Les huit pays les plus industrialisés (G8) sont parvenus jeudi 7 juin à un compromis pour relever les défis du changement climatique, ce que la chancelière allemande Angela Merkel a qualifié de "tournant réel".
Les dirigeants du G8 se sont mis d'accord pour réduire de manière "substantielle" les émissions de gaz à effet de serre, ayant "réexaminé sérieusement" les décisions de l'Union Européenne (UE), du Canada et du Japon, a déclaré Mme Merkel devant la presse, estimant qu'il s'agissait d'un "grand succès".
Ces dirigeants ont également convenu de régler les questions relatives au réchauffement mondial dans le cadre des Nations Unies, a indiqué Mme Merkel, dont le pays assume la présidence tournante de l'UE.
"Ce qui pouvait être le plus probablement réalisé a été réalisé ", a commenté Mme Merkel, ajoutant que ce compromis donne un " signe fort" pour la prochaine conférence de l'ONU sur le changement climatique, prévue en décembre à Bali (Indonésie), qui doit lancer les négociations sur la prolongation du protocole de Kyoto qui expire en 2012.
Conclu en décembre 1997 et entré en vigueur en février 2005, le protocolede Kyoto impose aux pays industrialisés des réductions des émissions des six principales substances responsables du changement climatique.
Selon le projet de déclaration du G8, publié jeudi, les dirigeants participant au sommet d'Heiligendamm ont consenti à ce que les nouvelles actions de lutte contre le changment climatique se basent sur le principe des "responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives" avec les pays du G8 en tête, principe reconnu dans le processus de Kyoto.
"Nous reconnaissons que les économies développées doivent continuer à jouer le rôle de chef de file dans le déploiement des efforts pour réduire les émissions mondiales (de gaz à effet de serre)", selon les termes du projet de déclaration.
En même temps, les pays du G8 "inviteront" les économies émergentes, notamment la Chine et l'Inde, à "faire face à la croissance de leurs émissions en réduisant l'intensité du gaz carbonique de leur développement économique".
Cependant, l'organisation internationale écologiste Greenpeace a exprimé sa déception devant le compromis des pays du G8.
"C'est trop peu", a indiqué Greenpeace, ajoutant que les dirigeants du G8 n'ont pas à la fin réussi à fixer un objectif dans la réduction des émissions de gaz carbonique.
L'Allemagne, pays hôte du sommet du G8, a recommandé de limiter la montée des températures mondiales à deux degrés Celsius au 21e siècle, ce qui exige une réduction mondiale d'émissions de CO2 de 50% d'ici 2050 par rapport à 1990, selon des experts écologistes.
Toutefois, les Etats-Unis, premier émetteur mondial de CO2, ont réaffirmé leur "opposition fondamentale" à la fixation d'un objectif obligatoire, ce qui constitue la pomme de discorde du rendez-vous à Heiligendamm.
Peu avant le sommet, le président George W. Bush a annoncé une version américaine qui recommande que les 15 plus grands émetteurs de CO2 concluent par négociations un accord sur la réduction d'ici fin 2008.
Les Etats-Unis, qui refusent de signer le protocole de Kyoto, insistent pour que la protection environnementale ne porte pas atteinte à la croissance économique.
Agence de presse Xinhua 2007/06/08
|