La politique chinoise des présidents français successifs
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-04-2013
Le mois de janvier 2014 marquera le cinquantenaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France. Dès la fin de cette année, les deux pays organiseront une série de manifestations pour célébrer cet événement, lesquelles devront souligner le fait que la France était le premier pays occidental à avoir établi des relations diplomatiques avec la Chine.
Monsieur François Godement, directeur pour la stratégie d'Asia Centre du think tank français et spécialiste des questions chinoises, a résumé en des mots simples la politique chinoise des présidents français de la Ve République, du général de Gaulle à François Hollande.
Général de Gaulle (mandat présidentiel : 1959-1969) : dirigeant issu de la Seconde Guerre mondiale. C'est un très grand homme qu'aucun autre président français ne saurait égaler. Il a compris que la Chine était un grand pays et qu'il faut établir des contacts avec elle. Il a donc soutenu la Chine au sujet de l'ONU et de la question de Taïwan, inaugurant le cadre politique de la relation bilatérale.
Georges Pompidou (1969-1974) : premier chef d'État français à se rendre en Chine, il a commencé à faire du commerce politique avec la Chine.
Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981) : il a redéfini en 1975 la France comme une « grande puissance moyenne », baissant ainsi les attentes de la France. Il est considéré comme le « père de la Constitution européenne » pour avoir présidé l'élaboration du « Traité de la Constitution de l'Union européenne ».
François Mitterrand (1981-1995) : le gouvernement de Mitterrand était très à gauche. Il a posé à la Chine les questions des droits de l'homme et de Taïwan. À partir de 1989, les relations sino-françaises sont entrées dans une période difficile, puis, elles se sont détériorées avec la vente par la France des navires de guerre et des avions de combat à Taïwan pour ne se rétablir que vers la fin de son mandat.
Jacques Chirac (1995-2007) : partisan de la reprise des relations avec la Chine, relations entre deux puissances, et du rétablissement des bonnes relations comme à l'époque du général de Gaulle, Chirac pensait que la politique décidait des relations commerciales et espérait conclure d'importants contrats commerciaux grâce aux bonnes relations gouvernementales.
Nicolas Sarkozy (2007-2012) : partisan du réalisme, il a marchandé avec la Chine et a tenté de séparer la politique de l'économique. Il voulait accroître la coopération économique et commerciale, sans pour autant chercher à éluder les problèmes sensibles. Dans le même temps, il devait tenir compte du consensus européen et estimait qu'un pays européen seul avait de plus en plus de mal à traiter avec la Chine.
François Hollande (2012-) : il a accordé la première place à l'économie et s'est prononcé en faveur de relations diplomatiques diversifiées. La France est consciente de la grande influence de la Chine en Asie, mais elle comprend aussi qu'elle ne peut pas s'appuyer sur la Chine seule et qu'elle doit développer des relations diversifiées avec les pays asiatiques. Hollande est un président sans expérience asiatique.
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