La lutte contre la pauvreté est un sujet permanent au G8. Le scénario se répète presque tous les ans : les Etats du G8 inscrivent la lutte contre la pauvreté à l'agenda du sommet et promettent des aides financières pour l'Afrique et d'autres pays pauvres. A Heiligendamm où devrait s'ouvrir mercredi le sommet G8 de 2007, la pauvreté sera au centre des discussions.

Lors du sommet de 2005 en Ecosse, les pays du G8 s'étaient mis d'accord sur une augmentation de l'aide au développement de l'ordre de 50 milliards de dollars d'ici à 2010, la moitié devant revenir à l'Afrique. D'après des organisations humanitaires, il n'était pas sûr que les nations industrialisées rempliraient leurs promesses historiques.

Dans un rapport publié en mai, l'organisation Oxfam estime que si le rythme actuel des donations ne change pas, la hausse de l'aide internationale annoncée à Gleneagles se limitera à 20 milliards de dollars d'ici 2010.

D'où les espoirs reposant sur le sommet d'Heiligendamm. La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé que l'Afrique serait largement au coeur du prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G-8.

Un partenariat basé sur la bonne gouvernance

"Nous savons que nous pouvons vraiment aider avec nos ressources", a expliqué Angela Merkel. Elle a cité l'annulation de la dette, la hausse des fonds d'aide au développement, la lutte contre le VIH/sida et le réchauffement climatique, "qui cause des dégâts terribles notamment en Afrique".

La chancelière allemande a appelé la communauté internationale à tenir ses engagements pris envers l'Afrique. "C'est une question de fiabilité et de confiance", a déclaré Mme Merkel. Les problèmes que rencontre le continent africain ne peuvent être résolus qu'en commun.

Pour elle, la responsabilité des Européens vis-à-vis de l'Afrique est grande, notamment du fait de leur proximité géographique. Dans ce contexte, des investissements durables s'avèrent rentables pour les deux parties.

Cette année, les pays du G8 mettront une fois de plus l'accent sur leur partenariat avec l'Afrique. "L'Allemagne et le G8 soutiennent les Etats réformateurs d'Afrique dans un partenariat de développement qui crée des conditions favorables à des investissements durables et plus nombreux : une bonne gouvernance, des infrastructures suffisantes et la lutte contre la corruption", a expliqué la ministre allemande de la Coopération économique et du Développement, Mme Heidemarie Wieczorek-Zeul.

Pas de modèle ni norme pour la bonne gouvernance

L'efficacité de ce nouveau partenariat basé sur la bonne gouvernance reste à vérifier dans la pratique. Le gouvernement chinois a rendu public lundi dernier un document détaillant sa politique à l'égard de l'Afrique en prévision du sommet du G8. "La Chine souhaite souligner qu'il n'existe ni modèle invariable ni norme intangible en matière de bonne gouvernance", avance ce document, en réponse aux critiques sur la politique chinoise d'aide financière aux pays africains.

"Il s'agit de savoir si la politique et la structure permettent de promouvoir le développement économique et social du pays concerné et de servir les intérêts fondamentaux de sa population. La question des conditions posées à l'octroi d'une aide doit être maniée avec précaution", ajoute ce document.