DECLARATION DU PORTE-PAROLE
DE LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE,
EN PREPARATION DU SOMMET DU G8
QUI SE TIENDRA DU 6 AU 8 JUIN 2007
A HEILIGENDAMM
(Paris, 4 juin 2007)
Le président de la République participera cette semaine au Sommet du G8 qui se tiendra à Heiligendamm, en Allemagne. Le président attend beaucoup de cette rencontre, à laquelle assisteront les dirigeants des principaux pays industrialisés, mais également, au titre du "Dialogue élargi", ceux des principales puissances émergentes (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique) et des pays africains fondateurs du NEPAD (Afrique du Sud, Algérie, Sénégal, Nigeria, Egypte).
Le président de la République se rendra au G8 avec le souci d'insister plus particulièrement sur deux sujets :
Le premier, c'est le développement de l'Afrique, dans la continuité des actions décidées par le G8. Le président de la République souhaite également honorer l'engagement pris par les Etats membres de l'Union européenne de porter leur APD à 0,7 % de leur PIB d'ici 2015. L'APD fran莽aise atteint, en 2006, 0,47 % du PIB.
Le développement de l'Afrique implique aussi de respecter les engagements pris en matière d'accès aux soins, et notamment l'accès universel aux moyens de prévention, de soins et de traitements liés au sida, décidé à Gleneagles.
Le président de la République s'exprimera également sur la tragédie du Darfour. Nous ne pouvons plus nous résigner à être les témoins impuissants de l'horreur. Le temps de l'indignation est révolu et il faut maintenant agir. L'Histoire ne nous pardonnerait pas d'avoir laissé commettre sans réagir le premier crime contre l'humanité du XXIème siècle. Au Darfour, l'urgence est à la fois humanitaire et sécuritaire. La solution, elle, est politique.
L'urgence est humanitaire, parce que la priorité, c'est d'abord la sécurisation de l'accès à l'aide humanitaire. Elle est sécuritaire, parce que nous devons impérativement renforcer la force de l'Union africaine et obtenir le déploiement de la force hybride ONU-UA. Mais la solution à ce conflit est politique ; c'est pourquoi nous devons favoriser la reprise d'un processus de négociation pour aboutir à un accord de paix.
Le président de la République a demandé à Bernard Kouchner de lui faire des propositions en ce sens ; ce dernier les lui présentera pour un arbitrage avant le G8.
La seconde priorité de ce sommet est la lutte contre le réchauffement climatique, que le président de la République a mise au coeur de son engagement présidentiel. Il existe sur ce point une position européenne. Avec nos partenaires, nous nous sommes engagés tout mettre en oeuvre pour limiter à 2°C le réchauffement climatique d'ici 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle, ce qui, de l'avis de nombreux experts, est le seuil maximum tolérable. Cet objectif est ambitieux, mais il est nécessaire. Les travaux du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) ont évalué le réchauffement climatique au cours du XXème siècle à 0,7°C et prévoient que si rien n'est fait, il pourrait atteindre 4°C en 2100. Il n'y a donc aucune raison de revoir nos exigences à la baisse.
Les récentes déclarations du président Bush constituent un progrès qu'il faut saluer et semblent marquer une véritable prise de conscience. Mais il faut aller plus loin, et nous devons encourager nos amis américains à tirer toutes les conséquences de leur démarche. D'abord, en fixant des objectifs chiffrés contraignants et en proposant une diminution de 50 % des émissions des gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2050, par rapport au niveau de 1990. Ensuite, en acceptant d'intégrer leur initiative dans l'action menée par les Nations unies car nous nous devons de donner une légitimité universelle à cet engagement, mais aussi parce que nous avons besoin d'y associer les pays du Sud, afin notamment de lutter contre les déforestations.
Enfin, la France sera également très présente sur les autres dossiers qui seront au coeur des discussions de ce G8, qu'il s'agisse du développement des pays du Sud, du commerce international, de la non-prolifération, notamment à travers les dossiers iraniens et nord-coréens, de la lutte contre le terrorisme ou encore des discussions sur le Proche-Orient.
Le Sommet du G8 permettra également au président d'avoir des entretiens bilatéraux avec plusieurs de ses pairs :
- le 6 juin, dès son arrivée, il rencontrera Mme Merkel, à qui il dira notamment son soutien pour parvenir à une déclaration finale ambitieuse ;
- le président rencontrera ensuite le Premier ministre japonais, M. Abe ;
- le 7 juin, il s'entretiendra avec M. Blair et avec M. Poutine ;
- Enfin, le 8 juin, il verra longuement M. Bush mais également le président M. Hu Jintao et le Premier ministre indien, M. Singh. Il aura aussi des apartés avec les principaux leaders africains.
- le président aura rencontré le 5 juin, à la veille du Sommet, le Premier ministre canadien, M. Harper (déjeuner) et le président mexicain, M. Calderon (dîner).
Enfin, dès avant le Sommet de Heiligendamm, le président de la République a tenu à entendre de grandes voix, qui défendent de grandes causes. Il a ainsi pu s'entretenir avec Bono de l'Afrique et des Objectifs du Millénaire, et avec M. Gore du changement climatique. Le 5 juin dans la matinée, il rencontrera également plus de trente ONG travaillant dans le domaine du développement, de la santé, en particulier la lutte contre le sida et les pandémies, et de l'environnement, pour prendre leur avis et leur dire dans quel esprit il aborde ce Sommet du G8.
Source: site Internet de la présidence de la République 2007/06/06
|