La relation Chine-Allemagne prend la tête du partenariat sino-européen

Le début de la crise financière mondiale en 2007 a ouvert de nouvelles opportunités pour les relations Chine-Europe, en amenant les pays touchés par la crise de la dette et la Commission européenne à repenser leurs relations diplomatiques avec la Chine.

La relation sino-française a ouvert la porte aux relations Chine-Europe, mais c'est aujourd'hui l'Allemagne qui prend la tête des relations avec la Chine, en établissant en 2014 un Partenariat stratégique global pour renforcer les bases de la relation entre la Chine et les pays de l'Union européenne.

La relation sino-française, pionnière du partenariat

Parmi les pays européens, c'est la France qui a fourni l'impulsion première de promotion des partenariats entre les pays occidentaux et la Chine.

En 1997, les deux pays ont signé une déclaration commune à l'occasion de la visite d'État de l'ancien président français Jacques Chirac en Chine, annonçant l'établissement d'un « partenariat global tourné vers le XXI^e siècle ». Cela marquait la première fois que la Chine établissait une relation de ce type avec une puissance occidentale, et rapidement, d'autres pays occidentaux ont voulu établir un partenariat similaire avec elle. Il convient de noter que dans la déclaration conjointe, la Chine et la France annoncent leur décision « de s'engager dans une coopération renforcée, de favoriser la marche vers la multipolarité, de soutenir les efforts de création de richesse et de bien-être, dans le respect de la pluralité et de l'indépendance, de contribuer à l'instauration d'un nouvel ordre international politique et économique qui soit juste et rationnel et de s'opposer à toute tentative de domination dans les affaires internationales, de telle sorte qu'advienne un monde plus prospère, plus stable, plus sûr et plus équilibré ». Ce souhait d'un monde multipolaire a eu une grande importance au cours de la décennie suivante dans les consensus diplomatiques sino-français.

Les relations sino-françaises ont connu une lune de miel durant la présidence de Jacques Chirac. En 2000, le président français a effectué une nouvelle visite en Chine, durant laquelle les deux pays ont signé un accord de ligne directe entre chefs d'État. En janvier 2004, le partenariat global sino-français a été renforcé en partenariat stratégique global.

Après la création du partenariat sino-français, la Grande-Bretagne a établi avec la Chine un partenariat global en 1998. En 2004, les deux pays ont créé un partenariat stratégique global.

Un processus similaire a eu lieu entre la Chine et l'Union européenne. Le premier sommet politique UE-Chine est organisé à Londres en avril 1998, au cours duquel le premier ministre chinois Zhu Rongji s'entretient avec les dirigeants des pays européens, et un partenariat constructif tourné vers le XXI^e siècle est établi. On décide également à ce moment d'organiser chaque année un sommet UE-Chine.

En septembre 2001, lors du sommet des dirigeants UE-Chine à Bruxelles, on décide d'élever la relation à un partenariat global. En octobre 2003, le sixième sommet UE-Chine a lieu à Beijing. Après la réunion, le partenariat global est élevé au rang de partenariat stratégique global.

La relation pragmatique sino-allemande passe au premier plan

Pour des raisons historiques, les relations sino-allemandes ont connu des hauts et des bas, mais dans les années 1990, le ministère allemand des Affaires étrangères a proposé une vision pragmatique des relations avec la Chine. Les relations ont connu un recul au début du premier mandat de la chancelière Angela Merkel, mais au moment de la crise de la dette, elles sont entrées dans une phase de maturité.

En juillet 2010, Angela Merkel a effectué la première visite en Chine de son deuxième mandat, et les deux pays ont issu un communiqué conjoint pour promouvoir un partenariat stratégique global.

En mars 2014, lors de la visite d'État du président chinois Xi Jinping en Allemagne, les deux pays ont décidé d'établir un partenariat stratégique global pour déterminer l'orientation du développement de leurs relations.

Actuellement, les deux pays bénéficient d'un mécanisme de consultation de niveau premier ministériel (qui est en effet le chef d'État en Allemagne) initié par l'Allemagne, dans l'objectif d'améliorer l'échange d'informations, échanger des points de vue sur les questions d'intérêt commun et renforcer la compréhension et la confiance mutuelles. Les think tanks gouvernementaux allemands sont très fiers de ce mécanisme de consultation intergouvernementale, le seul à ce niveau entre la Chine et l'Europe.

Entre la Chine et la France, ou entre la Chine et la Grande-Bretagne, les principaux mécanismes actuels de dialogue comprennent le dialogue économique et financier au niveau des vice-premiers ministres.

Dans le cadre du dialogue stratégique de haut niveau sino-européen, les entretiens sont pris en charge par le ministre adjoint des Affaires étrangères du pays assurant la présidence tournante de l'UE et le vice-ministre chinois des Affaires étrangères. Depuis 2010, le dialogue stratégique Chine-UE est passé à un dialogue stratégique de haut niveau, coprésidé par un membre du Conseil d'État chinois et le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.