M. Bernard Debré, récompensé à deux reprises du Prix du Magnolia, n'a jamais pu, par quelques concours de circonstances, le recevoir de ses propres mains. En 2007, cette distinction lui avait été décernée par l'intermédiaire du gouvernement de l'arrondissement de Pudong parce qu'il était en France ; le 28 septembre 2012, il n'avait pas pu recevoir le prix des mains du maire de Shanghai, M. Han Zheng, car il devait prononcer un discours à l'Assemblée nationale en France.

« C'est une récompense très agréable, j'en suis très heureux et très fier », nous confie M. Debré. Lorsque notre journaliste a rencontré le « charmant vieil homme », comme le surnomment ses admirateurs chinois, à l'Hôpital Dongfang de Pudong à Shanghai, son point d'appui en Chine, un détail lui est tout de suite venu à l'esprit : alors qu'il proposait une consultation médicale gratuite aux ouvriers paysans au Centre d'urologie de l'hôpital, il a immédiatement récupéré un insigne à l'effigie des drapeaux nationaux chinois et français porté par son assistant chinois pour le mettre sur sa blouse blanche, dès lors qu'il avait remarqué qu'il n'en portait pas lui-même, expliquant ce geste ainsi : « Le respect du patient est très important ».

Les mêmes cheveux grisonnants, les mêmes yeux gris, au regard profond et perçant, M. Debré a apporté une belle surprise avec lui cette fois-ci : grâce à ses efforts, l'Hôpital Dongfang est devenu le seul hôpital chinois à être intégré dans le système de sécurité sociale français et l'Université de Tongji peut désormais former, conjointement avec la France, des aspirants au doctorat avec un titre universitaire français.

Tout cela est lié à l'origine familiale de M. Debré : son père, Premier ministre sous la présidence de Charles de Gaulle, a contribué à l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises ; son frère jumeau a été président de l'Assemblée nationale de France. Et M. Bernard Debré lui-même, ancien ministre du Développement social et de la Coopértion, est actuellement député à l'Assemblée nationale de France.

« Je suis tombé amoureux de la Chine ! », s'exclame ainsi Bernard Debré. Sa vie est liée à la Chine par une union indissoluble depuis 2000, année où il a connu l'Hôpital Dongfang. « Un de mes fils a vécu 3 ans en Chine, confie-t-il. Mon fils cadet est venu à Shanghai avec moi à l'âge de 6 mois. Mes enfants sont des enfants du monde. Je suis très heureux qu'ils aient pu venir en Chine ».

Le Prix du Magnolia, décerné une fois par an, a été instauré par le gouvernement populaire de Shanghai pour récompenser les personnalités étrangères qui apportent une contribution remarquable au développement socio-économique de Shanghai.