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RELATIONS EXTERIEURES
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Les puissances européennes n'ont plus de rôle à jouer dans le Pacifique
Les puissances européennes n'ont plus de rôle à jouer dans le Pacifique

Au cours de la dernière décennie, l'OTAN s'est de plus en plus mobilisée en dehors de ses frontières traditionnelles régionales et a commencé à intervenir à l'autre bout du monde.

On se souvient en particulier du grand rôle joué par cet organisme dans la guerre en Afghanistan, et plus récemment dans le renversement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Le succès relatif de cette dernière mission, combiné avec le sentiment général que l'OTAN a assuré une stabilité de long terme en Europe, a conduit à quelques appels à intervenir dans les points de tension et les zones de troubles régionaux, et plus généralement à accroître sa présence mondiale.

Cependant, bien que l'OTAN puisse jouer un rôle extrarégional dans certains cas, comme dans la lutte contre la piraterie en Somalie, ce serait une grave erreur pour l'organisation de tenter d'intervenir dans les questions politiques de l'Asie orientale.

Comme l'opération en Libye l'a démontré, les grandes puissances européennes conservent d'importantes forces armées, mais elles ont des difficultés à projeter leur puissance sur une période prolongée en dehors de leur région.

Pour maintenir une présence en Afghanistan, même la France et le Royaume-Uni sont lourdement tributaires du soutien logistique des États-Unis. Les forces navales françaises et britanniques ont des capacités mondiales, mais elles sont rarement déployées loin pour des opérations majeures et fonctionnent actuellement avec un seul grand porte-avions qu'elles partagent.

Les marines espagnoles et italiennes, tout en étant bien équipées selon les normes internationales, ont peu d'expérience moderne des opérations mondiales. La marine allemande n'a pas eu de présence importante en Asie depuis la Première Guerre mondiale. Il est difficile d'envisager comment l'OTAN pourrait offrir plus qu'une présence militaire symbolique en Extrême-Orient.

Les bases et le soutien logistique des forces militaires européennes déployées dépendraient de la bonne volonté des États-Unis et de leurs partenaires régionaux. Mais il y a peu de signes de désir que les Européens reviennent dans le Pacifique.

Même si l'OTAN a participé aux opérations en Afghanistan avec un degré de légitimité internationale, et bien que les États-Unis aient bénéficié matériellement de la contribution de l'OTAN, la gestion des différents membres de l'alliance a souvent été une tâche difficile.

La marine américaine a peu envie de coordonner les activités de frégates danoises, de sous-marins polonais et de patrouilleurs grecs dans la mer de Chine méridionale, ou de consacrer des ressources limitées à assurer que les forces européennes restent en état de fonctionnement et en sécurité.

Convier l'OTAN à contribuer signifierait également inviter les opinions des pays membres dans les décisions majeures de sécurité, une option que les décideurs politiques à Washington ne voient pas d'un bon œil.

En outre, l'ombre du colonialisme plane en travers du chemin de l'OTAN. Pour que l'organisation puisse avoir un effet positif d'ampleur, il faudrait gagner le respect des pouvoirs régionaux. La France, le Royaume-Uni, le Portugal et les Pays-Bas ont tous un passé de colonisateurs en Asie de l'Est et du Sud-Est.

Même si les nations voisines de l'OTAN acceptent à contrecœur le pouvoir et l'influence de l'alliance des anciens maîtres coloniaux, des pays comme le Vietnam, l'Indonésie et la Malaisie ont peu de raisons d'accueillir une plus grande présence européenne.

Les plus grandes puissances européennes entretiennent dans l'ensemble des relations cordiales avec les nations de l'Asie orientale, mais elles ne sauraient présenter le degré d'autorité morale nécessaire pour agir comme arbitres neutres dans les conflits régionaux.

Les avertissements sur l'obsolescence de l'OTAN sont sans doute prématurés. L'alliance peut continuer à coordonner les affaires de sécurité européenne, y compris la gestion des conflits le long des frontières du vieux continent. Toutefois, l'OTAN aurait peu intérêt à intervenir dans les affaires de l'Asie de l'Est, et en serait peu capable même si elle le souhaitait.

Le temps où les navires de guerre français ou britanniques pouvaient prétendre à mettre de l'ordre en Asie est passé depuis longtemps. Les Européens ne veulent pas de ce rôle, et peu en Asie veulent leur confier.

Les nations du Pacifique, y compris le Canada et les États-Unis qui sont membres de l'OTAN, détermineront la structure de la politique régionale pour le XXIe siècle.

french.china.org.cn     2012/08/15

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