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Côte d'Ivoire : la lutte contre la cybercriminalité s'organise (SYNTHESE)

Par : Li Zhijian |  Mots clés : ivoire~cybercriminalité
French.china.org.cn | Mis à jour le 29-05-2013

La capitale économique ivoirienne, Abidjan, a accueilli mardi "Shield Africa" (Bouclier de l'Afrique), une rencontre internationale de professionnels de la sécurité et de la défense, avec notamment des experts en cybercriminalité, un fléau en plein essor en Côte d'Ivoire.

Communément appelés "brouteurs" à Abidjan, les cyber-escrocs prolifèrent sur le territoire ivoirien devenu un paradis pour ces malfrats qui constituent une réelle menace pour l'économie nationale.

Des réseaux démantelés

Selon le ministère ivoirien de l'Intérieur, cette année en moins de cinq mois, ce sont 22 réseaux d'escrocs qui ont été démantelés contre 69 l'année dernière.

"Pour un réseau, c'est quatre ou cinq personnes, des complicités, quelquefois au niveau des maisons de transferts d'argent, quelquefois des groupes organisés", précise le ministère.

En 2012, les services du ministère de l'Intérieur ont enregistré 692 plaintes et parmi les suspects interpellés, 51 ont été déférés devant les tribunaux.

Des sources officielles révèlent que le préjudice financier de la cybercriminalité au cours de l'année 2012 s'élève à "la somme totale de 3 385 972 093 francs CFA".

Les plaintes portent sur divers types d'escroquerie allant des gains de loterie à l'arnaque à l'héritage en passant par l'arnaque sur les sites de rencontres.

L'une des escroqueries les plus connues, c'est aussi le message qui arrive dans la boîte électronique et qui promet l'affaire du siècle.

"Ça marche toujours malheureusement, nous recevons environ 70 plaintes par semaine dont une grande partie pour ce type d'arnaque", indique-t-on au ministère de l'Intérieur.

Les cybers-escrocs procèdent aussi par l'usurpation d'identité. Après avoir piraté une adresse électronique, ils se font passer pour le véritable titulaire qui se serait fait voler ses papiers à l'étranger et demande de l'argent à ses connaissances pour lui permettre de se tirer d'affaire.

D'importantes mesures prises

Les cybercriminels ne séviront plus pour longtemps en toute impunité en Côte d'Ivoire.

L'Assemblée nationale vient d'adopter, en Commission, une loi qui vise à punir l'ensemble des infractions pénales qui se commettent au moyen ou sur un réseau de télécommunication ou un système d'information.

Selon les types d'infractions, le prévenu court une peine d'emprisonnement allant d'un à cinq ans où à vie et d'une amende allant de cinq millions à 100.000.000 de francs CFA.

Il s'agit, pour le gouvernement, auteur du projet de loi, de tirer la sonnette d'alarme.

"La Côte d'Ivoire est devenu un paradis pour les cybercriminels qui fuient des pays où la répression existe pour trouver refuge ici et mener leurs activités", a justifié le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné.

Dès que la loi est adoptée en plénière et promulguée, "le nombre de cybercriminel connaitra une baisse", a-t-il espéré.

Avant ce projet de loi, le gouvernement a ordonné en 2012 une opération d'identification obligatoire de tous les abonnés aux services de téléphonie et de l'Internet.

Elle visait, selon Bruno Koné, à "faciliter la présomption et la répression de l'usage délictueux des services de télécommunication".

L'opération qui a pris fin en décembre dernier a permis d'identifier 95,5% des abonnés soit 18.723.755 sur 19.607.008 existants et 883.253 puces restaient encore non identifiées fin mars.

En 2011, le ministère de l'Intérieur et l'agence nationale des télécommunications de Côte d'Ivoire ont décidé de coordonner leurs efforts pour assurer une "capacité d'anticipation et de réponse rapide" face aux menaces en créant la Plate-forme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC).

La PLCC a pour missions, entre autres, d'effectuer des enquêtes judiciaires portant sur les infractions visant ou utilisant des systèmes informatiques, d'apporter son assistance technique aux services de police et aux services connexes chargés de l'application de la loi et de contribuer à la mise en place de moyens techniques et au développement de l'expertise pour l'examen et le traçage des systèmes d'information.

Mais au ministère de l'Intérieur, on insiste sur la nature "transfrontalière" de la cybercriminalité et on préconise un travail "en concert" avec la police internationale Interpol pour une "réponse globale".

Avec le Salon "Shield Africa" des professionnels africains de la sécurité (officiers de police, de gendarmerie, de douane) ont pu partager leurs expériences avec leurs collègues européens et américains, notamment de la police suisse, de la Guardia civile espagnole et du FBI. Fin

Source: Agence de presse Xinhua
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