Que peuvent s'enseigner l'Allemagne et la France dans la divergence ?

Par : Vivienne |  Mots clés : France,zone Euro,Allemagne
French.china.org.cn | Mis à jour le 29-09-2014

La situation économique et les politiques des deux poids-lourds de la zone Euro sont le sujet de toutes les attentions. En France, certains se plaignent que l'Allemagne cherche à protéger son porte-monnaie pour éviter d'avoir à prendre les responsabilités pour la croissance de la zone Euro. Des officiels allemands, eux, considèrent que la France est le grand malade de l'U.E, qu'elle repousse les réformes et demande à l'Allemagne de tout porter sur son dos.

Le Premier-ministre français Manuel Valls a déclaré dans une allocution que« l'Allemagne devait prendre ses responsabilités » et critiqué les mesures économiques outre-Rhin en déclarant que Berlin se servait surtout de ses exportations pour soutenir sa croissance mais ne daignait pas augmenter les salaires afin de favoriser le marché intérieur.

Un article du quotidien CNBC 23 rapporte que dans la querelle franco-germanique, essayer d'apprendre de l'autre ne serait pas une mauvaise chose.

L'Allemagne peut enseigner beaucoup de choses à la France, notamment la discipline budgétaire. Le règlement de la dette publique en France est un désastre. Au début du mois, la France a déclaré être dans l'incapacité d'atteindre les objectifs de 3% fixés par l'accord de Bruxelles. C'est déjà la troisième fois que Paris retarde les échéances.

En 2012, l'Allemagne avait réussi à rééquilibrer son budget, passant de la dette au bénéfice et insisté sur le fait que les aides au système économique en mauvais état de la zone Euro devaient être fondées sur des objectifs de réduction de la dette.

La seconde chose que l'Allemagne pourrait enseigner à la France c'est l'efficacité. Bien que la France soit fière de son système d'aides sociales très généreux, dans un certains sens, cela est dû à l'efficacité allemande. La France dépense bien plus que l'Allemagne pour ces aides sociales mais les écarts de salaires sont sensiblement les mêmes dans les deux pays. « Cela signifie que l'efficacité de la France doit être augmentée », a expliqué Guntram Wolff, directeur du Bureau de recherches international de Bruxelles.

La troisième chose c'est le pouvoir de l'État. L'économiste Timo Klein estime que « le centralisme politique en vigueur en France est un pis-aller. »

Le système fédéral de l'Allemagne permet d'être au plus près des affaires économiques. De cette façon, les mesures politiques peuvent obtenir de meilleurs résultats économiques. La France devrait également donner plus d'importance aux règles du marché. Les actions d'ingérence du gouvernement dérangent la marge de liberté d'action des acteurs économiques lorsqu'ils essayent de résoudre les problèmes économiques.

La quatrième chose est le rôle des syndicats. Même si en France, les ouvriers syndiqués ne sont pas nombreux : seulement 8 % d'entre eux le sont, le pouvoir des syndicats reste énorme. Non seulement, ils peuvent rassembler les foules, mais ils peuvent aussi forcer le gouvernement à discuter des affaires économiques avec lui. En Allemagne, le rôle des syndicats a été réduit par l'ancien chancelier Schroeder.

Réciproquement, la France serait un bon professeur pour l'Allemagne dans beaucoup de domaines. Le premier est celui des investissements en infrastructures de base. Klein explique que la France peut, plus rapidement que l'Allemagne, permettre le développement harmonisé de projets de grandes infrastructures. Il sous-entend que c'est parce que le pouvoir français est plus centralisé, les écologistes sont également moins nombreux. « À long terme, cela peut également devenir un mauvais exemple.», ajoute-t-il quand même.

D'après Timo Klein, Berlin devrait accroître les investissements en infrastructures de base, notamment celles de transport et informatiques, cela augmenterait la concurrentialité de l'Allemagne.

Guntram Wolff est également d'avis que Berlin devrait apprendre de la France en ce qui concerne l'importance de l'investissement en infrastructures publiques. Il déclare : " Le contrôle du secteur tertiaire enfreint l'investissement, le scepticisme et l'écologie enfreignent également le développement des domaines émergents, l'informatique par exemple."

La seconde leçon que la France pourrait donner à l'Allemagne consisterait à expliquer que, malgré le fait que le système des 35 heures soit sujet à controverse, et que l'opinion publique appelle le gouvernement à réformer le marché de la main-d'œuvre, la moyenne productive du Français est généralement plus élevée que celle de l'Allemand. D'après des statistiques de l'OCDE, en 2013, un travailleur français produisait une valeur de 51.8 euros par heure, tandis qu'un travailleur allemand seulement 47.2 euros par heure.

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