Au cours de la dernière décennie, les relations économiques et commerciales entre la Chine et l'Afrique se sont renforcées, le volume de leurs échanges commerciaux atteignant le niveau record de 166,3 milliards de dollars l'année dernière.
L'investissement direct chinois sur le continent est également en hausse, avec un montant cumulé dépassant les 15 milliards de dollars, portant sur des projets dans 50 pays.
Outre ces relations économiques, la Chine coopère avec les pays africains dans d'autres domaines également.
En 2009, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a proposé huit mesures destinées à renforcer la coopération entre la Chine et l'Afrique. Ces mesures destinées à soutenir le développement durable du continent portent en priorité sur le changement climatique, le transfert de technologies, les financements, le commerce, l'agriculture, la santé, l'éducation et les échanges culturels.
Selon le vice-ministre chinois du Commerce, Li Jinzao, seul le quart des investissements chinois est injecté dans le secteur des ressources naturelles, le reste allant aux financements, à l'industrie manufacturière, aux services commerciaux, à l'agriculture, aux transports et aux infrastructures.
Jusqu'en août 2011, la Chine avait déjà construit plus de 3 000 km de routes, plus de 2 000 km de voies ferrées, et plus de 100 écoles et 60 hôpitaux en Afrique, selon un rapport du Quotidien du Peuple.
L'engagement chinois comprend également des réductions et des exemptions tarifaires massives pour certains pays africains. De plus, la Chine a formé plus de 30 000 techniciens africians depuis 2006.
"La coopération s'est développée dans tous les domaines : la politique, l'économie, le développement et les questions sociales", a indiqué Sanusha Naidu, directrice de recherche au sein de l'Initiative pour la politique étrangère d'Afrique du Sud.
L'engagement chinois a contribué à stimuler le développement économique de l'Afrique, même au milieu d'une crise financière mondiale, et permis d'améliorer le niveau de vie des peuples africains, a-t-elle ajouté.
James Oruko, lecteur spécialisé dans les Etudes sur le développement à l'Université Egerton de Nairobi, a attribué la rapide croissance économique de l'Afrique au cours des dernières années à la forte demande chinoise pour les produits africains.
Le ministre kenyan des Finances, Robinson Githae, a déclaré que la coopération dans le domaine des infrastructures avait non seulement aidé à exporter des marchandises africaines vers la Chine, mais avait aussi permis de transférer des technologies chinoises vers l'Afrique, tout en créant davantage d'emplois sur le continent.
"La Chine continue à faire de son mieux pour accroître son aide à l'Afrique et pour optimiser la structure de son aide, en se concentrant sur les projets d'aide en matière d'éducation, d'agriculture, de santé, de réduction de la pauvreté, la conservation de l'énergie, la protection de l'environnement, et divers autres projets touchant à la vie quotidienne des Africains", a-t-il indiqué à l'agence de presse Xinhua.
Dans le même temps, les riches ressources naturelles de l'Afrique, dont le pétrole brut et les métaux, aident à répondre aux besoins de la Chine, qui s'en sert pour maintenir son développement économique. La population croissante de l'Afrique, qui dépasse actuellement 800 millions de personnes, constitue également un énorme marché de consommation pour les produits chinois, tels que le textile et les appareils électro-ménagers.
Toutefois, l'engagement de la Chine en Afrique, salué par les pays du continent, s'est attiré des critiques infondées de la part des puissances occidentales. En juin 2011, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a prononcé un discours en Zambie, mettant en garde contre le "néo-colonialisme" qui menacerait le continent africain.
Dambisa Moyo, une spécialiste de l'économie internationale, a indiqué que ces critiques témoignaient simplement de la jalousie des Etats-Unis devant l'influence croissante de la Chine en Afrique.
"Il n'est pas étonnant que le gouvernement américain critique son nouveau concurrent, au moment où la Chine fait d'énormes investissements en Afrique. Les Etats-Unis ont été laissés à l'écart, et ont vu fondre leur influence sur le continent", a-t-elle écrit dans un article publié le mois dernier dans le New York Times.
"En dépit de ce type de propos alarmistes, les motifs de l'investissement chinois en Afrique sont tout à fait purs", a-t-elle conclu.
M. Oruko a quant à lui déclaré : "l'Afrique a été soumise à une vive pression de la part des médias occidentaux, qui l'invitaient à se méfier des Chinois. Il n'est donc pas étonnant qu'un tel sentiment ait, au début, exercé une influence sur la perception des Chinois par les Africains ; mais je pense que tout le monde est maintenant d'accord sur le fait que le partenariat sino-africain fonctionne bien".
Joe Abbey, directeur exécutif du Centre d'analyse politique du Ghana, a également réfuté cette accusation, indiquant que cette idée était répandue par les puissances occidentales dans le seul but de créer la panique parmi les Africains.
En 2009, la Chine est devenu le premier partenaire commercial de l'Afrique, dépassant les Etats-Unis.
"Le réveil de la Chine constitue une menace pour ceux qui étaient installés depuis longtemps en Afrique ; ces puissances, qui se sentent menacées, voudraient créer dans les pays africains la crainte de voir la Chine s'emparer de leurs ressources", a indiqué M. Abbey.
Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhai Jun a déclaré que la structure du commerce sino-africain devrait encore être améliorée, ajoutant que le même déséquilibre structurel existait entre l'Afrique et ses autres partenaires commerciaux.
Lors de la cérémonie d'ouverture de la 5e Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine, jeudi à Beijing, le président chinois Hu Jintao a réaffirmé le soutien de la Chine à la paix et au développement en Afrique.
"La Chine apportera un soutien ferme aux pays africains en matière de maintien de la paix et de la stabilité, de recherche de la force à travers l'unité", a déclaré le président Hu, ajoutant : "La Chine jouera un rôle positif et constructif dans les affaires africaines". |