Mali : les changements promis ne sont pas encore perceptibles un anaprès l'élection d'IBK (SYNTHESE)

Par : Norbert |  Mots clés : mali
French.china.org.cn | Mis à jour le 06-09-2014

Des acteurs politiques maliens déplorent que les changements promis ne sont pas encore perceptibles, un an après l'arrivée au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Kéita.

"Le Mali s'est beaucoup fragilisé pendant la première année de la présidence" d'IBK, affirme le Parti pour la Renaissance nationale (PARENA, opposition) dans une déclaration publiée jeudi.

"Le pays n'a tiré aucun profit de la disponibilité de la communauté internationale à notre endroit. Au contraire, nous avons, par nos errements, compromis nos chances de sortir du précipice. Pire, nous avons perdu le contrôle de la quasi-totalité du Nord", ajoute le parti.

Dans les médias nationaux et sur les réseaux sociaux, certains Maliens, amis du Mali et observateurs qui se disent "déçus" par la gestion du pays par le président plébiscité en août 2013.

"Quand on analyse les douze derniers mois, on voit qu'IBK manque de vision claire", souligne Kalifa M. Touré, professeur d' université et militant de l'Adéma (mouvance présidentielle).

"L'immense espérance suscitée à l'intérieur et à l'extérieur du Mali s'est transformée en une profonde déception", constate Amadou Sidibé, un bloggeur, qui déplore "une gouvernance chaotique, la corruption, une gestion calamiteuse des deniers publics, l' amateurisme et l'incompétence".

"Les Maliens ne manquent pas de raison de perdre leurs illusions. IBK ne parvient pas à se démarquer des maux qui ont fragilisé son prédécesseur, Amadou Toumani Touré", fait remarquer un diplomate africain en poste à Bamako, qui relève aussi des tergiversations sur le dossier du nord "en commettant l'erreur de vouloir prendre Kidal de force avec une armée qui n'a pas encore achevée sa mue vers le professionnalisme".

L'opposition est naturellement la plus critique. "Le pouvoir se livre à un pilotage à vue, à des tâtonnements et à l'improvisation par rapport à plusieurs préoccupations de la nation", note le PARENA qui cite la gestion de la situation au nord, où "l' aventurisme a conduit à la visite du Premier ministre à Kidal le 17 mai et à la guerre non préparée du 21 mai".

La journaliste malienne Sadio Kanté dénonce de son côté "la monarchisation du pouvoir", soutenant qu'aucun président du Mali " n'a mis autant de membres de sa famille dans la gestion de la République".

Sur le site de son parti, l'ancien Premier ministre de la Transition (1991-1992), Soumana Sacko, reconnaît que "l'héritage était particulièrement lourd et qu'il ne saurait y avoir de baguette magique pour résoudre en quelques mois les nombreux problèmes qui préoccupent la nation".

Mais, ajoute-t-il, le président Kéita doit être le premier à reconnaître que son bilan au bout d'un an "n'est pas à la hauteur des immenses espérances que son élection avait, à tort ou à raison, suscitées au sein des couches populaires".

Les rares élus de la majorité, qui ont accepté de répondre aux questions de Xinhua, n'ont pas souhaité être cités. Si certains disent restés sur leur faim après une année d'exercice de pouvoir, beaucoup d'entre eux pensent que le président a fait de "son mieux pour redresser le pays".

Pour ce député de l'Adéma, "le travail accompli n'est pas perceptible parce que la tâche est énorme et le défi à relever immense. Sinon, je pense que des actes ont été posés et que les résultats vont bientôt se faire sentir".

Quant à ce jeune responsable de la Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (SADI), il reconnaît que "les Maliens souffrent". Mais, ajoute-t-il, "je ne suis pas sûr que quelqu'un d' autre aurait pu mieux faire à la place d'IBK car le pays s'était littéralement effondré avec la rébellion, le coup d'Etat et l' occupation islamiste".

"IBK est un leader politique et non un magicien, poursuit-il. Il faut lui donner le temps de mener les reformes indispensables à la refonte de l'Etat, à la relance de l'économie et à l'ancrage de la démocratie. D'ici là, il ne faut pas s'attendre au paradis dans la vie quotidienne parce que chacun doit accepter de souffrir pour relever le défi commun : relever le pays", conclut-il. F

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Source: Agence de presse Xinhua
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