La Chine cherche à établir une coopération avec d'autres pays en voie de développement, dont le Mexique, pour faire face au changement climatique en maintenant une croissance économique, a indiqué Yin Hengmin, ambassadeur de Chine au Mexique, à une audience, mercredi dans une université à Mexico.
"La Chine espère protéger l'environnement et développer son économie en même temps", a déclaré l'ambassadeur de Chine à l'Université autonome nationale du Mexique, une grande université du pays.
"Il y a une compréhension claire quant au fait que les pays en voie de développement ont une responsabilité, bien que les pays développés aient plus de responsabilités depuis qu'ils ont commencé leur développement industriel", a-t-il souligné.
Le changement climatique était un des sujets principaux du Sommet du G20 tenu en avril à Londres, qui s'est concentré principalement sur la récession économique mondiale. Le G20 regroupe les sept pays les plus industrialisés et l'Union européenne, la Chine, la Russie, le Brésil, l'Inde, la Turquie, le Mexique, l'Argentine, l'Australie, l'Indonésie, la Corée du Sud, l'Afrique du Sud et l'Arabie saoudite.
M. Yin a affirmé que la Chine espérait régler le problème avec le Mexique et d'autres pays lors du prochain sommet du G20, qui se tiendra du 24 au 25 septembre dans la ville de Pittsburgh, aux Etats-Unis.
"Nous avons une position claire", a-t-il affirmé. "C'est un engagement aux responsabilités prises dans le cadre de l'ONU, du Protocole de Kyoto et de la feuille de route de Bali".
Il a mentionné le traité juridiquement contraignant sur l'environnement international, adopté dans la ville de Kyoto, au Japon, selon lequel les pays réduiront leurs émissions collectives de gaz à effet de serre, et un agenda approuvé par plus de 80 pays dans l'île de Bali, une station balnéaire indonésienne, pour traiter la question du réchauffement mondial.
Dans le cadre de ces efforts, la Chine travaille à réduire sa dépendance énergétique en charbon, un des plus polluants combustibles fossiles et à se tourner vers d'autres ressources, dont les énergies hydroélectrique, solaire et nucléaire et d'autres énergies qui produisent moins de dioxyde de carbone (CO2).
Le CO2 est l'exemple le plus courant de gaz à effet de serre qui bloque la chaleur dans l'atmosphère et contribue à d'importants changements imprévisibles dans le système météorologique.
En ce qui concerne le développement économique, M.Yin a fait savoir que la Chine avait davantage à partager avec le Mexique par le biais de la promotion des investissements mutuels.
"Les échanges commerciaux bilatéraux entre la Chine et le Mexique s'élèvent à 17,5 milliards de dollars", a-t-il ajouté, indiquant que la Chine enregistrait un excédent commercial dans le cadre du commerce bilatéral.
Il a encouragé les hommes d'affaires mexicains à mener des actions audacieuses dans le cadre de leur enquête sur le marché chinois, citant Bimbo, entreprise qui commercialise des machines à pain, et Grupo Modelo, qui vend des bières sous la marque Corona, qui constituent deux cas de réussite.
"Je suis heureux de trouver la bière chinoise Tsingtao au Mexique et je suis également heureux de trouver la Corona en Chine", a-t-il indiqué.
Il a également indiqué que les hommes d'affaires chinois saluaient la compétition. "La Chine ne cherche pas à dégager un excédent du commerce bilatéral. La Chine recherche une croissance positive".
Il a souligné qu'il avait demandé aux inspecteurs à Beijing de programmer des tournées au Mexique pour y inspecter la situation d'hygiène animale et alimentaire, un mouvement qui ouvrira le marché chinois du porc aux exportateurs mexicains conformément à un traité signé par le président mexicain Felipe Calderon lors de sa visite officielle en Chine, en juillet 2008.
"J'ai demandé aux administrateurs étatiques d'envoyer des experts au Mexique. J'estime qu'il y a une importante potentialité pour le porc", a-t-il affirmé, déclarant qu'il s'agissait d'un des principaux domaines où la Chine et le Mexique pouvaient collaborer.
Il a précisé que la Chine travaillait de toutes ses forces à la stimulation de la consommation domestique avec un plan de stimulation de 585 milliards de dollars visant à promouvoir une augmentation annuelle de 8% du produit intérieur brut (PIB), un taux nécessaire pour créer des emplois pour les 8 millions de personnes qui vont entrer tous les ans sur le marché de l'emploi en Chine.
"Tous les pays peuvent bénéfier de la croissance et du développement chinois", a indiqué M.Yin, citant le projet hydroélectrique des Trois-Gorges sur le fleuve Yangtze, qui a fourni du travail à des compagnies étrangères telles que Alstom (France), ABB (Suisse), Kvaerner (Norvège), la compagnie électrique américaine et Siemens (Allemagne). |