Les vingt principaux pays industrialisés et en développement du monde doivent s'efforcer de favoriser de nouveaux progrès, tout en assurant la stabilité, a déclaré lundi le président chinois Hu Jintao.
Dans un discours prononcé au sommet du G20 à Los Cabos, au Mexique, le président Hu a indiqué que malgré une certaine amélioration des perspectives de croissance, l'économie mondiale était encore confrontée à des facteurs de déstabilisation et à des incertitudes.
De nouveaux risques apparaissent et s'accumulent alors que les causes sous-jacentes de la crise financière internationale n'ont pas encore été éradiquées, a mis en garde le président chinois.
"Face à cette situation, nous devons consolider nos acquis obtenus dans la lutte contre la crise financière, et maintenir la stabilité économique et sociale et le développement", a poursuivi le président chinois. "Dans le même temps, nous devons nous efforcer de faire de nouveaux progrès, tout en assurant la stabilité."
Le président chinois a exposé une proposition plus détaillée en cinq points.
Tout d'abord, a-t-il déclaré, les membres du G20 devaient œuvrer avec détermination pour promouvoir une reprise stable de l'économie mondiale.
Actuellement, assurer la croissance, favoriser l'emploi et promouvoir la stabilité doivent rester les priorités des membres du G20, a indiqué le président Hu, qui a mis l'accent sur la nécessité d'"un esprit d'unité et de coopération 'gagnant-gagnant'" pour lutter contre les risques systémiques de l'économie mondiale et conforter la dynamique de la reprise économique, obtenue non sans difficultés.
Au sujet de la crise de la dette en Europe, le président Hu a déclaré : "Nous devons continuer à soutenir d'une façon constructive et coopérative les efforts déployés par certains pays européens pour résoudre le problème de la dette et ramener leurs économies aussi rapidement que possible sur la voie de la croissance soutenue."
M. Hu a appelé à une meilleure coordination des politiques macroéconomiques et à une attention suffisante aux conditions nationales et aux préoccupations légitimes des pays différents.
Deuxièmement, le président chinois a déclaré que les membres du G20 devaient s'engager pleinement dans l'approfondissement de la réforme du système financier international.
"Maintenant, la tâche urgente est de mettre en œuvre la réforme des quotes-parts et de la gouvernance du FMI décidée en 2010", a indiqué le président Hu. Il a souligné la nécessité d'accroître la représentation et la voix des pays en voie de développement, de renforcer la supervision et la réglementation financières internationales, d'améliorer le système monétaire international, et de construire un système international de monnaie de réserve, avec une valeur stable, des règles d'émission et une offre gérable
"Troisièmement, nous devrions être fermement déterminés à promouvoir une croissance saine du commerce international", a déclaré le président.
M. Hu a mis en garde contre les effets négatifs du ralentissement de la croissance du commerce international. Il a appelé à des efforts concertés pour créer un environnement libre, ouvert, juste et équitable pour le commerce mondial, en soulignant la nécessité de s'opposer à toute forme de protectionnisme et de maintenir des dispositifs de libre-échange bilatéraux et régionaux ouverts, ainsi que de soutenir et renforcer l'organisation du commerce multilatéral.
En outre, les pays du G20 doivent faire attention à la question de la chaîne de valeur dans le commerce international, et examiner le "déséquilibre commercial" d'une manière plus objective et raisonnée, a dit le président chinois.
Quatrièmement, le président Hu a indiqué que les membres du G20 devaient s'attacher à promouvoir le développement.
"Nous devons prêter attention aux répercussions, sur les pays en voie de développement, des politiques et mesures prises par les pays concernés pour répondre à la crise, et encourager la communauté internationale à prendre des mesures concrètes en vue d'apporter des résultats tangibles en ce qui concerne la prospérité et le progrès des pays en voie de développement ainsi que la réduction du fossé entre le Nord et le Sud", a déclaré le président chinois.
Il a également appelé le G20 à intensifier sa coopération avec les Nations Unies, et à renforcer le rôle des institutions financières internationales en matière de développement et de réduction de la pauvreté.
"Nous devons accorder plus de soutien aux pays en voie de développement en vue de favoriser leur commerce extérieur", a-t-il poursuivi.
Cinquièmement, les pays du G20 doivent promouvoir avec vigueur le développement durable.
"La croissance verte est un moyen important de faire face aux contraintes environnementales et de parvenir à un développement économique durable", a déclaré le président chinois.
Il a appelé les membres du G20 à développer activement les industries vertes, notamment celles liées aux économies d'énergie et à la protection de l'environnement, à accroître le soutien financier et institutionnel en leur faveur, et à faire émerger une société respectueuse de l'environnement.
Soulignant l'importance du principe de responsabilités communes mais différenciées, le président Hu a indiqué qu'il faudrait s'efforcer de tenir pleinement compte des différences entre les pays en termes de ressources, de stade de développement et de capacité de développer les industries vertes, et soutenir le choix indépendant fait par chaque pays d'une voie de développement durable qui réponde à ses conditions spécifiques.
Le sommet du G20, présidé par le président mexicain Felipe Calderon, se déroule lundi et mardi à la station balnéaire mexicaine de Los Cabos.
Lors de cette rencontre, les dirigeants du G20 ont des échanges de vue sur divers dossiers majeurs, tels que la situation économique mondiale, le renforcement du système financier international, le développement, le commerce ou encore l'emploi.
Ce sommet se déroule à un moment difficile, dans une période de grands risques pour la croissance et la stabilité de l'économie mondiale. La crise de la dette persistante en zone euro, le ralentissement économique dans les principaux pays développés et même dans les économies émergentes, et un taux de chômage élevé dans certaines régions du monde sont autant de menaces pour une reprise fragile. |