La Chine a indiqué lundi que la vente aux enchères des deux bronzes, pillés en 1860 à l'ancien Palais d'été, par la maison Christie la semaine dernière était une leçon pour le monde entier, y compris pour les Français.
Zhao Qizheng, porte-parole de la 2e session du 11e Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), a fait cette remarque lundi, à Beijing, lors d'une conférence de presse.
La Chine avait essayé de faire retirer la vente des deux bronzes, une tête de lapin et une tête de rat, de la Dynastie des Qing (1644-1911), qui ornaient l'ancien palais d'été impérial de Yuanmingyuan. Ils avaient été volés lors du pillage et de l'incendie du palais par les troupes franco-britanniques durant la Seconde guerre de l'opium en 1860. Un dépôt de plainte, visant à arrêter la vente aux enchères des deux sculptures, avait été rejeté par un tribunal français.
D'après Zhao Qizheng, ce rejet a causé une vive réaction en Chine, y compris auprès de beaucoup de membres du Comité national de la CCPPC, le corps politique consultatif suprême de Chine.
"Beaucoup de membres (du Comité national de la CCPPC) m'ont dit que la vente aux enchères par la maison Christie's ne devait pas être considérée comme un échec (des efforts pour récupérer les vestiges). Elle (la vente) était une leçon pour le monde entier, y compris pour les Français," a-t-il ajouté.
Beaucoup d'internautes chinois ont exprimé leur colère et ont même remis la culture française en cause. "Nous avons toujours admiré la culture française. Qu'est-ce qui s'est passé cette fois? Est-ce que la culture française est tombée malade? Quelle valeur y a-t-il derrière tout cela?" a indiqué Zhao Qizheng, citant les commentaires des internautes.
Le porte-parole de la 2e session du 11e Comité national de la CCPPC a cependant exprimé la conviction que la valeur de la culture française n'est pas l'apanage d'une poignée de personnes, mais par de toute la nation française.
Le pillage et l'incendie de Yuanmingyuan étaient un choc non seulement pour les Chinois mais aussi pour les étrangers, a dit le porte-parole citant Victor Hugo.
"Devant l'histoire, l'un des deux bandits s'appellera la France, l'autre s'appellera l'Angleterre.J'espère qu'un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée," a déclaré Zhao en citant Victor Hugo.
Il a aussi cité les paroles de Bernard Brizay, auteur du livre "Le sac du palais d'Eté": "pour les Français, le pillage de Yuanmingyuan serait comme si les Prussiens en 1870 avaient rasé Versailles, pillé le Louvre et incendié la Bibliothèque nationale. Car le Yuanmingyuan était tout cela à la fois." |