Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhai Jun a réfuté jeudi les critiques à l'encontre de la politique africaine de la Chine. Il a affirmé que le renforcement des relations sino-africaines ne portait pas atteinte aux intérêts d'autres pays.
"En raison du renforcement de ses relations avec l'Afrique, certains disent que la Chine a touché au 'gâteau' des autres [...] Je voudrais dire que l'Afrique appartient aux Africains, elle n'est le gâteau de personne", a-t-il indiqué lors du 7e Forum Lanting sur la coopération sino-africaine.
"Tout pays souhaitant développer sa coopération avec l'Afrique doit respecter la souveraineté des pays africains", a ajouté le vice-ministre.
"A ceux qui considèrent que la coopération entre la Chine et l'Afrique menace leurs intérêts, je leur conseille de revoir leurs propres politiques et mentalités", a-t-il noté.
Selon le vice-ministre, à mesure que se développe la coopération sino-africaine, de nouveaux problèmes et de nouvelles circonstances émergent. "Ils ne résultent cependant pas de la politique du gouvernement chinois et peuvent être résolus à travers un approfondissement de la collaboration et des consultations amicales", a fait remarquer Zhai Jun.
En réponse aux critiques selon lesquelles la Chine exploite l'énergie et les ressources de l'Afrique et y pratique un "néo-colonialisme", M. Zhai a indiqué que la structure des échanges sino-africains basée sur l'énergie et les ressources devait être améliorée, ajoutant qu'une situation identique existe entre l'Afrique et l'ensemble de ses principaux partenaires.
Afin d'ajuster leur structure économique, il est essentiel pour les pays africains de promouvoir leurs capacités d'auto-développement et de diversifier leur économie, a analysé le vice-ministre.
La Chine a joué un rôle actif et a pris de nombreuses initiatives en ce sens, a-t-il fait savoir, exhortant les autres pays à accroître également leurs efforts.
M. Zhai a en outre réfuté les critiques soutenant que l'attachement de la Chine au principe de non ingérence dans les affaires intérieures est un obstacle à la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique, expliquant que ce principe reste un outil important pour défendre les droits et intérêts des pays en développement.
Il a critiqué certains pays pour leurs interventions militaires dans des conflits régionaux et pour la pression qu'ils exercent ces dernières années en faveur de changements de régime, ajoutant que les leçons du passé ne devaient pas être oubliées.
"Soutenir la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique n'est pas le 'monopole' de quelques pays", a-t-il noté. "La Chine soutient elle aussi ce genre d'efforts".
Le Forum Lanting, lancé par le ministère chinois des Affaires étrangères en décembre 2010, constitue une plate-forme de communication et d'échange entre les gouvernements, le monde des affaires, le milieu académique, les médias et le public. |