La 5e Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine s'est ouverte jeudi à Beijing. Les dirigeants chinois et africains se sont réunis à cette occasion pour discuter des mesures à adopter pour approfondir les relations entre la Chine et l'Afrique.
Dans son allocution prononcée à la cérémonie d'ouverture, Hu Jintao a proposé une série de mesures dans cinq domaines prioritaires pour promouvoir les relations sino-africaines.
"Dans les trois ans à venir, le gouvernement chinois prendra des mesures dans les cinq domaines prioritaires suivants pour soutenir la cause de la paix et du développement en Afrique et faire progresser le nouveau partenariat stratégique sino-africain", a annoncé M. Hu.
La partie chinoise élargira la coopération en matière d'investissement et de financement afin d'appuyer le développement durable en Afrique. La Chine mettra à la disposition des pays africains une ligne de crédit de 20 milliards de dollars destinée en priorité à promouvoir le développement des infrastructures, de l'agriculture, de l'industrie manufacturière et des PME en Afrique.
Par ailleurs, la Chine continuera à accroître l'aide à l'Afrique pour que les fruits du développement bénéficient aux peuples africains.
Le pays augmentera le nombre de centres-pilotes agricoles en Afrique pour aider les pays africains à renforcer leur capacité de production agricole et mettra en oeuvre le programme "Talents africains" pour former 30 000 personnes dans différents secteurs, fournir 18 000 bourses gouvernementales et construire des infrastructures culturelles et de formation technique et professionnelle en faveur des pays africains.
La Chine aidera également les pays africains à renforcer les infrastructures météorologiques ainsi que la protection et la gestion des forêts et continuera à mettre en oeuvre des projets de forage de puits et d'adduction d'eau afin de fournir de l'eau potable sûre aux populations africaines.
Elle soutiendra l'intégration africaine et aidera l'Afrique à renforcer sa capacité de développement collectif. Elle établira avec l'Afrique un partenariat sur la construction des infrastructures transnationales et transrégionales pour soutenir la planification et l'étude de faisabilité des projets et encourager les entreprises et institutions financières chinoises performantes à prendre part à la construction de ces infrastructures.
La partie chinoise resserrera les liens d'amitié entre les peuples chinois et africains afin de jeter une base populaire solide pour un développement commun de la Chine et des pays africains. La Chine propose de lancer l'"Action pour l'Amitié des peuples Chine-Afrique" pour soutenir et promouvoir les échanges et la coopération entre les associations, les femmes et les jeunes chinois et africains.
La Chine lancera l'"Initiative du partenariat de coopération Chine-Afrique pour la paix et la sécurité", pour approfondir sa coopération avec l'UA et les pays africains dans les domaines de la paix et de la sécurité en Afrique, fournir un soutien financier aux opérations de maintien de la paix de l'UA sur le continent africain et à l'édification des forces africaines en attente, et former pour l'UA plus d'officiels chargés des affaires de la paix et de la sécurité et plus d'agents de maintien de la paix.
Selon M. Hu, des progrès remarquables ont été enregistrés depuis l'établissement du nouveau partenariat stratégique Chine-Afrique, grâce aux efforts conjugués de part et d'autre.
Il a souligné que la Chine et l'Afrique devaient renforcer leur confiance mutuelle sur le plan politique, pour offrir de nouvelles perspectives à leur nouveau partenariat.
Dans son message de félicitations adressé à la cérémonie d'ouverture de la conférence, le président égyptien Mohamed Morsi a salué les contributions de la Chine au processus d'intégration régionale de l'Afrique.
"Le rôle de la Chine dans le soutien des efforts de l'Afrique pour réaliser l'intégration régionale est aujourd'hui bien évident à travers sa participation au développement des secteurs des infrastructures, de l'énergie et des communications, ainsi qu'à travers ses contributions au maintien de la paix et de la sécurité", a rappelé M. Morsi dans son message de félicitations, lu par son émissaire Mohamed Kamel Amr lors de la cérémonie d'ouverture.
"La marginalisation du continent africain ne devrait plus être acceptée", a-t-il souligné, ajoutant que le FCSA avait soutenu et continuerait de soutenir l'idée que l'Afrique doit activement contribuer à jeter les justes bases pour un nouvel ordre politique, économique et financier mondial.
Le président sud-africain Jacob Zuma a déclaré lors de la cérémonie d'ouverture que l'Afrique était prête à promouvoir les mécanismes de coopération sino-africains existants, tels que le Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), afin de faire progresser le processus de développement du continent.
M. Zuma a mis l'accent sur la croissance et les opportunités d'investissement en Afrique dans les domaines des infrastructures, de la technologie verte et de l'agriculture, ajoutant que l'Afrique est devenue l'un des continents ayant réalisé la croissance économique la plus rapide au monde.
Le président actuel de l'UA et le président béninois Boni Yayi a déclaré quant à lui que l'Afrique souhaitait renforcer le partenariat gagnant-gagnant avec la Chine et explorer conjointement les ressources abondantes de l'Afrique.
La population africaine devrait atteindre les deux milliards d'habitants en 2050, ce qui devrait poser de sérieux défis à l'éducation, à l'hygiène, à l'énergie et à la sécurité alimentaire de ce continent, a affirmé M. Yayi.
Cependant, l'Afrique est riche en ressources inexploitées, ce qui dote ce continent d'un grand potentiel de développement, a-t-il ajouté. Il a indiqué que l'Afrique invitait davantage de sociétés chinoises à investir en Afrique.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, qui a également participé à la cérémonie d'ouverture, a déclaré que l'ONU soutenait énergiquement la coopération Sud-Sud depuis des années.
Le renforcement du partenariat entre la Chine et l'Afrique crée des opportunités pour diversifier l'économie des pays africains, créer des emplois et améliorer l'hygiène et l'éducation, tout en contribuant à l'économie mondiale à un moment où les pays traditionnellement moteurs de la croissance sont en récession, a déclaré M. Ban.
Il a indiqué que ce forum devait continuer de renforcer la lutte contre la pauvreté, d'augmenter la capacité de l'Afrique et de construire des économies vertes.
Le FCSA, lancé en 2000, est un mécanisme de consultation et de dialogue entre la Chine et les pays africains.
Lors de la 5e Conférence ministérielle du FCSA, organisée les 19 et 20 juillet, la mise en oeuvre des tâches fixées lors de la dernière conférence de 2009 sera examinée, et la "Déclaration de Beijing" et le "Plan d'action de Beijing (2013-2015)" seront étudiés et adoptés pour définir les nouveaux programmes de coopération qui seront entrepris dans les trois prochaines années. |