Envoyer [A A]

La Chine n’entrera jamais dans une alliance militaire avec un pays

French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 05. 2015 | Mots clés : Xi Jinping, alliance, Vladimir Poutine,  Russie

Le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine s’entretiennent à Moscou, le 8 mai 2015. (Crédits photo : Xinhua / Ma Zhancheng)

Prétendre que la Chine et la Russie forgent un nouveau bloc idéologique est tout simplement absurde. Le terme idéologique est trompeur. Qu’est-ce que cela signifie ? Aucun pays n’apprécie l’ingérence dans ses affaires intérieures, qu’il soit question d’idéologie ou non.

Le droit international consacre le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays. Et l’un des principes cardinaux de la politique étrangère de la Chine est de ne pas former d’alliance avec un pays tiers.

La Chine estime que les alliances militaires sont une idée datant de la guerre froide. Depuis la fin de la guerre froide, les alliances sont devenues obsolètes. La Chine avait autrefois une alliance militaire avec l’Union soviétique, et ce fut une mauvaise expérience.

En 1978, la Chine a adopté une nouvelle orientation politique, dite de « réforme et d’ouverture ». Depuis lors, elle est entrée dans une nouvelle période de croissance. Sa politique étrangère est aujourd’hui une extension de sa politique intérieure. Comme sa politique intérieure qui met l’accent sur la croissance économique, la Chine a élaboré une stratégie de développement pacifique de sa politique étrangère.

Que signifie une stratégie de développement pacifique ? Cela peut se résumer en trois « non » et trois « oui ». Le premier « non » est celui de l’expansion. La Chine ne suivra jamais les traces des anciennes puissances coloniales. Le deuxième refus est celui de l’hégémonie. La Chine ne reprendra jamais les politiques des Etats-Unis ou de l’Union soviétique. Le troisième est celui des alliances. La Chine n’entrera jamais dans une alliance militaire avec un pays.

Le premier « oui » est un oui à la paix. La Chine a fait de grands efforts pour se moderniser. La paix est la condition sine qua non du développement. Le deuxième est un oui au développement. La Chine est confrontée à de nombreux problèmes et est convaincue que le développement peut contribuer à les résoudre. Le troisième est un oui à la coopération. La Chine est consciente du fait que dans un contexte de mondialisation, aucun pays ne peut se moderniser dans l’isolement. La coopération internationale est indispensable, et c’est grâce à la coopération au cours des 36 dernières années que la Chine a connu une croissance économique miraculeuse.

Le président Xi Jinping a répété que la Chine maintiendra sa stratégie de développement pacifique, dont elle n’a aucune raison de dévier. Certes, au cours des dernières années, la coopération entre la Chine et la Russie s’est approfondie sur la base des bénéfices mutuels, car les deux économies sont très complémentaires. La Chine est un pays pauvre en ressources, tandis que la Russie est un pays riche en ressources, et elles ont besoin l’une de l’autre.

Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et la Russie a atteint 95 milliards l’an dernier, soit environ 2 % du commerce extérieur de la Chine. Il y a donc un grand espace pour le développement de ces relations. La Chine est aussi prête à renforcer sa coopération avec d’autres pays, sur la base de l’égalité et des avantages mutuels. La croissance de la relation sino-américaine le montre bien : le volume commercial de leurs échanges a atteint 540 milliards de dollars l’année dernière.

Au sujet de la crise en Ukraine, la position constante de la Chine a été que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays du monde doivent être respectées. La Chine estime que la crise ukrainienne ne peut être résolue par des moyens militaires et exhorte toutes les parties concernées à rechercher une solution par la voie diplomatique.

 

Par Wu Jianmin, ancien président de l’Université des affaires étrangères de Chine, membre du Conseil du XXIe siècle de l’Institut Berggruen et du Comité consultatif de politique étrangère du ministère chinois des Affaires étrangères.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: french.china.org.cn

Réagir à cet article

Votre commentaire
Pseudonyme
Anonyme
Les dernières réactions (0)

Les articles les plus lus