Le Royaume-Uni déroule le tapis rouge pour les riches acheteurs et investisseurs chinois

Par : Sofia |  Mots clés : Royaume-Uni,riche,chinois
French.china.org.cn | Mis à jour le 15-12-2014

Au cours des 87 ans d'histoire du concessionnaire Bentley Jack Barclay de Londres, il n'avait jamais tenu une célébration du Nouvel An chinois.

Jusqu'à cette année.

En février, le concessionnaire avait invité plus de 200 riches expatriés chinois appartenant à des domaines comme la finance et l'immobilier à une activité sous le thème de l'année du Cheval et portant le slogan « Prendre les rênes d'un voyage prospère ». Du personnel qui parle chinois était sur place.

« Un concessionnaire typiquement anglais peut être assez intimidant » pour les acheteurs chinois, a déclaré Chris Harris, directeur du marketing pour le groupe automobile de luxe HR Owen Plc, qui détient Jack Barclay. « Nous voulions démystifier l'expérience. »

Des détaillants de produits de luxe aux cabinets d'avocats et aux banques, les Londoniens jouent des coudes pour profiter de la vague d'investissements et de tourisme chinois. Alors que la Russie, l'Inde et le Moyen-Orient sont aux prises avec la faiblesse des prix des produits de base, les entreprises qui s'adressent aux riches étrangers misent sur l'argent chinois pour faire la différence.

Le secteur immobilier enregistre l'une des augmentations les plus spectaculaires, l'investissement immobilier de la Chine dans la capitale britannique ayant triplé de 2012 à 2013 pour atteindre environ 2,8 milliards $, un chiffre qui sera probablement atteint cette année, selon le courtier Knight Frank.

Les projets financés par des capitaux chinois comprennent One Nine Elms, une tour d'habitation de 56 étages sur la rive sud de la Tamise; son promoteur est le Dalian Wanda Group Co Ltd.

Groenland Holding Group Co de Shanghai a déclaré qu'il investirait 1,2 milliard £ (1,88 milliard $) cette année dans le redéploiement d'une brasserie dans la ville et dans la construction d'une tour résidentielle à proximité de Canary Wharf.

Les investisseurs chinois s'intéressent également beaucoup à des transactions d'entreprises au Royaume-Uni. En juillet, la société de courtage Hony Capital Ltd a déclaré qu'elle allait racheter la chaîne de restaurants britanniques Pizza Express pour environ 1,4 milliard $, le plus important rachat d'entreprises jamais effectué au Royaume-Uni par une compagnie de la partie continentale de Chine. L'été précédent, Dalian Wanda a accepté de payer 451 millions $ pour Sunseeker International Ltd, un fabricant londonien de yachts dont les ventes atteingnent 20 millions $.

La présence accrue est en partie fonction de la diversification de l'économie de la Chine, a déclaré Nicola Mayo, partenaire du cabinet d'avocats Linklaters, qui vient de rentrer à Londres après quatre ans passés à Shanghai. « Chine Inc effectue une recherche stratégique dans plusieurs secteurs, bien au-delà des ressources naturelles. »

Certaines entreprises utilisent les transactions au Royaume-Uni pour renforcer leur position au pays. Cette année, la société d'investissement Sanpower Group a pris le contrôle de House of Fraser, une transaction valorisant le grand magasin d'Oxford Street à 450 millions de livres. Il prévoit des dizaines de succursales en Chine.

Pizza Express s'attend à construire de nouveaux restaurants dans la partie continentale de Chine où l'intérêt pour la cuisine italienne est en hausse.

Wang Haibo, un comptable de 38 ans originaire de la ville côtière de Dalian qui a déménagé à Londres il y a une décennie, peut goûter le changement. Il y a quelques années, « la seule cuisine que vous pouviez obtenir était celle de Hong Kong, a-t-il dit. Maintenant, vous pouvez trouver tous les types de cuisine chinoise, et elle est authentique et de toutes les régions. »

Le premier ministre britannique David Cameron a fait un effort concerté pour renforcer les liens avec la Chine. Le premier ministre chinois Li Keqiang a pris le thé avec la reine Elizabeth quand il a visité Londres en juin, et le chancelier de l'Échiquier George Osborne fait la promotion d'un plan visant à faire de Londres une plaque tournante pour les transactions en yuan. À ce propos, la Bourse de Londres a signé en juin un partenariat stratégique avec Bank of China Ltd.

La vague chinoise déferle alors que Londres se sèvre d'une dépendance à l'égard des riches Russes qui ont fourni un travail régulier aussi bien aux entreprises de services professionnels qu'au secteur du luxe. Dans le cadre des sanctions imposées par l'Union européenne à l'Ukraine, le gouvernement du président Vladimir Poutine a exhorté les entreprises russes à se désinscrire des bourses étrangères et a demandé aux milliardaires de rapatrier leurs actifs.

Des obstacles perdurent pour que la Chine profite complètement de Londres. Avec le ralentissement du boom immobilier, la croissance économique chinoise diminue à moins de 7 %, ce qui pourrait limiter les investissements étrangers et le tourisme au Royaume-Uni et ailleurs.

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