L'Afrique a besoin de davantage d'investissements chinois dans le secteur manufacturier en vue d'obtenir une plus grande valeur ajoutée et une hausse des revenus de ses populations, a estimé le secrétaire général du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), Sindiso Ngwenya, lors d'un entretien exclusif qu'il a accordé samedi à Xinhua.
Les firmes chinoises investissant principalement dans le secteur des services, l'Afrique souhaite qu'elles fassent plus d'efforts dans le secteur manufacturier afin que moins de richesses ne partent à l'étranger.
En ce qui concerne les échanges commerciaux, le volume du commerce entre les pays du COMESA et la Chine a connu une croissance annuelle de plus de 50% en moyenne ces dernières dernières et à la fin de l'an passé, la valeur du commerce entre les deux parties a approché la barre des 100 milliards de dollars américains, a fait remarquer M. Ngwenya.
"Mais pour les investissements, les entreprises chinoises sont présentes dans la région, c'est vrai. Prenons l'exemple de la Zambie où d'autres compagnies ferment des mines, celles de la Chine continuent à opérer, car elles ne sont pas là pour une courte durée, mais pour un partenariat à long terme, qui est bénéfique à nous tous", a poursuivi le secrétaire général du COMESA.
"Voila la vérité, et je voudrais ajouter que nous avons besoin de davantage d'investissements en matière de manufacture afin de pouvoir augmenter la valeur ajoutée et les revenus de nos peuples, et enfin, ceux de nos gouvernements", a-t-il indiqué.
Les propos de M. Ngwenya ont été recueillis samedi, la veille du 13e sommet du COMESA qui se déroulera dans la station balnéaire zimbabwéenne des chutes Victoria. Une union douanière de la région sera lancée lors du sommet où sont attendus 19 dirigeants de pays africains.
Lors de l'entretien, M. Ngwenya a souligné que la Chine est confrontée à un défi, du fait qu'elle doit investir dans des mines, et que les Africains veulent voir les Chinois investir dans le secteur manufacturier. "A ce que je sache, ils ont des investissements dans les services et la restauration, mais ce n'est pas suffisant, car nous devons commencer à augmenter la valeur", a-t-il insisté.
A cette occasion, il a remercié la Chine pour l'appui qu'elle a apporté à l'Afrique en général et au COMESA en particulier.
Répondant à la question de savoir si le marché du COMESA est assez grand pour absorber les investissements chinois, M. Ngwenya a déclaré que la région est un immense marché de 400 millions d'habitants. "Mais en ce qui concerne les investissements dans les infrastructures, je voudrais demander que la stratégie soit telle que la Chine vienne avec nos propres entreprises pour construire et exécuter les projets, car si ces derniers sont faits sans la participation locale, il n'y aura pas de transfert de connaissances ou de savoir-faire", a-t-il relevé.
Par ailleurs, M. Ngwenya a invité la Chine à coopérer plus avec le COMESA en tant que bloc régional plutôt qu'avec les pays de façon individuelle. "Il y a des choses que nous pouvons faire à l'échelle régionale en matière de commerce, d'investissements, bien qu'elles puissent se faire au niveau national", a-t-il conclu. |