Nicolas Sarkozy renomme son parti Les Républicains

Par : Vivienne |  Mots clés : Nicolas Sarkozy,UMP
French.china.org.cn | Mis à jour le 01-06-2015

Deux événements importants se sont produits dans la vie politique française à la fin du mois de mai. Tout d'abord, lors du congres du plus grand parti de droite, l'UMP, qui a eu lieu le 30 mai a paris, Sarkozy a reussi à le rebaptiser. De l'autre côté de l'échiquier politique, le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis du parti au pouvoir, le Parti socialiste, a été élu avec le soutien du président François Hollande. Ces deux événements montrent que les deux grands partis politiques français ont enclenché un remaniement majeur en vue des élections présidentielles de 2017 et du regroupement des forces politiques.

En novembre dernier, l'ancien président Nicolas Sarkozy a été élu au poste de président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), avant de proposer de renommer le parti « Les Républicains ». Cette suggestion n'a pas été acceptée de tous au sein du parti ; un certain nombre de personnalités politiques ont fait part de leurs réservations, et l'opinion publique semblait également s'y opposer. Toutefois, Nicolas Sarkozy a insisté pour un vote en ligne, à l'issue duquel le nouveau nom a été approuvé par 83,3 % des votants au sein du parti. Le 30 mai, le nouveau nom a été officialisé à l'occasion du Congrès de l'UMP à Paris. En rebaptisant son parti, Nicolas Sarkozy entend créer un nouveau grand parti de droite.

Depuis la création en 1947 du Rassemblement du peuple français (RPF) par le général de Gaulle, plusieurs tentatives ont eu lieu pour associer les différentes forces politiques de droite en rebaptisant le grand parti. A la fondation de la Ve République en 1958, le général de Gaulle a été élu président, et le RPF a pris le nom d'Union pour la nouvelle république (UNR). En 1963, ce parti s'est allié à l'Union démocratique du travail (UDT), puis a été rebaptisé Union des démocrates pour la Ve République en 1967. En 1976, le successeur des gaullistes, Jacques Chirac, a formé le Rassemblement pour la République (RPR), qui a été utilisé par la droite jusqu'en 2002. Cette année-là, pour la réélection du président Chirac, d'autres partis de droite, dont le parti Démocratie libérale (DL), et de centre-droit, comme l'Union pour la démocratie française (UDF) se sont alliés au RPR. Cette nouvelle alliance républicaine a formé un parti nommé Union pour une majorité présidentielle (UMP), qui a été rebaptisé Union pour un mouvement populaire au moment de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence du parti. Cette puissante « machine électorale » lui a accordé le soutien dont il avait besoin pour être élu président de la République en 2007.

Nicolas Sarkozy de retour aux commandes

En 2012, Nicolas Sarkozy a essuyé une défaite aux élections présidentielles au profit du candidat du Parti socialiste, François Hollande. Depuis, il prépare son retour. En avril 2014, il est revenu en fanfare dans l'arène politique. Six mois plus tard, il a été réélu à la présidence de l'UMP, reprenant ainsi le contrôle du plus grand parti de la droite française.

Toutefois, malgré le retour de Nicolas Sarkozy, le parti était en proie à des luttes intestines. Après la défaite électorale de 2012, un vide politique est apparu au sein de l'UMP, avec plusieurs hommes politiques convoitant le contrôle du parti. Lors des élections du nouveau président du parti en 2012, l'ancien Premier ministre François Fillon et son rival Jean-François Copé se sont retrouvés au coude à coude et en refusant tout compromis, ont intensifié la division du parti. Lorsque l'UMP a fait de mauvais scores aux élections des députés du Parlement européen en mai 2014, le président du parti, Jean-François Copé, a été vivement critiqué. Soupçonné dans un scandale lié au financement du parti, il a été contraint de démissionner. Le poste est resté vacant pendant plusieurs mois, jusqu'à ce que Nicolas Sarkozy mette fin à la dérive de l'UMP avec sa réélection en novembre.

