Le Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), en place depuis dix ans maintenant, a offert un cadre porteur pour faire fructifier davantage la coopération entre la Chine et l'Afrique et permettre l'éclosion de plus de projets qui se sont avérés bénéfiques pour la Chine comme pour l'Afrique.
UNE COOPERATION QUI SATISFAIT LES RESPONSABLES POLITQUES
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a fait l'éloge de la coopération sino-africaine en juillet 2012 lorsqu'il a assisté à la cérémonie d'ouverture de la 5e Conférence ministérielle du FCSA qui s'est déroulée les 19 et 20 juillet à Beijing. Il a fait remarquer à cette occasion que la Chine et les pays africains considéraient leur futur bien-être comme étroitement lié à une intégration dans l'économie mondiale et les marchés internationaux.
"Je me réjouis de cette intense coopération et j'encourage tous les pays africains à renforcer la coopération avec la Chine", avait déclaré pour sa part le président ivoirien Alassane Ouattara à Abidjan, en prélude à la 5e Conférence ministérielle du FCSA.
Lors d'un entretien avec l'émissaire du président chinois Hu Jintao le 9 août, le président du Ghana, John Dramani Mahama, a affirmé de son côté que "la Chine est une véritable amie de l'Afrique, non seulement en terme de coopération économique, mais aussi en terme de solidarité politique."
Quant au Premier ministre tanzanien Mizengo Pinda, lors d'un entretien avec le vice-Premier ministre chinois Hui Liangyu qui effectuait une visite, il a exprimé sa satisfaction concernant les relations bilatérales. Le Premier ministre a indiqué que les nouvelles mesures dévoilées par le président chinois Hu Jintao lors de la 5e Conférence ministérielle du FCSA étaient encourageantes pour les pays participant à cette réunion.
"La coopération entre la Chine et l'Afrique a vraiment pris de l'envergure ces dix dernières années et nos populations ne peuvent qu'en être fières", a indiqué par ailleurs le ministre congolais de l'Enseignement supérieur, Ange Antoine Abena, lors d'une interview le 26 août.
DEMARCHES CONCRETES ET SINCERES
L'engagement de la Chine en Afrique aide à changer le visage du continent africain, en permettant notamment un accès accru à l'électricité, la construction de nouvelles routes et le développement de la formation professionnelle.
Des experts kényans estiment que la coopération avec la Chine a contribué à augmenter la valeur ajoutée des produits africains et a permis de revitaliser le marché africain des produits de base, autrefois au bord de l'effondrement. "Les activités chinoises n'ont rien en commun avec le néo-colonialisme, dans le cadre duquel le capital étranger est utilisé pour l'exploitation plutôt que pour le développement des régions les moins développées du monde", a déclaré le professeur Jacob Lukaka de l'Université de Nairobi dans une interview accordée à Xinhua.
On peut citer en exemple la coopération sino-ivoirienne, qui s'est matérialisée à travers diverses réalisations dans plusieurs secteurs de la vie socio-économique. Les plus visibles de ces réalisations sont le Palais de la culture à Abidjan et l'Hôtel des Parlementaires à Yamoussoukro. Par ailleurs, la Chine a également aménagé à Guiguidou un périmètre de près de 450 hectares pour la riziculture. Et d'autres projets d'infrastructures sont en cours de réalisation, notamment la construction d'écoles sur l'ensemble du territoire ivoirien, ainsi que la construction de 220 logements et d'un centre de lutte contre le paludisme.
Quant à la coopération sino-béninoise, M. Te-Yeri Bawa, directeur adjoint du département de l'Asie et de l'Océanie au ministère béninois des Affaires étrangères, a rappelé qu'en 2006, le gouvernement chinois avait annoncé plusieurs mesures en faveur du Bénin. De même, a-t-il précisé, en 2009, plusieurs autres mesures ont été également annoncées, notamment le forage d'une centaine de puits dans les 77 communes du pays et la mise en place d'un projet fondé sur l'énergie propre, comme l'énergie solaire par exemple. En outre, les autorités chinoises ont accordé entre 78 et 80 milliards de francs CFA pour la construction de la route Akassato-Bohicon, dont les travaux de démarrage sont prévus pour décembre prochain, et 7,5 milliards de francs CFA pour le financement d'autres projets inscrits dans le cadre de la coopération bénino-chinoise.
BENEFICES TANGIBLES POUR LES POPULATIONS
La coopération entre la Chine et la Côte d'Ivoire s'est développée dans d'excellentes conditions depuis une dizaine d'années, au grand bonheur de la population ivoirienne. Les retombées de cette coopération sont palpables dans la vie quotidienne des Ivoiriens.
"J'ai un ami qui a pu s'acheter une voiture neuve, dernier cri, à six millions de francs CFA [12 000 dollars] grâce à un concessionnaire qui s'est spécialisé dans la vente de marques chinoises", fait savoir Jules Dobo, un enseignant ivoirien. Selon lui, "aujourd'hui, même les voitures de luxe, les 4x4, sont à la portée du cadre moyen, parce que les marques chinoises sont nettement moins chères que leurs concurrentes."
Et s'il y a un domaine dans lequel la population ressent le plus l'engagement de la Chine, c'est celui de la téléphonie mobile. "La Chine a démocratisé l'accès au téléphone portable", soutient Amadou Traoré, un étudiant qui rappelle qu'il y a une quinzaine d'années, le téléphone portable était "un objet de luxe réservé à une certaine classe".
Selon M. Patrice Bocco, un acteur de la vie économique béninoise, "les gouvernements chinois et béninois ont entretenu au cours de cette décennie de fructueuses relations sur le plan économique et commercial avec des résultats très satisfaisants aussi bien au niveau de l'assistance technique chinoise au Bénin, de l'investissement, qu'au niveau des échanges commerciaux."
Lors d'un micro-trottoir réalisé par un correspondant de Xinhua à Cotonou, la majorité des Béninois, toutes catégories socio-professionnelles confondues, ont estimé que les relations d'amitié et de coopération qu'entretiennent la Chine avec le Bénin sont "agissantes et sincères". "Cette fructueuse coopération se traduit dans la vie quotidienne de chaque Béninois. Quel est le Béninois qui ne jouit pas des fruits de cette coopération sino-béninoise ? Je pense qu'il n'en existe pas", a déclaré Mme Virginie Tamassèzo, vendeuse sur le marché de Dantokpa, le plus grand marché du Bénin.
Par ailleurs, lorsque l'Afrique de l'Est a subi une grave sécheresse et une famine en 2011, la pire depuis 60 ans, le gouvernement chinois a fait don de riz, de farine, d'huile et d'autres produits de première nécessité aux pays de la région sinistrée. "Si cela [cette aide humanitaire] n'est pas un geste sincère, je me demande ce qui l'est", a indiqué le professeur Jacob Lukaka de l'Université de Nairobi dans une interview accordée à Xinhua. |