La Chine dépasse les Etats-Unis pour devenir le plus grand partenaire hors UE de l'Allemagne

Ces dernières années, le ministère allemand des Affaires étrangères s'intéresse particulièrement à l'Asie orientale, et les échanges diplomatiques sont de plus en plus fréquents. Depuis son arrivée au pouvoir, la chancelière Angela Merkel a visité la Chine à sept reprises. À la mi-mars, elle a mis fin à sept ans de situation gênante en se rendant enfin au Japon. La présence allemande et son influence dans la région restent encore très limitées, mais l'espace de resserrement des relations entre l'Allemagne et les pays de la région est encore large.

En novembre dernier, le vice-chancelier membre du Parti social-démocrate Sigmar Gabriel s'est rendu au Vietnam. En 2011, Angela Merkel avait été la première chancelière fédérale du pays à visiter la Mongolie. Ces dernières années ont aussi vu l'organisation de visites en Allemagne pour les hauts dirigeants de Chine, de Corée, du Vietnam et de Mongolie. Les échanges diplomatiques de l'Allemagne en Asie orientale n'ont jamais été aussi intenses depuis la fin de la Guerre froide.

En chiffres, la présence allemande et son influence dans la région restent encore très limitées. Par exemple, le pays ne figure même pas parmi les dix plus grands investisseurs étrangers au Vietnam. A part la Chine, les pays d'Asie comme le Vietnam, la Mongolie, le Japon et la Corée du Sud ne figurent parmi les grands partenaires commerciaux de l'Allemagne. Dans le domaine de la sécurité, l'Allemagne n'a pas une influence comparable à celle des États-Unis dans la région.

Les pays d'Asie orientale comme la Chine, le Vietnam et la Mongolie font partie des pays à plus forte croissance économique à l'échelle mondiale. En tant que premier partenaire commercial de l'Allemagne en dehors de l'UE, et première destination d'investissement pour un grand nombre d'entreprises allemandes, la Chine est devenue le pays avec lequel il faut absolument maintenir des relations politiques et économiques étroites.

Depuis quelques années, l'Allemagne est convaincue du potentiel économique de pays comme le Vietnam. Par conséquent, le pays est considéré par de nombreuses entreprises allemandes comme un marché d'avenir, au dynamisme impressionnant. Actuellement, l'Allemagne est le plus grand partenaire commercial européen du Vietnam, et leurs échanges commerciaux augmentent année après année.

L'an dernier, la Conférence des entreprises allemandes dans l'Asie-Pacifique qui s'est tenue au Vietnam a réuni plus de 700 entreprises. En Mongolie, la visite d'Angela Merkel a été vue comme une tentative d'accéder aux ressources du pays par les milieux politiques et économiques, et les deux parties ont signé un certain nombre d'accords de coopération dans le domaine de l'exploitation des ressources minérales et de l'assistance technique.

Pour renforcer les relations économiques et commerciales, l'Allemagne doit prêter une plus grande attention à la diplomatie et aux questions de sécurité dans la région. Dans le contexte du retour des Etats-Unis en Asie, l'Allemagne ne veut pas être une puissance marginale dans la région. Tout indique que les diplomates allemands tentent aujourd'hui de maintenir un équilibre entre la Chine et les autres pays dans la région. Ces dernières années, les relations économiques et commerciales sino-allemandes se sont accélérées à pas de géant, et la Chine a dépassé les Etats-Unis au titre de plus grand partenaire commercial de l'Allemagne en dehors de l'UE.

Angela Merkel et les représentants de son gouvernement se sont d'ailleurs rendus en Chine plus de fois que dans tous les autres pays de la région mis ensemble. La deuxième décennie du 21^e siècle verra un accent politique de plus en plus clairement axé vers la Chine, et l'Allemagne cherchera à trouver un équilibre entre la Chine et les autres pays de la région. Les dirigeants allemands ont exprimé à plusieurs reprises leur préoccupation au sujet des litiges actuels en Asie orientale. L'Allemagne estime aujourd'hui que la stabilité de la région est d'intérêt vital pour elle et pour l'UE.