Pour ce dernier, l'objectif du retour en politique est de revenir à l'Elysée en 2017, et la victoire des élections de l'UMP était une étape clé pour cela. Cependant, le parti dont il a repris les commandes était fragmenté au point que plusieurs de ses personnalités n'avaient pas exclu de se présenter aux élections présidentielles sans son soutien, dont deux anciens premiers ministres, Alain Juppé et François Fillon. En renommant le parti, Nicolas Sarkozy entend tester le degré de soutien dont il dispose encore au sein du parti. Les résultats montrent que malgré les réserves au sujet de diverses questions, sa proposition a récolté un taux de soutien de 83,3 %, un taux comparable à celui dont il disposait en 2004 lorsqu'il a voulu changer la constitution de l'UMP. Ces chiffres montrent que la position de Nicolas Sarkozy au sein du parti s'est encore consolidée. Certains observateurs estiment que le parti Les Républicains deviendra un outil puissant qui permettra à Sarkozy de l'emporter sur ses concurrents à droite, et qui lui assurera un retour en force pour les élections de 2017 contre le Parti socialiste.

La renaissance du Parti socialiste

Le Parti socialiste au pouvoir a également connu une « renaissance ». En 2012, son candidat François Hollande a été élu président, signant la première victoire du grand parti de gauche après 17 ans d'absence à la tête du pays. Les Français ont voté pour changer le statu quo, exprimant ainsi leurs attentes et leurs espoirs. Toutefois, après deux années seulement de mandat, François Hollande doit faire face à une vague de mécontentement et de ressentiment de la société. L'économie reste atone, la dette publique et le chômage sont élevés, le pouvoir d'achat est en baisse… Les partisans du président sont de moins en moins nombreux, comme on l'a vu avec la défaite des socialistes d'abord aux élections européennes, puis aux élections municipales et aux élections des conseils départementaux.

Face à cette grande pression sociale, le président a annoncé un programme de réforme global. Le gouvernement a été remanié en avril et en août 2014, le réformiste Manuel Valls a succédé à Jean-Marc Ayrault au poste de premier ministre, et Emmanuel Macron a pris les rênes du ministère de l'Economie. Le cœur du programme de réforme du nouveau gouvernement est d'améliorer la compétitivité en réduisant les charges pesant sur les entreprises. Cette stratégie « socio-libérale » éloignée de la vision traditionnelle du Parti socialiste a rencontré une forte opposition au sein du parti, qui laisse à penser qu'une scission est possible. François Hollande, qui tente de continuer à diriger malgré la division de son parti, voit la situation aller de mal en pis. Le 21 mai, le Congrès du Parti socialiste a montré à quel point « les frondeurs » avaient vu leurs rangs gonfler.

Entre le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, qui soutient le programme de réforme, et le chef de file des frondeurs Christian Paul, un vif débat s'est engagé. Le premier a proposé de reconstruire une gauche diversifiée qui comprendrait les Verts et le Parti communiste pour briguer une nouvelle alliance, résoudre ensemble la crise économique et réduire les inégalités. Il a également réussi à convaincre l'ancienne première secrétaire Martine Aubry et d'autres vétérans du PS de lui apporter leur soutien. Son programme a été soutenu par plus de 60 % des votants, et le 28 mai, il a battu à plates coutures son rival Christian Paul avec 70 % des voix. Ce dernier a reconnu sa défaite et a affirmer vouloir « tourner la page ». Malgré la tempête que vient de traverser le Parti socialiste, cette élection a mis au risque de scission du parti, consolidant ainsi le soutien au président François Hollande, tout en ouvrant de nouvelles perspectives de réélection pour celui-ci en 2017.

A travers la création du parti Les Républicains et la gestion de crise du Parti socialiste, on voir clairement la restructuration interne entamée par les deux camps qui aura sans aucun doute un impact majeur sur les élections de 2017.

 

(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'Etude des problèmes mondiaux, de l'agence de presse Xinhua.)


 

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Source: french.china.org.cn
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