Un envoyé européen a offert un compromis possible dans le cas du différend qui existe avec la Chine concernant les frais d'émission de carbone des avions, en déclarant, hier, que l'Europe pourrait changer son système si la Chine aidait à négocier des règlements mondiaux.
La Chine, l'Inde, les États-Unis et la Russie s'opposent aux frais qu'impose l'Union européenne depuis le 1er janvier.
Les discussions sur un système mondial ont commencé à l'Organisation de l'aviation civile internationale, un organe de l'ONU, a déclaré Matthew Baldwin, directeur de l'aviation pour les 27 pays de l'UE. Il a indiqué que l'Europe pourrait changer son système d'échange de quotas d'émissions si une entente était conclue.
« Nous souhaiterions beaucoup voir la Chine jouer un rôle plus important dans ces discussions », a déclaré M. Baldwin aux journalistes lors d'une conférence sino-européenne sur l'aviation. « Advenant l'existence d'une solution mondiale à l'OACI, l'UE est entièrement prête à réviser et à modifier sa directive sur le système d'échange de quotas d'émissions pour tenir compte de cette solution mondiale. »
M. Baldwin a déclaré qu'il allait appuyer cette demande pendant les entretiens qui se tiennent cette semaine avec les planificateurs économiques et les régulateurs de l'aviation de la Chine.
M. Baldwin a indiqué que les pourparlers de l'OACI évaluent quatre possibles « mécanismes de marché » pour réglementer les émissions de carbone, mais il n'a fourni aucun détail.
Le différend met en lumière le statut complexe de pays tels que la Chine et l'Inde qui sont de grosses sources d'émission, mais qui, en tant qu'économies en développement, sont exemptées des limites obligatoires.
La Chine a promis de limiter ses émissions, mais elle a rejeté des engagements obligatoires. En février, elle avait averti qu'elle prendrait des mesures pour protéger ses gros porteurs.
Dans le cadre du système européen, les lignes aériennes volant vers l'Europe ou en provenant doivent obtenir des certificats pour les émissions de dioxyde de carbone. Elles obtiendront gratuitement des crédits pour couvrir la plupart des vols de cette année, mais elles doivent acheter ou échanger des crédits pour couvrir le reste.
Toutefois, il n'est pas clair jusqu'où l'Europe peut faire des compromis avec la Chine.
Les responsables de l'UE défendent les frais des lignes aériennes comme étant compatibles avec la détermination de l'Europe d'être un chef de file pour freiner le changement climatique. Selon eux, en tenant compte des crédits gratuits, le coût supplémentaire par passager d'un vol Beijing- Bruxelles, capitale de l'UE, serait de 17,50 yuans ou de 1,90 euro (2,70 $ US).
L'Inde a également interdit à ses lignes aériennes de payer les frais européens qui seront collectés l'année prochaine. |