La Chinoise Zhao Ping a quitté l'Afrique depuis presqu'un an, mais ses relations d'amitié avec ses étudiants camerounais ne se sont pas interrompues pour autant.
"J'aime vraiment le chinois", "J'aimerais bien aller en Chine pour perfectionner mon chinois","Mme Zhao, ne m'oublie pas quand tu seras rentrée dans ton pays... "déclarent en chinois une dizaine d'étudiants camerounais dans une vidéo pour exprimer leur affection pour leur professeur, leur attachement à la langue chinoise et leur envie d'aller en Chine.
Cette vidéo, que lui ont offerte ses étudiants avant son départ, est un précieux cadeau pour la volontaire. C'est justement en raison de ce profond sentiment de se sentir utile qu'elle n'a jamais regretté d'avoir quitté la Thaïlande et demandé à partir en Afrique.
Durant l'année 2010-2011, Zhao Ping, aspirante au doctorat de l'Université de Jilin,
enseignait le chinois en tant que volontaire du Hanban à l'Université de Maroua au Cameroun.
Depuis 2004, le Hanban, un bureau de promotion de la langue chinoise à l'étranger, envoie des volontaires en Afrique. Fin juin 2012, un total de 318 volontaires étaient ainsi allés dans 20 pays africains et avaient enseigné le chinois à environ 10 000 personnes.
Vivant dans un environnement totalement différent, Zhao Ping a rencontré de nombreuses difficultés.
Maroua se situe dans le nord du Cameroun et au sud du désert du Sahara, c'est pourquoi le climat y est sec et chaud, quasiment semi-aride. La ville connaît des pénuries d'eau, les légumes y sont rares et les maladies meurtrières fréquentes. Au lieu d'être effrayée par les troubles de la sécrétion interne et le paludisme, la volontaire était souvent affligée par les conditions de vie de ses étudiants qui ne mangeaient pas à leur faim ou dont la maison était dépourvue de toit.
Zhao Ping et trois autres professeurs de chinois ont fait de leur mieux pour venir en aide à leurs étudiants : ils les ont invités à manger, ont financé leur participation au concours "Pont chinois", leur ont offert des médicaments contre le paludisme et leur ont apporté une aide financière.
"Ils nous appelaient 'mère' et 'père' pour montrer leur respect et leur attachement. Mais en tant que 'mère' et 'père', nous ne pouvions déployer que de faibles ressources pour les aider", regrette-t-elle.
A la veille de son départ, Zhao Ping a reçu un message de son étudiant Mike : il est vraiment difficile pour moi de te dire au revoir, et je n'oublierai jamais tout ce que tu as fait pour moi!
Hormis les volontaires pour l'enseignement de la langue chinoise, il y a de nombreux jeunes chinois qui travaillent bénévolement dans les domaines de l'agriculture, des soins de santé, de l'économie et de la culture dans près d'un quart des pays africains.
En 2006, lors du sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine, le président chinois Hu Jintao s'est engagé à envoyer 300 jeunes volontaires en Afrique au cours des trois années suivantes, ce qui constitue l'une des huit mesures d'aide à l'Afrique de la Chine.
Selon le département des volontaires du Comité central de la Ligue de la jeunesse communiste chinoise, le projet visant à envoyer 300 volontaires a été mené à bien en novembre 2009. Jusqu'à présent, un total de 364 jeunes volontaires ont été envoyés dans 15 pays africains, dont l'Ethiopie, le Zimbabwe, la Tunisie et l'île Maurice.
Le dévouement désintéressé de ces messagers de l'amitié entre les peuples chinois et africains a été grandement salué en Afrique.
La présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf a dit quatre fois "merci" pour exprimer sa gratitude : merci pour le soutien et l'aide du gouvernement chinois au Libéria, merci aux volontaires qui sont venus au Libéria, merci pour leur dévouement et merci pour leur travail acharné dans la culture.
L'ancien ambassadeur d'Ethiopie en Chine Hailekiros Geseesee a hautement apprécié le volontariat chinois : le volontariat est un symbole d'amitié, il favorise les échanges culturels et, ce qui est le plus important, nous a aidé à résoudre des problèmes. De plus en plus d'Ethiopiens bénéficient du travail de ces volontaires.
Malgré la distance et le décalage horaire, l'amitié entre Zhao Ping et ses étudiants camerounais ne s'étiole pas.
"Elle est plutôt une amie pour moi, une très bonne amie, qui non seulement me donne des conseils pour mes études, mais qui m'envoie aussi de la nourriture", confie Nama Didier. Ce dernier, ainsi que trois autres Camerounais, a réussi à obtenir une bourse du gouvernement chinois et est arrivé en Chine en septembre dernier pour poursuivre ses études.
"Ils m'ont tellement aidé, j'aimerais bien lui rendre visite, à elle et sa famille", espère-t-il. |