculteurs malgaches sur 100 achètent des semences de riz qualifiées, et 79% d'entre eux n'utilisent que 5 kg d'engrais chimiques pour un hectare de terre et une simple bêche comme principal outil dans les rizières. F

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Source: Agence de presse Xinhua
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