Les quatre grandes crises qui ont ébranlé l'Europe en 2014

Par : Vivienne |  Mots clés : Europe,France,crise
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-12-2014

La tentation séparatiste

Le 18 septembre, jour du référendum sur l'indépendance de l'Écosse, les Européens retiennent leur souffle en attendant les résultats. Ce moment historique est crucial pour le Royaume-Uni et pour l'Europe. Si les indépendantistes gagnent, la Grande-Bretagne formée en 1707 par la fusion de l'Écosse et de l'Angleterre, puis agrandie avec l'Irlande en 1801, sera désintégrée. Cela constituerait un échec politique majeur pour l'Union européenne. En outre, le mouvement indépendantiste et les tendances séparatistes existent dans plusieurs États membres (par exemple en Catalogne), et le risque d'un effet domino ne peut être écarté. Heureusement, l'Écosse a finalement voté pour rester dans l'union. Mais « l'ombre écossaise » flotte encore sur l'Europe.

Alors qu'il venait de sortir de la crise écossaise, le premier ministre britannique David Cameron a menacé d'organiser un référendum pour décider si le Royaume-Uni resterait au sein de l'UE après 2017. Cela montre à quel point le scepticisme britannique est tenace au sujet de l'Europe. En pleine tendance sécessionniste, le déclin la force centrifuge de cohésion est incontestable dans l'UE. L'intégration européenne sera difficile à maintenir dans les années à venir.

L'impact de la crise ukrainienne

Pendant longtemps, l'Europe a permis le maintien de la sécurité après la Seconde Guerre mondiale, malgré la confrontation Est-Ouest durant la guerre froide. Dans l'ensemble, l'Europe a réussi à maintenir la paix après la guerre, à assurer l'inviolabilité de la souveraineté nationale, et à bannir l'usage de la force pour changer le tracé des frontières nationales. La crise ukrainienne a renversé sur ces deux derniers points le consensus en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'Europe est particulièrement préoccupée par la division de l'Ukraine et le changement de souveraineté sur la Crimée a changé de mains, et s'inquiète de voir la guerre ukrainienne se poursuivre sans pouvoir agir. Après des années d'« Europe sans guerre », le conflit qui a éclaté en Ukraine cette année peut être comparé à la longue guerre qui a déchiré l'Irak en termes de conflits internationaux qui font l'actualité.

Devant l'impuissance apparente de l'Europe face à la Russie pour mettre fin à la crise, les États-Unis ont remis à l'ordre du jour une stratégie de « retour en Europe ». L'OTAN a déployé ses troupes et les États-Unis appliquent des sanctions croissantes contre la Russie, provoquant une escalade des tensions avec Moscou ; les médias annoncent déjà que l'Europe est entrée dans une nouvelle guerre froide. Tiraillée entre les États-Unis et la Russie, l'Europe s'oppose aux actions de la Russie tout en souhaitant que le pays participe au règlement politique de la crise en Ukraine. Pour l'Europe, il est nécessaire de mettre fin à la guerre pour préserver la sécurité européenne, sans faire de la Russie un pays ennemi. Les mesures des États-Unis ont sans l'ombre d'un doute poussé l'Europe à l'avant-poste de la confrontation avec la Russie. L'Europe voit les sanctions comme une mesure nécessaire dans l'opposition unie à la Russie, mais elle souhaite aussi tenir compte de ses propres intérêts économiques et sécuritaires. À cela s'ajoute la pression de la « nouvelle Europe » qui soutient les États-Unis, sur les pays de la « vieille Europe ». L'UE se trouve ainsi devant un dilemme.

La dure réalité est que le modèle traditionnel de sécurité est rompu comme au moment de la guerre froide. L'Europe est à nouveau au premier plan d'un conflit occidental global avec la Russie, contrairement au concept de sécurité qu'elle tente de maintenir depuis la fin de la guerre froide. L'Europe doute que le retour américain puisse garantir sa sécurité, alors que son propre système indépendant de défense est encore chose abstraite ; même une politique étrangère et de sécurité commune est difficile à formuler. En plus d'une puissance amoindrie, la reprise économique est improbable dans un avenir proche. Par conséquent, l'influence européenne sur la scène internationale sera inévitablement limitée et affaiblie dans les années à venir.

 

(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux, de l'agence de presse Xinhua.)

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